17 avril 2021 6 17 /04 /avril /2021 08:24

Gwenn est directrice d’une école à Châteaudun. Syndiquée à SUD éducation, elle milite pour la réhabilitation de son école REP en compagnie de ses collègues avec le soutien des parents d’élèves.

Aujourd’hui l’administration de l’Éducation nationale engage des poursuites disciplinaires contre notre camarade pour s’être mobilisée en défense de l’école publique, l’accusant d’avoir participé à la mobilisation et d’avoir communiqué des documents pourtant publics.

Il est clair pour SUD éducation qu’il s’agit une nouvelle fois, après Bobigny en école comme en collège, Melle, Bordeaux, d’une nouvelle tentative de répression anti-syndicale qui vise les militant-e-s de SUD éducation, en première ligne dans la construction des mobilisations d’opposition aux réformes de destruction du service public d’éducation voulues par le ministre Blanquer.

SUD éducation apporte tout son soutien à Gwenn et exige l’abandon de cette procédure disciplinaire. SUD éducation exige l’abandon de toutes les procédures disciplinaires en cours contre les personnels mobilisés.

SUD éducation appelle les personnels à se joindre aux initiatives prises localement, et en premier lieu par le rassemblement de soutien le 28 avril à 14:00 devant la DSDEN à Chartres au moment de la consultation du dossier administratif, puis de nouveau le 5 mai à 10h lors de l’entretien disciplinaire prévu à la DSDEN.

Partager cet article
Repost0
Published by SUD 61
17 avril 2021 6 17 /04 /avril /2021 08:23

La situation générale dans laquelle nous nous trouvons est grave : crise sanitaire, crise sociale avec la multiplication des licenciements et des suppressions d’emplois, explosion de la précarité et de la pauvreté, crise écologique, crise démocratique avec des politiques autoritaires et liberticides.

La communication gouvernementale repose depuis plusieurs mois sur la capacité vaccinale qui devrait permettre un retour à une forme de “normalisation” autour de l’été 2021. Mais la vaccination du plus grand nombre se fait attendre principalement à cause de la concurrence entre laboratoires et le contrôle du marché sur les vaccins, pourtant majoritairement financés sur des fonds publics. Pour répondre aux besoins de la population, des brevets publics pour les vaccins, et la socialisation du secteur pharmaceutique se posent de façon urgente pour faire passer notre santé avant les intérêts marchands.

Aucun changement de cap significatif n’a été mis en place depuis l’année dernière. Où sont les moyens pour les services publics, en particulier hospitalier et d’éducation ? Où sont les mesures fortes pour lutter contre la précarité, comme par exemple l’accès au RSA aux 18-25 ans ? L’augmentation du SMIC, des salaires, des retraites et des minimas sociaux ?

Dans ce contexte, le moins que l'on puisse dire, c'est que la ministre partage avec le président de la République une grave propension à l'auto-satisfaction et à l'aveuglement. Après un an de confinement et de quasi-fermeture des universités, elle ne semble pas voir les conséquences parfois dramatiques pour les étudiantes et étudiants mais aussi pour le personnel.

Madame la ministre nous a confirmé le 1er avril que les universités "resteraient ouvertes" – on aurait tendance à dire « la bonne blague » si on avait le cœur à faire de l’humour – donc que les universités resteraient ouvertes avec le même protocole, c’est à dire des étudiantes et étudiants accueilli-e-s 1 jour par semaine – enfin, dans les faits ce n’est pas le cas pour toutes ni tous - et une jauge de 50% d'occupation des salles ; que les examens et concours seraient maintenus en présentiel le plus possible. À noter que Madame la ministre ne remarque aucun décrochage massif, ni taux d'échec particulier aux examens du premier semestre : peut-être n'entend-elle pas les remontées des enseignantes et enseignants qui indiquent pourtant des retards significatifs notamment chez les étudiant-e-s de 1re année ? Alors qu’elle expliquait en janvier que les universités ne pouvaient pas rouvrir parce que les étudiantes et étudiants se contamineraient en partageant des bonbons, Madame la ministre a fini par reconnaitre qu'aucun cluster n'était apparu : les étudiant-e-s et les personnels apprécieront.

Dans le contexte actuel, SUD Éducation et SUD Recherche EPST tiennent à rappeler quelques revendications :

Tous les membres du personnel qui gardent leurs enfants de moins de 16 ans pendant ce troisième confinement doivent pouvoir bénéficier d'une autorisation spéciale d'absence sans restriction. Aucun congé ne doit être imposé, aucune RTT supprimée contrairement à ce qui s’est passé lors du 1er confinement de mars 2020.

La prolongation des contrats de l’ensemble des doctorant-e-s qui n'ont pas pu mener à bien leurs travaux cette année doit être proposée et financée.

Tous les coûts liés au télétravail, ou au travail à domicile dans le contexte sanitaire, doivent être pris en charge par l'administration dans le respect du décret de 2016 (matériel, connexion, fluides,…). Les protections des agents doivent également s'appliquer, en particulier le droit à la déconnexion, à des coupures dans la journée, à l'aménagement ergonomique du poste de travail…

Le déploiement de la vaccination via la médecine préventive doit pouvoir être mis en place sans délai. Mais pour cela, la médecine préventive étant exsangue depuis trop longtemps, il lui faut des moyens humains et financiers à la hauteur. Elle doit par ailleurs être en mesure de répondre aux nombreuses remontées de souffrances (RPS, TMS, éloignement...) des agentes et agents qui subissent 1 an de conditions de travail dégradées.

Il est indispensable que le ministère anticipe dès à présent et mette tout en œuvre pour une rentrée 2021 en présentiel complet, sans formules hybrides comme cela se prépare déjà dans certaines universités (Strasbourg, Antilles). Pour cela, il faut bien évidemment des moyens en personnel en embauchant et titularisant les collègues précaires, en baissant le temps de travail du personnel, mais aussi des moyens techniques (ventilation, capteurs de CO2, réquisition de locaux...). Et pour cela, le MESRI doit imposer un cadrage national.

Enfin, la crise actuelle démontre l'urgence de la mise en place d'un revenu étudiant pérenne, comme nous le revendiquons depuis des années, afin de permettre aux étudiantes et étudiants de sortir d'une précarité qui s'apparente de plus en plus à de la pauvreté.

Il est temps que le ministère et le gouvernement entendent ces revendications et mettent sur la table, quoiqu'il en coûte, des moyens significatifs pour l'enseignement supérieur et la recherche, à temps pour préparer la rentrée 2021.

Pour finir, SUD éducation et Sud Recherche EPST réaffirme le droit aux militant-e-s syndicaux et autres de s'organiser comme ils et elles le souhaitent. Nous apportons notre soutien à l'UNEF et ses militant-e-s menacé-e-s par le ministre Blanquer suite aux propos de sa présidente Mélanie Luce, sur la pratique de réunions non-mixtes pour démonter les mécanismes d'oppressions dans l'objectif de lutter contre celles-ci. De quelle nature est ce pouvoir qui menace de dissoudre une organisation syndicale luttant pour l'émancipation, qui menace une organisation antiraciste plutôt que de lutter contre le racisme ? Nous dénonçons bien évidemment l'adoption par le Sénat d'un amendement dit « amendement UNEF » permettant la dissolution par décret gouvernemental de toute association proposant des groupes de parole en non-mixité. Cet amendement est en pleine continuité de la criminalisation croissante de l’action syndicale et associative, et des projets de loi liberticides imposées par ce gouvernement.

Partager cet article
Repost0
Published by SUD 61
9 avril 2021 5 09 /04 /avril /2021 16:07

Nous nous félicitons de la mobilisation des AESH ce jeudi 8 avril pour un vrai statut, une hausse des salaires, pour l’abandon des PIAL.

Malgré les conditions sanitaires exceptionnelles, des milliers de personnels se sont rassemblés partout en France. Ils ont manifesté leur colère face au mépris du ministre qui refuse de répondre à leurs revendications, qui les maintient dans la précarité et qui, par conséquent, maltraite les élèves comme les personnels.

Plusieurs délégations intersyndicales ont été reçues dans les DSDEN, Rectorats et au Ministère pour porter les revendications :

  • Engager une revalorisation des salaires et la possibilité de temps complet pour permettre aux AESH de vivre dignement de leur travail.

  • Abandonner les PIAL et la politique de mutualisation des moyens.

  • Créer un véritable statut de la Fonction Publique pour reconnaître le métier d’AESH.

  • Recruter massivement des AESH pour permettre aux élèves ayant des notifications d’être accompagnés à hauteur des besoins.

Le gouvernement doit dès maintenant apporter des réponses à ces revendications légitimes afin de reconnaître véritablement les missions des AESH et d’accorder les moyens nécessaires à l’accompagnement des élèves en situation de handicap.

Nos organisations appellent les personnels à se réunir dès la rentrée afin de discuter des moyens d’action pour faire aboutir ces revendications.

Notre intersyndicale a décidé de se revoir la semaine de la rentrée pour envisager les suites de la mobilisation, y compris la grève.

à Paris, le 9 avril 2021

Partager cet article
Repost0
Published by SUD 61
9 avril 2021 5 09 /04 /avril /2021 16:07

Monsieur le ministre,

 

SUD éducation a été alertée par ses adhérent-e-s d’injonctions faites aux personnels  de se rendre dans leur établissement scolaire d’exercice. 

 

SUD éducation a appris  ainsi que certain-e-s chef-fe-s d’établissements ont demandé à des AED d’être présent-e-s pour effectuer des tâches administratives ou de jardinage, à des personnels contractuels de prendre en charge les enfants des personnels prioritaires, ou à des AESH de prendre en charge les élèves en situation de handicap, ceci, sans que la question du volontariat ne se pose. 

 

Pourtant, le président Macron a indiqué le mercredi 31 mars que le télétravail devait être la règle pour éviter la propagation du virus. En l’absence de consigne nationale, les personnels sont soumis à l’arbitraire des chef-fe-s d’établissement, et les disparités sont grandes d’un établissement à l’autre. 

 

SUD éducation vous rappelle que :

 

 - les personnels doivent être volontaires et leurs tâches circonscrites à l’accueil des élèves des personnels prioritaires. Il n’intervient pas dans les missions des AED de faire du secrétariat, de faire du jardinage,  trier des bulletins ou mettre à jour des PAP. 

 

- le télétravail est encadré dans la Fonction Publique (Décret 2016-151 modifié par le Décret n° 2020-524) : il se fait à la demande de l’agent·e et l’administration doit fournir les équipements en respectant les normes d’équipement en vigueur. 

 

La Fédération SUD éducation vous demande de rappeler ces règles aux chef-fe- s d’établissement afin que cessent ces pratiques par lesquelles les personnels  les plus précaires sont inutilement exposés au virus, d’autant que  l’employeur est responsable de la santé et de la sécurité des personnels .  

 

Veuillez croire, monsieur le ministre de l’éducation nationale,  en notre attachement sincère au service public de l’éducation,

 
SUD Education
Partager cet article
Repost0
Published by SUD 61
9 avril 2021 5 09 /04 /avril /2021 16:06

Cette séance se déroule à la fin d’une semaine marquée par la décision du Gouvernement de fermer les établissements scolaires à presque tout le public, de modifier le calendrier des congés scolaires et les multiples dysfonctionnements dans la mise en œuvre de la continuité pédagogique.

Dès le mardi matin, les espaces numériques de travail des régions ont été fortement perturbés : connexions ralenties voire impossibles, instauration de quotas de connexion simultanées, visioconférence impossible… Le service du Cned n’a pas non plus été épargné. Dans de nombreuses autres collectivités, notamment les communes, les ENT ont été durant cette semaine par intermittence inaccessibles ou ralentis également. Alors que Jean-Michel Blanquer répète à l’envi “On est prêt” depuis plus de douze mois désormais, aucune leçon n’a été tirée par les différentes administrations des échecs successifs, et au premier chef celle de l’Éducation nationale. Ces défaillances, après douze mois de crise sanitaire, sont inacceptables. Les justifications soit hors-sujet, soit fantaisistes du ministre n’arrangent rien. SUD éducation revendique la reprise en main du numérique éducatif au sein du service public d’éducation, sous contrôle exclusivement public.

Le calendrier scolaire a été modifié. Pour SUD éducation les fermetures doivent être les plus courtes qu’il est possible tout en préservant les impératifs de santé publique, aussi la modification du calendrier scolaire paraît-elle un moindre mal.
Cependant, nous constatons que lorsque le CSE s’était penché en juin 2020 sur le projet d’arrêté fixant le calendrier scolaire, les organisations syndicales dont SUD éducation avaient largement critiqué l’organisation zonée des congés scolaires. Au-delà de la complaisance à l’égard des industries du tourisme hivernal qui ne concerne pourtant que la fraction la plus aisée de la population, les critiques portaient également sur les conséquences d’un tel zonage dans l’éventualité d’une nouvelle crise sanitaire, et le non-sens pédagogique de ce zonage. Le ministère avait refusé d’entendre. Voilà plusieurs mois que le ministère savait qu’une éventuelle fermeture des écoles et établissements était malheureusement sur la table. Il aurait donc pu consulter préventivement le Conseil sur un projet d’arrêté modificatif. Ce manque jette une nouvelle fois une lumière crue s’il en était encore besoin sur la cécité ministérielle en ce qui concerne la gestion de la crise sanitaire.

En ce qui concerne l’un des textes objet de cette séance, le projet d’instaurer des “professeur⋅es référent⋅es d’élèves” à moyens constants est une nouvelle illustration de la désorganisation qui préside à la mise en œuvre des réformes. Les groupes classes ont explosé en lycée avec la réforme du baccalauréat et des lycées dont SUD éducation revendique toujours le retrait. Cette réforme se révèle de toute évidence entièrement incompatible avec la situation que nous traversons depuis deux années scolaires maintenant. Qui plus est, l’inadéquation complète des desiderata ministériels avec la réalité du travail et de l’organisation pédagogique conduit à peser sur les fonctionnements des groupes classes et vider les conseils de classe de leur substance. Instaurer une mission de professeur⋅e référent⋅e pour un groupe d’élèves ne réglera pas au fond la question de l’usine à gaz qu’est la réforme du baccalauréat et du lycée. Pis, elle ajoute encore de la complexité, et accroîtra la charge de travail des personnels en échange d’une indemnité, au lieu de se traduire par une décharge de service.

C’est la même logique qui est à l’œuvre dans la proposition de loi Rilhac. Alors que la quantité de travail qui échoit aux directeurs et directrices d’école s’est considérablement accrue ces dernières années et en particulier depuis le début de la crise sanitaire, le texte soumis aux parlementaires prévoit de créer implicitement un échelon hiérarchique supplémentaire. Ce dont les personnels ont besoin, c’est au contraire d’un temps de décharge accru. Il est nécessaire d’affirmer une gestion coopérative et collective des tâches de direction. Ce temps devrait pouvoir être partagé entre les collègues d’une même école en fonction des souhaits exprimés par l’équipe pédagogique. SUD éducation revendique toujours en conséquence le retrait de cette proposition de loi qui va à l’opposé du projet d’école que nous portons, et mobilisera les personnels du premier degré en ce sens.

Cette déclaration est enfin le moment de rappeler solennellement que la rentrée scolaire aura lieu dans deux semaines. D’ici-là, le ministère doit se donner les moyens d’assurer une rentrée qui diffère du fiasco actuel de la gestion de la crise dans l’Éducation nationale. Il est urgent de recruter des personnels pour remplacer les absent⋅es, d’équiper convenablement les écoles, établissements et les personnels, de mettre à niveau les infrastructures, et d’honorer la promesse d’une campagne de vaccination massive dès le début du mois d’avril pour les personnels de la communauté éducative. Enfin, il convient d’annoncer au plus vite que des mesures soient prises en ce qui concerne l’adaptation des examens de fin d’année tels que le DNB et le baccalauréat. En particulier, SUD éducation continue de demander la suppression du grand oral et l’aménagement des programmes des examens.

Partager cet article
Repost0
Published by SUD 61
9 avril 2021 5 09 /04 /avril /2021 16:06

Malgré le contexte sanitaire et la fermeture des écoles et établissements, la journée de mobilisation des personnels accompagnant-e-s des élèves en situation de handicap de ce jeudi 8 avril a été un franc succès. Plus d’une cinquantaine d'initiatives locales se sont tenues : rassemblements, manifestations, conférences de presse, audiences, etc.

Les collègues ont exprimé leur ras-le-bol des conditions de travail et d’accompagnement dégradées par la mise en place des PIAL et la mutualisation ainsi que de la précarité qu’elles et ils subissent. Il est grand temps que le ministère cesse de faire la sourde oreille et de poursuivre dans cette logique de rentabilisation de l’accompagnement des élèves en situation de handicap et de gestion managériale des personnels.

SUD éducation a pu porter les revendications des AESH lors d’une audience ce jour auprès du ministère : sans surprise, celles-ci n’ont pas été entendues, continuons à les porter haut et fort !

SUD éducation revendique pour les AESH :

  • un statut de fonctionnaire, la création d’un nouveau métier d’éducateur·trice scolaire spécialisé·e & une titularisation sans condition ;
  • un salaire net à 1 700 euros pour un temps plein en début de carrière, dont l’évolution est déconnectée de toute évaluation professionnelle ;
  • la reconnaissance d’un temps plein à 24 heures d’accompagnement plus les heures connexes pour le travail de préparation, de suivi et de concertation ;
  • l’accès à la prime REP/REP+ au même titre que les autres personnels ;
  • d’autres conditions de travail et d’accompagnement, contre les PIAL et la mutualisation ;
  • une autre formation, initiale et continue ;
  • la création de brigades de remplacement.

 

Pour faire plier le ministre et obtenir satisfaction sur les revendications, il faut poursuivre la mobilisation et amplifier le rapport de force !

SUD éducation va proposer dès à présent à l’intersyndicale nationale de construire une nouvelle journée de grève prochainement.

Partager cet article
Repost0
Published by SUD 61
9 avril 2021 5 09 /04 /avril /2021 16:06

Alors que les universités sont encore largement fermées, les étudiant-e-s dans une précarité sociale, une détresse psychologique et une incertitude pédagogique sans précédent ; alors que l’ensemble de la communauté tient à bout de bras un enseignement supérieur et une recherche que le ministère vient d’affaiblir, précariser et libéraliser encore plus via la Loi de Programmation de la Recherche, pourtant rejetée massivement par la communauté ; la ministre a tenté un contre-feu médiatique digne de son collègue de l’Éducation nationale.

Que la ministre reprenne les termes de l’extrême-droite à travers sa dénonciation du mythe, du fantasme de « l’islamo-gauchisme » marque une fois de plus la volonté du gouvernement de mise au pas de l’Université et de son personnel. Nous avons déjà connu ces derniers mois une volonté de restriction des libertés académiques, de la recherche, de criminalisation des mobilisations universitaires de la part de ce gouvernement. Cette fois-ci, toutes les limites sont franchies.

En demandant au CNRS (et donc ses agent-e-s) à travers l’Alliance Athéna de mener des enquêtes sur des « courants de recherche », la ministre piétine les fondements même de la recherche publique. C’est d’ailleurs le sens du refus de l’alliance Athéna et du CNRS de conduire de telles études qui, pour citer le communiqué de l’alliance Athéna « ne reposeraient pas sur le respect des règles fondatrices de la pratique scientifique, qui conduiraient à remettre en question la pertinence ou la légitimité de certains champs de recherche, ou à mettre en doute l’intégrité scientifique de certains collègues. »

Mme Vidal veut-elle instituer une police de la pensée ? Interdire certaines thématiques de recherche (telles les études postcoloniales ou décoloniales, les travaux portant sur les discriminations raciales, etc.) comme c’est le cas dans certaines universités en Hongrie, Brésil ou Roumanie ?

Derrière ces propos, il y a plus que le « gauchisme », la stigmatisation de l’Islam et de ses pratiquant-e-s, ou supposé-e-s comme tel-les. Ce n’est pas un hasard si la ministre a professé ces attaques au moment où se discutait le projet de loi contre les « séparatismes », projet de loi stigmatisant et discriminatoire. La rhétorique est classique dans cette période de crise sanitaire, économique et sociale : masquer les responsabilités de l’État et du ministère dans la situation dramatique dans laquelle se trouve l’Université et la recherche aujourd’hui et allumer des contre-feux.

À travers les projets de loi « séparatismes » et « sécurité globale », le gouvernement s’attaque frontalement à nos libertés fondamentales ; à travers les propos de la ministre, il menace aujourd’hui les libertés académiques et la possibilité d’un enseignement et d’une recherche critiques.

Pour SUD Éducation et SUD Recherche EPST : Tout gouvernement qui se prétend démocratique doit accepter les critiques nées de l’analyse scientifique de ses actions. S’attaquer à l’université c’est s’attaquer à un lieu de construction d’un savoir critique. Les libertés académiques et de recherche sont fondamentales et non négociables, pour un ESR émancipateur et débarrassé d’injonctions idéologiques comme économiques et ce d’où qu’elles viennent. Nous réaffirmons notre opposition aux lois « séparatisme » et « sécurité globale » comme à la LPR.

 

Partager cet article
Repost0
Published by SUD 61
9 avril 2021 5 09 /04 /avril /2021 16:05

La proposition de loi Rilhac « créant la fonction de directeur ou de directrice d’école » a été adoptée en première lecture au Sénat le mardi 10 mars. Elle repassera à l’Assemblée nationale en mai.

-Que contient cette loi ?

-Comment faire pour résister ?

-Quelles autres solutions ?

 


Que contient la loi Rilhac ?

Aujourd’hui, le directeur ou la directrice est un·e professeur-e des écoles qui, après avoir été placé·e sur une liste d’aptitude, a obtenu un poste de direction. Selon la taille des écoles, il ou elle est plus ou moins déchargé-e de sa mission d’enseignement mais reste un-e collègue, avec des responsabilités sup-plémentaires mais sans aucun pouvoir hiérarchique.

Avec la proposition de loi Rilhac, on changerait tout : le directeur ou la directrice bénéficierait « d’une délégation de compétences de l’autorité académique » et disposerait « d’une autorité fonctionnelle » Et la proposition de loi affirme clairement : « Le directeur participe à l’encadrement du système éducatif. »

Si la proposition de loi venait à être adoptée, le gouvernement pourrait changer en profondeur les missions et le statut des directeurs et directrices. On passerait sans transition d’un fonctionnement horizontal et collégial à un fonctionnement vertical et directif. Fini le fonctionnement collectif du conseil des maîtres-se-s, finie l’auto-organisation des écoles.

 


Quel objectif ?

L’objectif de la majorité LREM n’est pas du tout de simplifier la vie des directeurs et directrices.

Il s’agit plutôt d’imposer des chef·fes dans les écoles, qui devront rendre des comptes aux directions académiques et faire appliquer les décisions sans se poser de questions.

Les directrices et directeurs, déjà souvent placé-e-s en porte à faux entre le ras-le-bol légitime des collègues et les consignes parfois hors-sol des IEN, se transformeraient en contremaîtres et contremaîtresses, incité-e-s à faire preuve d’autoritarisme sous peine de sauter, comme des fusibles.

 


D’où vient cette loi ?

En août 2018, un rapport parlementaire propose de créer un véritable statut de directeur et directrice d’école, en leur donnant un rôle hiérarchique. Blanquer annonce qu’une loi sera proposée dans ce sens...

Après avoir échoué à faire passer les établissements  publics  des  savoirs  fondamentaux dans la loi « pour l’école de la confiance », la majorité LREM revient à la charge en mai 2020, quelques mois après le suicide de Christine Renon et juste après la réouverture des écoles. Officiellement, cette proposition de loi déposée par Mme Rilhac est là pour reconnaître le travail des directeurs et des directrices. Mais alors qu’ils et elles demandent avant tout un allègement de leurs tâches administratives et une augmentation du temps de décharge, pour passer plus de temps en équipe à discuter des vrais problèmes de l’école et moins de temps à remonter des tableaux en cascade, Mme Rilhac propose « d’asseoir leur légitimité » et de leur donner un « pouvoir de décision ».

Si cette proposition de loi était adoptée, on peut imaginer la pression supplémentaire que subiraient les directrices et directeurs : non seulement il faudrait continuer à alimenter la communication du ministère avec des indicateurs et des statistiques, mais il faudrait en plus bien « manager » son équipe, s’assurer que tou-te-s les professeur-e-s des écoles rentrent bien dans les clous voire participer à leur évaluation.

 


Petite histoire d’une vieille lubie

Ce n’est pas la première fois qu’une majorité conservatrice essaie de mettre les écoles au pas : déjà en juin 1977 puis en avril 1978, la droite gaulliste avait tenté deux fois de faire adopter une proposition de loi tendant à créer un « grade » de directeur d’école dans les écoles de plus de 5 classes.

Et, en 1987, c’est René Monory, ministre du gouvernement Chirac, qui lance le projet de création de « maîtres-directeurs ». Lancé par une coordination parisienne des instituteurs, le mouvement d’opposition aux « maîtres directeurs » enflamme les écoles et va être à l’origine d’une immense manifestation nationale. Le décret est publié mais il ne sera quasiment pas appliqué et finira par être abrogé deux ans plus tard.

En relançant cette proposition de caporalisation des écoles aujourd’hui, la majorité LREM se place dans la continuité de toutes ces tentatives visant à placer des chef-fe-s dans les salles des maîtres-se-s.


 

La situation actuelle est loin d’être satisfaisante : d’un côté, des enseignant-e-s qui regrettent qu’il n’y ait pas plus de temps de concertation pour discuter collectivement des problèmes de l’école et, de l’autre, des directeurs et directrices d’école de plus en plus isolé-e-s avec une avalanche de tâches à faire. Mais, pour SUD éducation, la solution ce n’est pas de renforcer cette coupure entre les collègues d’une même école. La solution, ce n’est pas de mettre les directeurs et les directrices du côté de la hiérarchie. Au contraire, pour SUD éducation, il faut affirmer la gestion collective des écoles en conseil d’équipe, qui doit être partie intégrante de la formation initiale des enseignant-e-s.

SUD éducation revendique :

- un allègement réel des tâches administratives avec l’arrêt des différentes enquêtes qui relèvent plus du management que des besoins des écoles ;

- une définition claire des responsabilités en termes de sécurité avec des missions qui doivent être assumées par les DASEN, IEN et collectivités ;

- une augmentation du temps de décharge, planifié à l’avance et indemnisé dans le cas où il n’aurait pas lieu faute de remplacement. Dans un souci de gestion coopérative et collective des tâches de direction, ce temps devrait pouvoir être partagé entre les collègues d’une même école en fonction des souhaits exprimés : direction unique, co-direction, direction collégiale, direction alternée, etc.

Partager cet article
Repost0
Published by SUD 61
8 avril 2021 4 08 /04 /avril /2021 14:56
Allégations d’attaque informatique au Cned : SUD éducation demande la publication des journaux de connexion

Hier, face au fiasco engendré par la saturation des outils d’enseignement à distance, le ministre a tenté de rejeter la faute sur un prestataire externe et une prétendue “cyberattaque venant de l’étranger”.
Ces allégations interrogent alors que le prestataire concerné a nié toute responsabilité et que de nombreux outils sans liens entre eux ont été concernés. Cela impliquerait une attaque particulièrement bien préparée impliquant une très bonne connaissance de la galaxie des ENT et ressources numériques. La faillite rapide des outils submergés par les connexions a entaché la crédibilité de l’Éducation nationale et de ses personnels. Les tentatives de justification du ministre ont suscité un scepticisme légitime.
Il existe un moyen simple de lever le doute et distinguer s’il s’agit d’une masse de connexions d’élèves, de personnels, et de familles ou bien d’un réseau de machines piratées : il suffit de publier les journaux de connexions aux serveurs du Cned, en remplaçant les adresses IP par une somme de contrôle par souci pour la vie privée des usagers et usagères. Ainsi, il sera possible à n’importe qui de vérifier les allégations du ministre.
L’absence de transparence montre une nouvelle fois que, confronté à ses insuffisances, le ministère préfère se réfugier dans le déni et le mensonge, un an après un premier échec qui aurait dû pourtant l’inciter à en tirer les leçons.
L’enseignement à distance a été organisé en catastrophe par le ministère qui s’accrochait au dogme du refus absolu de la fermeture des écoles sans élaborer aucun scénario de secours ni mettre les moyens nécessaires. Dans ces conditions, la sous-traitance vers des prestataires privés s’est révélée une fois de plus une erreur dont le ministre porte la responsabilité.
Ce matin, les ralentissements, déconnexions, impossibilités de travailler sont toujours le lot des personnels et des élèves, les attaques de hackers semblant se concentrer sur les heures de pointe du début de matinée et début d’après-midi. La continuité pédagogique ne repose pendant ce temps que sur la bonne volonté des personnels qui font de leur mieux malgré les dysfonctionnements répétés de l’administration.

Partager cet article
Repost0
Published by SUD 61
6 avril 2021 2 06 /04 /avril /2021 15:06

Déclarations préalables FSU/UNSA/SUD éducation.

Remerciements préfète envers enseignant.e.s et autres fonctionnaires.

Alors que le précédent CDEN n'a pas pu aller jusqu’au bout de l'ordre du jour faute de temps, lors du CDEN d'aujourd'hui, il n'a pas été permis aux représentants syndicaux de s'exprimer librement, la parole leur étant retirée dès que les propos tenus déplaisaient à la préfète. SUD éducation a donc quitté la séance après avoir expliqué sa position.

 

OTS

Seules 17 écoles ne demandent pas de dérogation et optent pour la semaine à 4,5 jours.

4 organisations ont été refusées à cause du transport : Almenech, Argentan F. Léger M. Pagnol, Ecouché les Vallées et La Ferrière aux Étangs.

La DASEN nous indique qu'elle a donné un avis favorable quand toutes les parties étaient d'accord et que cela ne posait pas de problème de transport.

VOTE : 3 votes pour/ 9 votes contre / 3 abstentions

 

Renouvellement DDEN

Recrutement de 5 nouveaux DDEN . Il reste un déficit de 11.

VOTE : 10 votes pour/ 5 refus de voter

 

Service public de l'école inclusive pour l'évaluation et le suivi des élèves à besoins particuliers dont les élèves porteurs-euses de handicap.

L'IEN ASH a un rôle de conseiller à cet effet de la maternelle au lycée.

 

a- Accueil des familles

Mise en place d'un numéro vert : 0 805 805 110. En juin, septembre et octobre, 1361 appels dans l'académie normande dont 2 pour l'Orne. L'administration se réjouit de ce peu d'appels mais les familles connaissent-elles ce numéro ? A SUD éducation, on en doute.

 

b- Organisation des PIALs

40 à 60 AESH par PIAL. Pas d'AESH à plus de 20 km de son domicile. Mixité école, collège, lycée possible.

Dans l'Orne, 1250 élèves accompagnés dont 436 en ULIS.

Prise en charge rapide suite aux notifications.

Plusieurs ...mises en place : 1 GT PIAL , 1 GT coordinateurs-trices et pilotes, 1 GT avec tous les pilotes et la DASEN.

1 GT sera organisé en mai pour présenter les perspectives.

Après les congés de printemps, mise en place d'AESH référent.e.s.

SUD éducation dénonce la perte de qualité de l’accompagnement des élèves handicapé.e.s depuis la mise en place des PIALs et dénonce les conditions de travail dégradées des AESH. Actuellement, un.e AESH suit 3,5 élèves. La DASE N précise que l'objectif est d'atteindre 1 pour 5 (demande du gouvernement). A nouveau, il s'agit de faire des économies sur le dos de celles et ceux qui ont le plus besoin d'aide.

 

C-Coopération avec l'ARS

Il s'agit de renforcer les liens entre le médico-social et l'Education nationale.

  • Elargir et renforcer les pôles ressources ;

  • Mettre en œuvre les PIALs renforcés ;

  • Développer des UE externalisées 1er et 2nd degré.

    Création d'une équipe mobile implantée à Flers avec 2 ETP pour favoriser la scolarisation en milieu ordinaire.

  • Création d'une équipe mobile TSA, implantée à Alençon, pour sécurise le parcours de ces élèves.

  • Implantation d'une seconde unité d'enseignement autisme maternelle au Mêle sur Sarthe (la première est à Argentan). Maximum 7 enfants, plateau technique avec 4 professionnel.le.s en permanence.

 

M. Lemonnier de la ligue de l'enseignement et SUD éducation demandent que se tienne un conseil départemental de suivi de l'inclusion. On nous répond qu'il y a déjà ce qu'il faut mais que notre demande est bien notée !

Avant il était possible de compléter les contrats des AESH avec des contrats périscolaires, ce qui permettait d'avoir un salaire moins misérable. Aujourd'hui, les collectivités territoriales n'ont plus confiance car elles savent que les AESH peuvent être amené.e.s à quitter leur école du jour au lendemain, elles ne peuvent plus vraiment compter sur ce personnel et craignent de se retrouver sans personne du jour au lendemain. C'est autre effet délétère des PIALs.

Il sera bientôt possible pour les AESH d’accompagner les élèves sur du temps hors école dans le cadre de la pratique d'un sport ou de la participation dans une association.

 

Lorsque SUD éducation a voulu défendre les AESH et les conditions de travail des élèves handicapé.e.s, on nous a dit de nous taire. Visiblement, ce n'est pas un sujet important pour la préfète. Même en menaçant de quitter l'instance, la DASEN comme la préfète ont refusé de nous donner la parole pour ne pas avoir à entendre la vérité. Elles continuent de dire que c'est beaucoup mieux pour les élèves de partager leur AESH avec 4 autres élèves afin de ne pas être dépendant de l'adulte accompagnant. Ces personnes n'ont aucune conscience de la difficulté pour ses élèves d'apprendre, de la difficulté pour les enseignant.e.s d'aider ces enfants sans aide humaine, de la difficulté pour les AESH de s'occuper de 4 ou 5 élèves différents avec des handicaps divers et souvent dans des établissements différents. SUD éducation a donc quitté l'instance après avoir expliqué son choix.

 

Elles se sont ensuite glorifiées d'avoir organisé les vacances apprenantes et envisagent d'en organiser à nouveau. Voilà qui était sans doute beaucoup plus important que de parler du handicap !!!

Partager cet article
Repost0
Published by SUD 61