21 avril 2020 2 21 /04 /avril /2020 08:44

 

AED, AVS, AESH, Aides humaines… La multiplication et le flou des appellations, depuis l’instauration de « la loi de 2005 pour l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées », pour désigner les accompagnant-es d’élèves en situation de handicap est révélatrice du peu de considération accordée à ce métier.

 

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21 avril 2020 2 21 /04 /avril /2020 08:42

Fiche-analyse SUD éducation

 

Dans un contexte d’urgence sanitaire, les personnels de l’éducation nationale et des universités déploient leur engagement professionnel et leur bon sens pour faire face autant que possible aux enjeux du moment. Certain-e-s sont envoyé-e-s sur le terrain sans protection comme les agent-e-s techniques et ouvrier-e-s des CROUS, parfois au péril de leur vie. D’autres sont enjoint-e-s à télétravailler et, qu’ils et elles soient administratif-ve-s, AESH, assistant-e-s d’éducation, enseignant-e-s, c’est avec leurs ressources propres qu’ils et elles doivent répondre aux nécessités du terrain.

Les personnels sont contraints de gérer plusieurs sentiments à la fois : des inquiétudes d’ordre sanitaire et économique, la crainte du décrochage de leurs enfants et la culpabilisation implicite liée à la communication ministérielle.

Pendant ce temps, la hiérarchie organise un simulacre de continuité du service et de « continuité pédagogique » quitte à mettre à mal le travail, la santé des personnels et celle des usager-e-s. L’incurie du ministère quant à la mise en place du télétravail et maintenant à la réouverture des écoles et établissements est coupable. Il ne peut se détourner de ses obligations d’évaluer les risques professionnels, d’assurer la sécurité des personnels et des usager-e-s et de protéger la santé physique et mentale des personnels (risques biologiques et anxiété qui y est liée).

Le télétravail risque de se poursuivre au-delà de la réouverture des lieux de travail. Le confinement a permis d’imposer ces modalités de travail pathogènes d’où la nécessité de s’outiller syndicalement. C’est notre travail qui est malmené, notre santé qui est entamée, notre vie personnelle qui est aspirée.

De quoi parle-t-on ?

Le télétravail est identifié comme capable de faire exploser les principaux repères de temps et d’espace, brouiller davantage les frontières entre vie professionnelle et vie personnelle.

Le télétravail, c’est réaliser des tâches, plusieurs en parallèle, dont bon nombre nous éloignent du cœur de notre métier.

Le télétravail, c’est être contacté à tout moment par la hiérarchie, les collègues et les usager-e-s et devoir leur répondre sans délai.

C’est aussi devoir se familiariser sans formation avec de nouveaux logiciels, de nouvelles plateformes et s’astreindre à une utilisation intense des messageries électroniques.

C’est aussi la contrainte de disposer d’un créneau horaire quotidien sur un poste informatique, au milieu de l’entourage lorsqu’il existe, bruyant et fort de sollicitations.

Ainsi, le temps de travail devant écran étant limité, la pression est là. Isolés, les personnels n’ont souvent d’autres choix que de travailler tard le soir quand l’ordinateur est libre et le foyer plus calme, ou d’adapter en permanence l’emploi du temps pour faire face à la densité et à l’imprévu des journées.

Dans le contexte de pandémie actuel, il s’agit en parallèle de travailler, de répondre aux sollicitations du foyer, de soutenir des proches, de vivre avec ses peurs et son indignation devant les choix politiques qui sont faits.

Ces conditions de travail nous épuisent, toutes et tous, de manière isolée, rendant difficile les réactions collectives.

Décryptage

Jetons un œil vers d’autres secteurs professionnels : le télétravail chez Orange a été massivement mis en place au moment des fermetures de sites, les caisses automatiques des grandes surfaces vont de pair avec la réduction du nombre de caisses avec salarié-e-s, les comptes et services bancaires en ligne ou les ventes en ligne de titres de transport avec la réduction des horaires d’ouverture des agences et la suppression d’emplois… Pôle emploi, sécu, centre local d’action sociale, SNCF, usines, centres de recherches, commerces et services et maintenant l’éducation, la logique est la même : le numérique est au service du profit et au détriment des services, des emplois et de notre santé.

Une crise sanitaire peut constituer une aubaine pour les dirigeant·es. C’est l’analyse de Naomi Klein dans sa « Stratégie du choc », selon laquelle les systèmes économiques libéraux profitent des chocs psychologiques ou environnementaux pour imposer des contre-réformes visant à réduire les coûts, précariser l’emploi et faire des profits.

Le télétravail génère des atteintes à la santé qui sont les conséquences de l’exposition à divers risques organisationnels, comme en atteste le rapport Gollac. Ces facteurs de risques organisationnels durables peuvent créer un état de stress chronique qui représente un risque pour la santé. L’accumulation des facteurs de risques est un élément aggravant.

Le ministère n’ignore rien de ces enjeux de santé pour les personnels. Le ministère du travail a largement diffusé le rapport Gollac à l’ensemble des ministères. Il doit en tenir compte, et se conformer aux obligations du Code du travail (articles 4121-1 et suivants) qui l’enjoint de protéger la santé physique et psychique des personnels en adaptant le travail aux personnels et non l’inverse.

En aucun cas le numérique ne doit être un outil de contrôle de la population et des personnels, ni d’asservissement, ni d’aggravation de la charge de travail, ni constitutif d’une fracture numérique pour les personnels et les élèves.

Le rapport Gollac : définition des six grands types de risques organisationnels au travail (dits risques psychosociaux en langage managérial)

L’État s’étant aperçu du coût financier représenté par les atteintes à la santé au travail, le ministère du travail a commandé auprès d’un collectif de chercheur-euse-s un rapport appelé le rapport Gollac. Ce rapport avait pour objectif d’identifier, de quantifier et suivre les risques d’origine « psycho-sociale ». Il sert aujourd’hui de référence à l’ensemble des textes organisant au sein de la fonction publique la prévention de ces risques créés par l’organisation du travail. C’est dans celui-ci que figurent les 6 critères suivants :

1/ L’intensité et le temps de travail : les exigences psychologiques et plus largement les contraintes de rythme, l’existence d’objectifs irréalistes ou flous, l’exigence de polyvalence non maîtrisée, les instructions contradictoires, les longues journées de travail, le travail en horaires atypiques, l’imprévisibilité des horaires de travail…

2/ Les exigences émotionnelles : la nécessité de maîtriser et façonner ses propres émotions face à l’exigence de bonne humeur, aux tensions avec le public, au contact la détresse humaine.

3/ Le manque d’autonomie : L’autonomie au travail désigne la possibilité d’être acteur et actrice dans son travail et inclut non seulement les marges de manœuvre (la possibilité de s’auto-organiser dans son travail) mais également la participation aux décisions qui concernent directement notre activité ainsi que l’utilisation et le développement de nos compétences. Ne nous leurrons pas quand l’employeur met en avant la supposée autonomie sans les moyens, pour individualiser les injonctions et les jugements.

4/ Les rapports sociaux au travail dégradés : L’atomisation des relations sociales au travail avec l’effacement de la reconnaissance des pairs, l’isolement face à la hiérarchie pour lutter contre des injonctions et pressions, la valeur sociale du métier dégradée, l’inadéquation de la tâche à la personne, les procédures d’évaluation du travail, les pathologies des rapports sociaux comme le harcèlement moral.

5/ Les conflits éthiques : Les conflits dus à l’écart entre ce qui est exigé et les valeurs professionnelles et sociales des salarié-e-s, par exemple effectuer une tâche que l’on juge inutile, inadaptée ou mettant les usager-e-s en difficulté pour la réaliser.Ou encore faire la promotion d’un outil que l’on sait inefficace : les enseignant-e-s connaissent cela. En effet les enseignant-e-s savent qu’il est important pour les élèves de maintenir des habitudes de travail mais ont conscience par ailleurs que l’apprentissage à distance creusent les inégalités scolaires et sociales.

6/ L’insécurité de la situation de travail : L’insécurité de la situation de travail comprend à la fois l’insécurité socio-économique (peur de perdre son emploi, non maintien du niveau de salaire, contrat de travail précaire) et le risque de changement non maîtrisé de la tâche et des conditions de travail (réorganisations permanentes dans la période actuelle).

La mauvaise santé au travail a un coût social, détruit nos existences et nos liens aux autres. Les actions de l’employeur vont contre ses obligations et la loi, contre notre santé, contre le service rendu au public.

C’est le moment de ne pas rester isolé-e-s. Contactons-nous entre collègues pour nous parler du travail, de notre manière de l’envisager, de le réaliser, organisons-nous pour lutter contre les demandes ou organisations qui nous éloignent du cœur de notre métier, mettons aussi en mots et en débats l’intérêt de l’école avec les usager-e-s, parlons de ce qui s’y joue et du lien fécond à tisser avec les familles. Les parents mesurent bien actuellement comme précédemment qu’enseigner est un métier et que l’école est un lieu de socialisation riche. Socialisons nos questionnements, collectivisons nos luttes. Entretenons ainsi notre santé au travail, cet équilibre toujours en mouvement. Changeons le travail, luttons !

SUD éducation revendique :
• la protection de la santé des personnels, l’intérêt et l’égalité des usager-e-s avant tout,
• que le numérique ne soit pas un outil de casse des liens sociaux au travail et avec les usager-e-s ni un outil de contrôle des personnels et des populations, ni un outil de rente pour les firmes privées,
• le droit à la déconnexion avec le respect du temps de repos, de congés, ainsi que la vie personnelle, et familiale,
• l’analyse par les CHSCT de ce mode de travail sur la période et l’évaluation réelle et approfondie des risques provoqués par ce mode de travail,
• que le ministère recule sur le tout numérique et la mise en place du télétravail au nom d’une pseudo « continuité pédagogique »,
• l’école comme lieu de socialisation des connaissances et des tâtonnements pour construire les apprentissages,

L’urgence est sanitaire et sociale pour les usager-e-s et les personnels.

 

 

 

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21 avril 2020 2 21 /04 /avril /2020 08:29

1 - Premier degré

Le Conseil départemental s'est exprimé dès le début afin d'annoncer que les élu-es voteraient unanimement contre le projet de carte scolaire car ils-elles demandent de renforcer les moyens sur plusieurs années comme on le ferait en éducation prioritaire.

Les organisations syndicales ont dénoncé aussi cette carte scolaire.

L'ensemble des syndicats dénonce par ailleurs l'attribution de seulement 3 postes supplémentaires dans le premier degré pour remédier aux conséquences de la crise sanitaire.

La DASEN répond en mettant en avant le e/c (nombre d'élèves par classse) sans entendre qu'il n'y a pas que cela qui compte. En effet, manque de RASED, manque de brigades et plus aucun PMQC conduisent à une dégradation de notre carte scolaire et des conditions de travail des enseignant-es et des élèves. Les mesures prévues sont maintenues dans leur ensemble (voir le compte rendu du CTSD). La suppression de tous les PMQC est justifié selon Mme Moncada par le e/c qui est bas. Quant aux problèmes de remplacements qui s'annoncent, ils n'inquiètent pas Mme Moncada qui estime que les élèves des collègues non remplacé-es pourront être réparti-es dans les autres classes étant donné le e/c peu élevé ! Nous trouvons cette réponse scandaleuse, comme d'autres d'ailleurs.

Le solde de postes disponible est de zéro. En cas de besoin pour ajustements en juin, les postes non pourvus seront gelés.

Vote unanime contre le projet de carte scolaire.

La préfète a reproché le vote contre « systématique » selon ces propos car elle estime que c'est un message négatif envoyé à l'administration. Les syndicats se sont opposés à cette vision du vote car ils estiment voter de la façon la plus adaptée possible à la situation proposée. Le conseil départemental a répondu en disant qu'il s'agissait bien d'envoyer un message fort quant au manque de moyens dans le temps.

 

Une motion proposée par les organisations syndicales, les DDEN et la ligue de l'enseignement est soumise au vote, vote pour unanime.

Motion déposée par les DDEN de l'Orne, la FSU61, la Ligue de l'enseignement 61,

SUD Éducation 61 et l'UNSA61 au CDEN du 20 avril 2020.

Le CDEN de l'Orne réunit ce 20 avril 2020 demande un moratoire de l'ensemble des fermetures de postes dans le premier et le second degré du département.

Il demande également que soient alloués les moyens suffisants pour effectuer les ouvertures là où c'est nécessaire.

 

2 - Second degré

L'ensemble des syndicats dénonce la non-attribution de moyens supplémentaires dans le second degré pour remédier aux conséquences de la crise sanitaire.

SUD éducation a à nouveau dénoncé le nombre de Blocs Moyens Provisoires de 18h au lieu d'opter pour des créations de postes. On nous répond à nouveau qu'il s'agit de besoins ponctuels. A l'évidence, la situation n'a pas été réétudiée depuis le CTSD.

SUD éducation s'est inquiété de la situation en espagnol, discipline qui revient très régulièrement dans les BMP. La réponse reste identique.

SUD éducation fait remarquer qu'il y a beaucoup de BMP aussi et de postes non pourvus en lettres. La réponse de l'administration est que l'on manque de ressources humaines en lettres et dans d'autres disciplines d'ailleurs.

Pour le second degré aussi, les mesures prévues sont maintenues dans leur ensemble (voir le compte rendu du CTSD) : vote unanime contre.

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21 avril 2020 2 21 /04 /avril /2020 08:25

Nous vivons actuellement une situation inédite et fort inquiétante. L'ensemble des personnels applique au mieux les recommandations officielles, comme le confinement notamment, tout en veillant à préserver leur santé dans ce contexte singulier. Ils-elles font face à une crise sanitaire sans précédent en assurant la continuité du service public (enseignement à distance, continuité administrative, suivi, orientation, accompagnement social des élèves, etc.), en accueillant pour certains les enfants de soignants (le plus souvent sans protection, sans réel suivi médical ni dépistage malgré les demandes portées par nos organisations).

Il est certain que les élèves et les familles ne sont pas égaux face au numérique et à l'aide possible des parents dans l'enseignement à distance : cette période de confinement risque d'accentuer considérablement les inégalités sociales et de favoriser les violences intrafamiliales. Qui plus est, la surexposition aux écrans des enfants est en temps ordinaire déconseillée : accroître encore la fréquentation de ces appareils constitue aussi un enjeu sanitaire.

La pédagogie ne se réduit pas à la transmission de connaissance, mais se joue dans la relation directe avec les élèves. Enseigner est un métier avec des savoir-faire qu'il est primordial de ne pas dénaturer aux yeux de l’opinion publique. La bonne volonté des personnels soucieuses et soucieux de maintenir la relation pédagogique avec les élèves ne doit pas être instrumentalisée par le ministre.

Pour SUD éducation, l’urgence est la préservation de la santé des personnels, des élèves et de leur famille.

Mme La Préfète, Mme la Directrice Académique, nous vous avons alertées quant aux conditions de travail des personnels et continueront à le faire car notre inquiétude est grande.

C’est dans ces circonstances que se tiennent des CTA , des CTSD et CDEN pour décider des ouvertures et fermetures de postes. Le Président de la République a lui-même reconnu la nécessité, dans le contexte actuel, de « changer de logiciel ». Étant données les circonstances, il nous aurait semblé essentiel d'opter pour un moratoire des instances.

Les années précédentes, il a fallu piocher dans les postes de brigades, de RASED, de PMQC pour permettre les dédoublements de classe en GS/CP OU CE1exigés par le ministre mais sans une dotation de postes qui permettraient ces dispositions. Par ailleurs, ces créations de postes dans le premier degré se font à moyens constant à l’échelle de l’Education nationale, et correspondent à des baisses de moyens dans d’autres secteurs. Au-delà des annonces ministérielles, l’objectif est toujours la cure d’austérité pour le service public d’éducation. Pour rappel, le nombre de postes au CRPE ne cesse de baisser. Alors que cette dotation “exceptionnelle” pour le 1er degré est soudainement possible (pour rappel 3 postes pour le premier degré dans l’Orne), rien n’est prévu pour les collèges, lycées et lycées professionnels. Ce sont pourtant bien des créations de postes à hauteur des besoins dans l’ensemble des secteurs de l’éducation que nous réclamons ! Il aura fallu une crise sanitaire pour faire reculer le gouvernement sur la suppression des postes qui étaient initialement prévue. Cette situation montre une chose : si le gouvernement décide de créer des postes, il le peut.

Mme Moncada, suite à la demande du ministre, vous avez renoncé à de nombreuses fermetures. Mais à quel prix ! 20 postes de brigade en moins, alors que l'on peut supposer que le Covid-19 continuera son étendue l'année scolaire prochaine et que les besoins en remplacement seront sans doute considérables, comment envisagez-vous la formation sans remplacement possible ; enfin, vous décidez de fermer la totalité des postes de PMQC alors que ce dispositif a été reconnu efficace par toutes et tous.

Et qu'en est-il du second degré ? Les collégiens auront besoin d'aide et d'attention plus que jamais, c'est en effet une situation inédite que de ne pas aller en classe pendant plusieurs mois. Rien n'est prévu pour eux. Pourquoi ne pas se donner du temps, voir quelle est la durée de ce confinement, et attendre que le ministère débloque des postes supplémentaires pour parer à cette problématique. En pleine crise sanitaire, alors que 40 000 élèves supplémentaires sont attendu-e-s dans le second degré, Jean-Michel Blanquer n’annonce aucune création de postes dans le second degré. Le ministre ne cesse de clamer dans tous les médias qu’il ne faut laisser aucun élève « au bord du chemin » durant le confinement mais il ne prévoit aucun moyen sur du long terme. Aucune projection n’est donc faite sur la reprise et les conséquences du confinement sur les élèves.

Le ministre Blanquer a annoncé une réouverture progressive des écoles et des établissements à compter du 11 mai. Il montre dans ses interventions que le ministère de l’Éducation nationale n’est pas prêt et ne maîtrise pas la réalité du terrain dans les établissements scolaires. Il dit que la reprise se fera progressivement avec des effectifs réduits si les conditions sanitaires sont réunies. Cependant, le ministre s’exprime avec son flou habituel. Aucune consigne claire, aucune information précise ne permettent de saisir la réalité de la mise en œuvre d’un retour progressif des 12 millions d’élèves et de 1 145 000 personnels dans les écoles et établissements scolaires. Ce flou, qui risque une nouvelle fois d’entraîner un renvoi au local, est particulièrement anxiogène pour les élèves et leur famille d’une part, pour les personnels de l’Éducation nationale d’autre part, d’autant plus que la communauté scientifique émet des réserves sur la pertinence d’un déconfinement aussi rapide. Ce que révèle cette annonce, c’est avant tout l’instrumentalisation des élèves, et notamment les plus défavorisé-e-s, par le ministre au service des capitalistes qui veulent imposer la reprise des activités à leur profit. Les conditions de travail à la reprise ne manquent pas d’inquiéter, car le ministre a sous-entendu qu’il serait possible de conjuguer enseignement à distance et en classe au mépris des conditions de travail des personnels.

SUD éducation s’opposera à la réouverture des écoles et des établissements tant que la situation sanitaire ne le permettra pas et veillera au respect des droits des personnels dans la période et à l’égal accès des élèves à l’enseignement. Les personnels seront légitimement en situation de se poser la question de leur sécurité ainsi que de celle des élèves, et le droit de retrait pourra s’imposer comme un mode d’action incontournable. En fonction de l’évolution de la situation sanitaire et de la mise en œuvre sur le terrain de la réouverture des classes, SUD éducation pourra appeler les personnels à utiliser leur droit de retrait et les soutenir dans cette démarche.
Le gouvernement portera la responsabilité des conséquences sanitaires de décisions qui seraient guidées d’abord par des motifs liés à la relance de l’économie au détriment de la santé et de la vie des personnels et des familles/entourage des élèves ainsi que les risques pour l’ensemble de la société.

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21 avril 2020 2 21 /04 /avril /2020 08:21

Lorsque le ministre annonce qu'il n'y aura pas de fermeture de classe en milieu rural sans l'accord des élus et qu'il mettra des moyens à disposition pour cela, on aurait envie de se réjouir. Mais hélas, la réalité est toute autre. 3 postes supplémentaires sont accordés au département de l'Orne, le moins bien loti proportionnellement dans l'académie de Normandie. Le nombre de fermetures prévu étant de 30, nous sommes bien loin du compte. Quant au second degré, rien du tout. On fait comme si de rien n'était, comme si les élèves n'avaient pas « raté » plusieurs mois de classe.

1- CTSD pour le second degré :

  • AED :

    SUD éducation fait remarquer que certains établissements semblent défavorisés mais l'administration nous explique que le barème est appliqué. Il n'est pas toujours facile de vérifier car plusieurs critères sont à prendre en compte.

  • DHG : SUD éducation dénonce le nombre de BMP de 18h !

Alençon Louise Michel : un BMP18h d'arts plastiques / Argentan SEGPA Rostand : BMP 18h maçonnerie / Briouze Le Houlme : BMP18h lettres classiques / Tinchebray Camus : BMP 18h histoire-géo / L'Aigle F. Dolto : BMP 18h lettres modernes / L'Aigle Molière : BMP 18h espagnol / Val au Perche Y. Montand : BMP 18h physique-chimie
Comment expliquer tous ces BMP au lieu d'opter pour des créations de postes. On nous répond qu'il s'agit parfois de besoins ponctuels et qu'il est parfois difficile d'opter pour des postes partagés car c'est complexe pour pourvoir les supports. SUD éducation fait alors remarquer que c'est parfois possible en restant sur Alençon, ce qui ne semble pas si complexe.

  • SUD éducation s'inquiète de la situation en espagnol dans le département. C'est une discipline qui revient très régulièrement dans les BMP. Des postes partagés seraient possibles à Alençon, voire sur d'autres regroupements. En lettres, beaucoup de BMP aussi. La réponse de l'administration n'évolue pas.

  • 4 créations : création de 2 ULIS collège : Bellême et Trun + création d'1 UP2A à Alençon + création d'un poste d'espagnol à Moulin la Marche.

  • 5 suppressions : SEGPA Argentan et Mortagne au Perche, allemand à Flers , musique à Tinchebray et mathématiques à Val au Perche.

2- CTSD pour le premier degré :

  • 3 ouvertures de classes :

Circonscription d’ Argentan : Argentan , Fernand Léger/Marcel Pagnol + RPI 43 (Exmes/Le Bourg St Léonard)

Circonscription de Flers : RPI 56 (St Fraimbault/St Mars d'Egrenne/Passais la Conception)

+ 3 ouvertures en éducation prioritaire : Alençon (J.Verne et Molière) et Flers (Les Vallées).

5 fermetures de classes :

Circonscription de L’Aigle: La Ferté Fresnel.

Circonscription d’ Argentan: Carrouges

Circonscription de Flers : Sévigné/Paul Bert,

Circonscription de Mortagne au Perche : Fermeture à Madeleine Puyravau, / Chartrage - après fusion des deux écoles maternelles) – Fermeture de l’école maternelle Puyravau Mortagne + fermeture à Aristide Briand

  • Fermeture de tous les PMQC ! Tout le monde s'accorde à dire qu'il s'agit pourtant d'un dispositif efficace !

  • Fermeture de 20 postes de brigade ! SUD éducation a alerté la DASEN sur ce nombre catastrophique, d’autant plus que l'on peut supposer que le Covid 19 continuera à rendre les gens malades et qu'il sera impossible de maintenir un taux « correct » de remplacements avec cette baisse du nombre de brigades. Qu'en sera-t-il de la formation qui est déjà réduite à peau de chagrin ?Nous ne savons pas encore quels postes ferment, les personnes nommées à titre provisoire ont été évoquées mais sans plus de renseignements. Peut-être en saurons nous plus au CDEN du 20 avril. Les brigades concernées sont prévenues personnellement par le service de RH.

  • D'autres mesures diverses : n'hésitez pas à nous contacter (de préférence par mail) si vous voulez en savoir plus.

  • Le solde de postes disponible est de zéro.

     SUD éducation a dénoncé le manque d'ouvertures et les fermetures, le fait que nous n'avons quasiment plus de RASED (la création d'un poste de psychologue a été annulé), plus du tout de PMQC et que nous aurons en plus maintenant trop peu de brigades. Nous avons aussi insisté sur les tâches trop chronophages et souvent non indispensables qui incombent aux directeurs-trices.

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21 avril 2020 2 21 /04 /avril /2020 08:15

Nous vivons actuellement une situation inédite et fort inquiétante. L'ensemble des personnels applique au mieux les recommandations officielles, comme le confinement notamment, tout en veillant à préserver leur santé dans ce contexte singulier. Ils-elles font face à une crise sanitaire sans précédent en assurant la continuité du service public (enseignement à distance, continuité administrative, suivi, orientation, accompagnement social des élèves, etc.), en accueillant pour certains les enfants de soignants (le plus souvent sans protection, sans réel suivi médical ni dépistage malgré les demandes portées par nos organisations). Néanmoins, même si le contexte est particulier, les injonctions contradictoires envoyées par certains services ne rassurent pas et il est fort regrettable que les annonces gouvernementales soient l'objet d'interprétations.

Le télétravail coupe les personnels du collectif, individualise les relations à la hiérarchie et rend les personnels plus vulnérables aux pressions. Ce risque est d’autant plus accru que les consignes se multiplient et se contredisent au gré des annonces ministérielles et des autorités académiques.

De plus, il est certain que les élèves et les familles ne sont pas égaux-ales face au numérique et à l'aide possible des parents dans l'enseignement à distance : cette période de confinement risque d'accentuer considérablement les inégalités sociales et de favoriser les violences intrafamiliales. Qui plus est, la surexposition aux écrans des enfants est en temps ordinaire déconseillée : accroître encore la fréquentation de ces appareils constitue aussi un enjeu sanitaire.

La pédagogie ne se réduit pas à la transmission de connaissance, mais se joue dans la relation directe avec les élèves. Enseigner est un métier avec des savoir-faire qu'il est primordial de ne pas dénaturer aux yeux de l’opinion publique. La bonne volonté des personnels soucieuses et soucieux de maintenir la relation pédagogique avec les élèves ne doit pas être instrumentalisée par le ministre.

Pour SUD éducation, l’urgence n’est pas à la mise en œuvre précipitée et hasardeuse du télétravail, mais à la préservation de la santé des personnels, des élèves et de leur famille. D'autant plus que l'Education Nationale n'est pas prête contrairement aux annonces de M. Blanquer.

Mme Moncada, nous vous avons alertée quant aux conditions de travail des personnels et continueront à le faire car notre inquiétude est grande. Il y a les conditions sanitaires de travail, mais aussi le télétravail, les nombreuses attentes envers les directeurs-trices, les nombreuses injonctions, la pression sur les professeurs de collèges ou de lycée en vue du baccalauréat... On aurait pu imaginer une gestion de crise qui aurait été tout simplement humaine. Au lieu de ça, certain-es professeur-es ont l'impression qu'on fait d'eux et elles des policiers : en tant que professeurs principaux, ils doivent sans cesse dénoncer les élèves qui ne travaillent pas, qui ne rendent pas les devoirs. Pour toutes et tous, cette façon de travailler génère un malaise voire de l'angoisse, du dégoût.

C’est dans ces circonstances que se tiennent des CTA , des CTSD et CDEN pour décider des ouvertures et fermetures de postes. Le Président de la République a lui-même reconnu la nécessité, dans le contexte actuel, de « changer de logiciel ». Etant données les circonstances, il nous aurait semblé essentiel d'opter pour un moratoire des instances.

Au niveau national, 440 créations de postes étaient prévues et 1 248 ont été ajoutés, en réaction à la crise sanitaire. En 2019, le ministère avait annoncé des dédoublements en cycle 2 en éducation prioritaire et la limitation à 24 élèves par classe de la GS au CE1. Cette dernière mesure entraînerait à elle seule l’ouverture d’environ 5 000 classes. Or, si 4211 postes étaient créés en 2017, seuls 3680 l’étaient en 2018, 2 300 en 2019 puis 440 pour 2020, ce qui était parfaitement scandaleux. La décision du ministère corrige en partie le tir en ramenant ces créations de postes à 1 688, mais les comptes ne sont toujours pas bons, ne serait-ce que pour permettre au gouvernement de tenir ses promesses. Elles ne seront pas tenues, sauf à prendre sur d’autres moyens (remplacements, PMQC, RASED…), comme cela s’est malheureusement fait ces dernières années pour les dédoublements en CP et en CE1. De plus, ces créations de postes dans le premier degré se font à moyens constant à l’échelle de l’Education nationale, et correspondent à des baisses de moyens dans d’autres secteurs. Au-delà des annonces ministérielles, l’objectif est toujours la cure d’austérité pour le service public d’éducation. Pour rappel, le nombre de postes au CRPE ne cesse de baisser. Alors que cette dotation “exceptionnelle” pour le 1er degré est soudainement possible, rien n’est prévu pour les collèges, lycées et lycées professionnels. Ce sont pourtant bien des créations de postes à hauteur des besoins dans l’ensemble des secteurs de l’éducation que nous réclamons ! Il aura fallu une crise sanitaire pour faire reculer le gouvernement sur la suppression des postes qui étaient initialement prévue. Cette situation montre une chose : si le gouvernement décide de créer des postes, il le peut.

Mme Moncada, suite à la demande du ministre, vous avez renoncé à de nombreuses fermetures. Mais à quel prix ! 24 postes de brigade en moins, alors que l'on peut supposer que le Covid-19 continuera son étendue l'année scolaire prochaine et que les besoins en remplacement seront sans doute considérables ; enfin, la fermeture des postes de PMQC alors que ce dispositif a été reconnu efficace par toutes et tous.

Et qu'en est-il du second degré ? Les collégiens auront besoin d'aide et d'attention plus que jamais, c'est en effet une situation inédite que de ne pas aller en classe pendant plusieurs mois. Rien n'est prévu pour eux. Pourquoi ne pas se donner du temps, voir quelle est la durée de ce confinement, et attendre que le ministère débloque des postes supplémentaires pour parer à cette problématique.

Par ailleurs, la rumeur dit que les cours ne reprendront pas avant septembre. Peut-être avez-vous des informations à ce sujet à nous donner. Si cela se confirme, le gouvernement va devoir accorder de très gros moyens supplémentaires à l'Education nationale afin de limiter les dégâts provoqués. Les quelques postes supplémentaires qui ont été ajoutés pour l'instant sont trop peu nombreux et ne concernent que le premier degré. Cette situation n'est pas acceptable. Il aurait fallu, dans le premier degré, créer au minimum des postes de maitre-sses E et des postes de PMQC afin d'aider les élèves qui auront le plus souffert de cette situation ; et dans le second degré, créer de nombreux postes afin d'alléger le nombre d'élèves par classe et permettre ainsi une meilleure différenciation.

 

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17 avril 2020 5 17 /04 /avril /2020 19:47
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17 avril 2020 5 17 /04 /avril /2020 19:37
Réouverture des écoles et établissements : SUD éducation saisit le Conseil scientifique

Communiqué de presse et courrier de SUD éducation

Réouverture des écoles et établissements le 11 mai : SUD éducation saisit le Conseil scientifique

SUD éducation a écrit aujourd’hui aux membres du conseil scientifique sur le COVID-19 afin d’obtenir des garanties quant aux fondements de la décision annoncée par le Président de la République lundi 13 avril de rouvrir les écoles, collèges et lycées pour le 11 mai.

Nous attendons que l’instance, présidée par le professeur Jean-François Delfraissy, se prononce sur un certain nombre d’enjeux :
• Le 12 mars, Emmanuel Macron annonçait la fermeture des écoles parce que « nos enfants et nos plus jeunes, selon les scientifiques toujours, sont celles et ceux qui propagent, semble-t-il, le plus rapidement le virus ». L’évaluation des connaissances depuis un mois permet-elle de lever ce risque ?
• Le conseil scientifique estime-t-il que les conditions qu’il a lui-même émises à un déconfinement, notamment en matière de distanciation sociale, de mise à disposition de protection ou de dépistage seront remplies pour que les personnels et les élèves retournent en classe ?
• Comment le conseil scientifique évalue-t-il la motivation du Président de la République, qui affirme vouloir rouvrir les écoles pour compenser les inégalités sociales face au confinement ?
• Nous demandons enfin au conseil scientifique de rappeler ses recommandations sur les conséquences psychologiques du confinement, aggravées par les annonces chaotiques du gouvernement et le refus de tout dialogue.

Pour SUD éducation, il est irresponsable d’avoir décidé l’ouverture des écoles et établissements sans avoir des éléments de réponse sur ces questions incontournables. 

SUD éducation s’opposera à la réouverture des écoles et des établissements tant que la situation sanitaire ne le permettra pas, et pourra appeler les personnels à user de leur légitime droit de retrait. Les garanties que nous exigeons sont claires : 

• dépistages systématiques et réguliers des personnels et des élèves (et non uniquement des cas symptomatiques) ;
• un plan de suivi sanitaire rapproché des personnels et des élèves, et à court terme la constitution d’une médecine de prévention en mesure d’assurer une partie de ces missions ;
• mise à disposition du matériel de protection nécessaire pour tous les personnels et les élèves (masques, gels hydro-alcooliques) et désinfection régulière des locaux ;
• octroi de moyens supplémentaires dès la réouverture des classes pour permettre une baisse des effectifs à même de garantir la distanciation sociale dans les salles de classe.


 

Le courrier aux membres du conseil scientifique :

Aux membres du comité scientifique sur le COVID-19

 

Objet : fondements scientifiques des annonces du Président de la République pour une réouverture des écoles, collèges et lycées le 11 mai

Mesdames, Messieurs,

Notre organisation syndicale vous sollicite afin de connaître les fondements scientifiques qui ont conduit le Président de la République à annoncer lundi 13 avril une réouverture des écoles, collèges et lycées le 11 mai. Mesdames, Messieurs les membres du comité,

1/ Dans votre avis du 12 mars, vous recommandiez la fermeture des écoles et établissements au nom « des premières données montrant des taux d’attaque intra-domiciliaires (Bi et al, 2020) et des concentrations virales identiques chez les enfants comparés aux adultes(Xu et al,2020), de l’augmentation de la proportion d’enfants infectés avec la progression de l’épidémie en Chine (Liu et, al, 2020), du rôle important de la fermeture des lieux d’enseignement dans le contrôle des épidémies liées à des virus respiratoires comme la grippe(Cauchemez, et al, 2008 ; Livinova et al, 2020), et de la gravité de la situation épidémiologique ».
Affirmant fonder ses décisions sur vos recommandations, le Président de la République avait notamment déclaré le 12 mars 2020 : « Dès lundi et jusqu’à nouvel ordre, les crèches, les écoles, les collèges, les lycées et les universités seront fermés pour une raison simple : nos enfants et nos plus jeunes, selon les scientifiques toujours, sont celles et ceux qui propagent, semble-t-il, le plus rapidement le virus, même si, pour les enfants, ils n’ont parfois pas de symptômes et, heureusement, ne semblent pas aujourd’hui souffrir de formes aiguës de la maladie. C’est à la fois pour les protéger et pour réduire la dissémination du virus à travers notre territoire. »

Nous souhaitons donc tout d’abord savoir si, depuis le 12 mars 2020, l’évolution des connaissances sur le virus du COVID-19 chez les enfants permet bien de lever le risque que mentionnait le Président de la République il y a à peine un mois.

2/ D’autre part, vous posiez un certain nombre de conditions à la levée du conditionnement dans votre avis du 2 avril, notamment : 

« - le choix des mesures de distanciation sociale qui seront maintenues pendant la période de post-confinement ;
 la disponibilité des protections matérielles comme les gels hydro-alcooliques et les masques à l’usage des personnels soignants, des personnes en situation d’exposition au virus en priorité [ce que seront élèves et personnels, ainsi que leurs familles, si les écoles sont bien réouvertes au 11 mai] […]
 des capacités de diagnostic rapide d’infection aiguë et de rendu des résultats aux patients avec transfert des données en temps réel aux systèmes de surveillance épidémiologique ; »

Or ces conditions, et toutes les autres que vous mentionnez comme « des capacités hospitalières et de médecine de ville restaurées dans les régions qui ont été les plus touchées » ne nous semblent pas pouvoir être remplies d’ici le 11 mai :
• Les mesures de distanciation sociale nous semblent impossibles à faire respecter, soit à cause de l’âge des enfants, soit à cause de l’exiguïté des locaux (salles de classe, cantines scolaires, internats, couloirs, cours de récréation…) et du manque de moyens, soit encore à cause des transports, scolaires ou en commun.
• Les problèmes d’accès à des produits d’hygiène aussi basiques que le savon sont en temps normal une réalité récurrente à l’école, en collège, en lycée. Nous ne voyons pas comment ils pourraient être réglés en situation de crise. Par ailleurs, les annonces autour des masques, chaotiques depuis des mois, n’augurent pas de leur disponibilité pour tous les élèves le 11 mai, le président de la République ayant fini par annoncer une mise à disposition suffisante pour la fin juin.
• Il en est de même pour les capacités de dépistage et la rapidité des rendus de résultat. La France s’est mise très en retard sur cette question. Si l’offre s’étend, elle reste en deçà des annonces prévues par le ministre de la santé qui a du mal à tenir le calendrier annoncé. De même, les entraves technologiques liées à l’usage massif de plateformes fermées contribuaient à ralentir le rendu des résultats puisqu’il était nécessaire d’envoyer les prélèvements dans les CHU qui étaient les seuls à disposer des automates ouverts. Nous ne savons pas si ce frein a été levé. Enfin, le président de votre conseil, dans un entretien au quotidien italien du 12 avril, faisait part de ses inquiétudes sur l’immunisation et les risques de recontamination.

Le président du Conseil national de l’Ordre des médecins s’est par ailleurs opposé à une réouverture des écoles le 11 mai. Qui plus est, le rapport de situation numéro 9 du laboratoire Epidemic in Complex Environments sous la tutelle de l’Inserm et de Sorbonne Université intitulé Expected impact of lockdown in Île-de-France and possible exit strategies (12 avril 2020) indique qu’un déconfinement trop proche pour la région la plus touchée par la pandémie aurait des conséquences catastrophiques sur le système de santé.

Nous souhaitons donc savoir si, au vu des connaissances à votre disposition, les conditions que vous posiez le 2 avril vous semblent pouvoir être remplies pour une réouverture des écoles, collèges et lycées le 11 mai. De même, nous souhaitons savoir si le maintien des examens et concours (épreuve anticipée de français du baccalauréat, épreuves écrites et orales des concours, BTS …) se fonde sur toutes les garanties empêchant des contaminations massives. 

3 / Le Président de la République a justifié la réouverture des écoles, collèges et lycées non en s’appuyant sur des recommandations scientifiques, mais en faisant valoir les inégalités sociales face au confinement. Votre comité étant transdisciplinaire et ouvert à la société civile, nous souhaitons savoir si une telle motivation est fondée. Votre premier avis alertait en effet sur la question de l’adhésion à des mesures aussi difficiles que le confinement. Mais nous craignons qu’en ouvrant les écoles pour les enfants des classes populaires, pour lesquel-les le confinement est effectivement en général plus dur, nous ne fassions qu’exposer plus les personnes de ces classes sociales, ceux pour qui le confinement est moins dur préférant restés confinés. Les conséquences tendraient donc renforcer les inégalités et les vulnérabilités au lieu de les lever, ce qui ne peut en aucun cas aider à l’adhésion des mesures de santé.

4/ Depuis plus d’un mois, les annonces officielles sont très chaotiques et souvent contradictoires, notamment sur ce qui concerne l’école. Le 12 mars, quatre heures avant que le Président de la République n’en annonce la fermeture, le ministre de l’Éducation déclarait cette option inenvisageable au micro de BFM TV. De même, au lendemain de l’annonce d’une réouverture pour le 11 mai, Jean-Michel Blanquer semblait faire volte-face.
Nous comprenons parfaitement qu’une crise de cette ampleur prenne tout le monde de court. Nous sommes par ailleurs conscient-es des incertitudes scientifiques et de l’évolution rapide des connaissances. Nous insistons cependant sur les conséquences psychologiques de cette gestion chaotique, qui ajoute à l’anxiété des élèves, familles et personnels confinés. Nous insistons aussi sur le fait que de nombreuses annonces contradictoires ou angoissantes auraient pu être évitées avec un véritable travail de dialogue et de consultations, de transparence sur l’état des connaissances et les incertitudes, les hypothèses de travail pour construire ensemble les solutions en fonction des incertitudes scientifiques.

Ce dialogue, recommandé dans plusieurs de vos avis ainsi que dans celui du CCNE du 13 mars 2020, a été absent. Il nous paraît indispensable de rappeler son importance au gouvernement, ainsi que de lui rappeler la nécessité d’une prise en charge des personnels et des élèves. A cet égard, obliger à reprendre le 11 mai alors que tout le monde aura télé-travaillé dans des conditions difficiles, et que les « vacances » de printemps n’auront en aucun cas permis distraction et dépaysement risque de renforcer les problèmes psychologiques liés au confinement ou les décompensations à leur sortie. Nous nous demandons si un tel risque est mesuré.

En vous remerciant de votre attention, en restant à votre disposition pour plus d’information et dans l’attente de vos recommandations et réponses en la matière, nous vous prions d’agréer l’expression de nos salutations distinguées,

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Published by SUD 61
17 avril 2020 5 17 /04 /avril /2020 19:36
Réouverture annoncée des écoles à partir du 11 mai :
SUD éducation réclame toutes les garanties nécessaires

Communiqué de SUD éducation

Lundi 13 avril à 20:00, le président Macron a fait un certain nombre d’annonces concernant la poursuite du confinement, et ses suites qui seraient précisées d’ici fin avril.

Concernant l’éducation, la principale annonce réside dans la réouverture progressive des écoles et établissements scolaires tandis que l’enseignement supérieur resterait fermé jusqu’à la rentrée de septembre. Faire reprendre les élèves et non les étudiant-e-s, cela montre bien que la priorité est de faire prendre en charge les enfants des salarié-e-s, et non une question pédagogique.

La fédération SUD éducation se montrera particulièrement vigilante quant aux modalités de cette reprise afin qu’elle ne comporte aucun risque : aucune autre considération que la santé des élèves et des personnels ne doit entrer en compte et surtout pas l’intérêt des entreprises dont les salarié-e-s seraient bloqué e s à domicile par la garde d’enfants. Dans ces conditions, une éventuelle réouverture des écoles et établissements ne doit se faire qu’à certaines conditions indispensables :
– dépistages systématiques et réguliers des personnels et des élèves (et non uniquement des cas symptomatiques) ;
– un plan de suivi sanitaire rapproché des personnels et des élèves, et à court terme la constitution d’une médecine de prévention en mesure d’assurer une partie de ces missions ;
– mise à disposition du matériel de protection nécessaire pour tous les personnels et les élèves (masques, gels hydro-alcooliques) et désinfection régulière des locaux ;
– octroi de moyens supplémentaires dès la réouverture des classes pour permettre une baisse des effectifs à même de garantir la distanciation sociale dans les salles de classe.
Les personnels seront légitimement en situation de se poser la question de leur sécurité ainsi que de celle des élèves, et le droit de retrait pourra s’imposer comme un mode d’action incontournable. En fonction de l’évolution de la situation sanitaire et de la mise en œuvre sur le terrain de la réouverture des classes, SUD éducation pourra appeler les personnels à utiliser leur droit de retrait et les soutenir dans cette démarche.
Le gouvernement portera la responsabilité des conséquences sanitaires de décisions qui seraient guidées d’abord par des motifs liés à la relance de l’économie au détriment de la santé et de la vie des personnels et des familles/entourage des élèves ainsi que les risques pour l’ensemble de la société.

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