4 mars 2021 4 04 /03 /mars /2021 18:46
Situation sanitaire : SUD éducation revendique des mesures immédiates

Ce tract a été publié le 02/03/2021

Face à la crise sanitaire qui dure et prend des formes nouvelles, contre la politique de l’autruche du ministère, SUD éducation revendique des mesures immédiates

 

  1. Un vrai protocole de tests et de rupture des chaînes de contamination

Les tests massifs promis à plusieurs reprises par le ministre ne sont à ce stade qu’une chimère. Leur mise en œuvre réelle doit s’accompagner d’un protocole national adapté à la gravité de la situation (fermeture de la classe à partir d’un cas et de l’établissement à partir de trois, comme prévu initialement en septembre). Les tests doivent être effectués par des personnels de santé, et non par les enseignant-e-s comme c’est actuellement prévu. 

 

    2. Une politique de vaccination urgente

Rien n’est mis en œuvre en termes de vaccination des personnels, censée être possible à partir de mars. Le rythme doit être de toute urgence accéléré. Les personnes de plus de 50 ans qui présentent des facteurs de risque comme l’obésité, un cancer ou une maladie cardiaque doivent pouvoir être vaccinées au plus vite dans le cadre d’un dispositif mis en place par l’employeur, comme c’est le cas dans le privé. 

 

   3. Un protocole sanitaire réaliste

Les changements incessants du protocole sanitaire doivent cesser, surtout lorsqu’ils ont comme objectif de donner des chiffres inférieurs à la réalité. Ils doivent pouvoir être mis en œuvre gratuitement par tout le monde (avec l’octroi gratuit des masques aux personnels et aux familles). Les revendications de dédoublements par les équipes, notamment en collège, doivent être satisfaites. 

 

   4. Un plan d’urgence pour l’éducation

Le maintien à long terme de l’ouverture des écoles et établissements ne peut se faire qu’à condition de réduire durablement les effectifs. Il faut créer immédiatement des postes, en commençant par l’admission des listes complémentaires, des admissibles aux concours internes et la titularisation à temps plein des contractuel-le-s. SUD éducation a rendu public son plan d’urgence pour l’éducation dès le printemps, qui reste d’actualité.

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Published by SUD 61
4 mars 2021 4 04 /03 /mars /2021 18:43

Ce tract a été publié le 02/03/2021

Il y a deux ans, à l’occasion de la restitution de la concertation nationale de l’école inclusive, le Ministre de l’Éducation nationale et la secré- taire d’État chargée des Personnes handicapées annonçaient la déprécarisation et la professionnalisation des accompagnant-e-s des élèves en situation de handicap. Quelques mois plus tard est parue la circulaire modifiant le cadre de gestion des contrats avec pour mesure phare de cette déprécarisation le passage de 6 CDD d’un an à 2 CDD de trois ans, la possibilité de CDI- sation et des effets d’annonce sur la formation. Nous ne pouvons nous en satisfaire !
Au final cela revient à six années de CDD et à la poursuite de la logique contractuelle. Les salaires restent au plus bas et les temps partiels imposés sont la norme. Le ministère s’enfonce dans une logique d’institutionnalisation de la précarité.
Alors que les besoins sont en constante augmentation, les difficultés de recrutement sont prégnantes. Les académies mutualisent donc à outrance et les PIAL ont été déployés sur presque tout le territoire. On nous demande d’accompagner de plus en plus d’élèves pour de moins en moins d’heures, sur un territoire géographique étendu. Comment faire notre travail correcte- ment lorsqu’on doit accompagner 5 élèves sur trois écoles différentes ?
La gestion de la crise sanitaire a également été révélatrice de la place qui nous est faite : absent-e-s des protocoles sanitaires, les AESH n’ont reçu aucun moyen de protection spécifique alors que les règles de distanciation ne peuvent être appliquées dans la plupart des situations d’accompagnement. Avec les PIAL le brassage est sans limite.

Nos revendications

Les revendications portées par SUD éducation pour les accompagnant-e-s des élèves en situation de handicap sont le fruit d’une réflexion collective entre personnels AESH. Elles s’inscrivent dans le projet revendicatif de SUD éducation qui défend une transformation radicale de l’école et de la société.

Pour un statut de fonctionnaire, la création d’un nouveau métier d’éducateur-trice scolaire spécialisé-e et une titularisation sans condition.

Réformes après réformes, le service public d’éducation est mis à mal par l’idéologie libérale et les mesures de restriction budgétaire. Le recours aux contractuel-le-s s’est intensifié tandis que les droits des agents titulaires sont grignotés. L’école n’est pas exempte de la logique néo-libérale des gouvernements successifs.
À l’inverse, SUD éducation défend un service public d’éducation assuré par des fonctionnaires. C’est dans ce sens que nous défendons l’arrêt du recrutement de personnels non-titulaires et un plan de titularisation de tous les personnels contractuels.
Pour les AESH, SUD éducation dé- fend la création d’un métier d’Éducateur-trice scolaire spécialisé-e sous statut de fonctionnaire.
Cette titularisation doit se faire sans condition, ni de concours, ni de formation, ni d’ancienneté, ni de nationalité et ouvrir aux droits des agent-e-s de la Fonction publique.

Pour une augmentation du salaire et une baisse du temps de travail

À l’heure actuelle, le salaire moyen perçu par les accompagnant-e-s des élèves en situation de handicap tourne autour de 750 euros nets. Les temps partiels imposés et l’indexation du salaire sur l’indice de référence le plus bas main- tient les personnels dans une précarité totale. L’immense majorité des AESH vit en dessous du seuil de pauvreté. Pour la plupart, les AESH sont aussi des femmes qui doivent faire face à une double violence : celle de la précarité et celle de l’oppression patriarcale. Dans la sphère familiale, les femmes prennent en charge 80% des tâches domestiques et dans le monde du travail, ce sont elles qui occupent les emplois les plus mal rémunérés.
La quotité de travail moyenne correspond à 24 heures d’accompagnement hebdomadaire. C’est plus ou moins le temps de présence d’un-e élève dans un établissement scolaire. SUD éducation revendique la reconnaissance d’un temps plein à 24 heures d’accompagnement auxquelles s’ajoute le travail de préparation et de coordination avec les équipes éducatives et pédagogiques.
SUD éducation revendique un salaire net à 1700 euros pour un temps plein en début de carrière, dont l’évolution serait déconnectée de toute évaluation professionnelle.

SUD éducation défend la création d’un métier d’Éducateur-trice scolaire spécialisé-e sous statut de fonctionnaire

Ces revendications s’inscrivent également dans le cahier revendicatif porté par SUD éducation et l’Union syndicale Solidaires : la hausse immédiate des salaires les plus bas et des minima sociaux ainsi que la baisse du temps de travail pour l’ensemble des travailleurs et travailleuses.

Pour d’autres conditions de travail et d’accompagnement

On assiste depuis plusieurs années à une explosion de l’accompagnement mutualisé au détriment de l’accompagnement individualisé. Les AESH doivent accompagner de plus en plus d’élèves pour de moins en moins d’heures. Cette situation s’est fortement aggravée avec la mise en place des Pôles inclusifs d’accompagnement localisés (PIAL) : les accompagnant-e-s courent d’un-e élève à l’autre, d’un établissement ou d’une école à l’autre.
Les conditions d’un véritable accompagnement ne sont pas réunies : il ne peut pas se résumer à une compensation sans réflexion. Ce n’est pas le sens du métier que nous voulons construire : le lien humain est au cœur de cette pratique professionnelle et les gestes professionnels adéquats ne peuvent pas être trouvés sans observation, sans expérimentation, sans échange ni temps.
Il faut donc en finir avec la logique qui fait des AESH une variable d’ajustement des politiques gouvernementales de l’école inclusive.
SUD éducation revendique d’autres conditions d’accompagnement et d’affectation :
• pas plus de deux élèves en accompagnement et dans le respect des notifications de la MDPH ;
• un-e éducateur-trice scolaire spécialisé-e par élève dans le 1er degré, deux dans le 2d degré seulement si cela est nécessaire (besoin de plus de 24 heures d’accompagnement par exemple) ;
• une affectation sur deux établissements au maximum seulement si cela est nécessaire ;
• deux éducateur-trice-s scolaires spécialisé-e-s à temps plein (24 heures) en ULIS et un-e en SEGPA.
Des temps individuels de remédiation doivent pouvoir être mis en place quand cela est nécessaire.
L’organisation du travail et des accompagnements ne doit pas être dictée par la hiérarchie mais gérée localement par les intéressé-e-s eux et elles-mêmes.

Pour la création de brigades de remplacement

Aujourd’hui les remplacements sont assurés au détriment des élèves : on prend les heures d’accompagnement d’un-e élève pour les placer sur un-e autre. Ce- pendant, dans la plupart des cas il n’y a pas de remplacement et les élèves se retrouvent seul-e-s.
Les conditions de travail des AESH et les conditions d’accompagnement des élèves s’en trouvent une fois de plus dé- gradées.
SUD éducation revendique la création de brigades de remplacement auxquelles les éducateur-trice-s scolaires spécialisé-e-s se- raient affecté-e-s. Ces brigades auraient pour mission d’assurer les remplacements des collègues absent-e-s. C’est également une condition sine qua non au droit à la formation.

Pour une autre formation, initiale et continue

Accompagner des élèves en situation de handicap dans leur parcours et leur vie scolaire ne peut pas s’improviser comme c’est actuellement le cas. Faute de formation, les AESH ont recours presque uniquement à l’auto-formation.
SUD éducation revendique pour les éducateur-trice-s scolaires spécialisé-e-s une formation initiale d’un an à l’INSPE sous statut de stagiaire.
Un plan de formation continue riche et diversifié doit être mis en place, tant sur les questions de handicap que de pédagogie. SUD éducation revendique le même droit à la formation sur temps de travail pour l’ensemble des personnels de l’Éducation nationale.
Nos pratiques professionnelles nécessitent une co-construction et des échanges entre pairs, c’est pourquoi les plans de formation continue doivent comprendre des analyses de situation professionnelle.

Pour des droits sociaux
• SUD éducation revendique la prise en charge intégrale des frais de déplace- ment et des frais de santé des agents par l’employeur.
• SUD éducation réclame l’abrogation du jour de carence.

De AESH à éducateur-trice scolaire spécialisé-e : pour la reconnaissance du métier

De la fin des années 1990 à aujourd’hui, nous avons été auxiliaires de vie pour l’intégration scolaire, employé·e-s de vie scolaire, puis auxiliaires de vie scolaire avec la loi du 11 février 2005 et enfin accompagnant-e-s des élèves en situation de handicap en 2014. C’est un article, le numéro 124, caché au fond de la loi n°2013-1278 du 29 décembre 2013 de finances pour 2014 qui a donné le nom au métier que nous exerçons. Plusieurs décrets et circulaires viendront donner un cadre à nos missions et à nos contrats jusqu’à celle de juin 2019 qui, dans l’accumulation de ces textes réglementaires, doit être perçue comme une grande avancée dixit le ministère. « Professionnalisation »,« déprécarisation », « sécurisation », « revalorisation »… sont les mots clés du plan de communication du ministre Blanquer. Une question légitime se pose alors : qu’est-ce qui a changé ?

Nous sommes chaque année plus nombreuses-eux : désormais plus de 100 000. Nul-le ne peut désormais ignorer notre présence, nous nous sommes imposé-e-s dans les murs des écoles, collèges et lycées. Mais être nous sommes une main d’œuvre bon marché et variable d’ajustement de la politique d’école inclusive. La désignation de notre travail, notre place, notre statut, tout participe à notre invisibilisation.
« On s’occupe de », nous sommes auxiliaires, accompagnant-e-s, aides. Ces termes nous placent dans une position passive, à la place que l’on nous donne, pour faire ce qu’on nous laisse faire. Nous agissons « sous le contrôle des enseignant-e-s » (circulaire de 2017) ; on nous demande d’être discret-e-s. Nous sommes « l’AVS de ma classe », nous occupons une position subalterne. Nous pouvons disparaître du jour au lendemain. C’est la magie de notre statut, nous n’occupons pas un poste à titre définitif. Les PIAL nous font voyager contre notre gré.
Malgré tout nous sommes indispensables : sans nous l’école inclusive ne fonctionne pas. C’est notre force. Nous devons la saisir et esquisser notre métier nous-même, l’imposer. Il n’y a rien à attendre du ministère sans rapport de force. C’est le sens du travail de réflexion mené depuis trois ans par des AESH de SUD éducation : nous avons esquissé les contours d’un métier d’éducateur-trice scolaire spécialisé-e, ce que nous sommes dans les faits.

Vers la construction d’un nouveau métier

À SUD éducation, nous revendiquons un statut d’éducateur-trice scolaire spécialisé-e. L’éducateur-trice scolaire spécialisé-e (ESS) a pour mission d’accompagner les élèves en situation de handicap au sein d’un établissement scolaire, de la maternelle au BTS. Sous statut de fonctionnaire, avec une obligation de service de 24 heures d’accompagnement hebdomadaire auxquelles s’ajoutent les tâches connexes, l’ESS peut accompagner un ou deux élèves selon les situations.

Les missions de l’éducateur-trice scolaire spécialisé-e auprès des élèves sont diverses et doivent s’adapter à chaque élève :
• l’accompagnement des élèves durant les temps de classes : apporter à l’élève le support et le cadre nécessaire à sa compréhension et à sa concentration par des gestes professionnels de reformulation, d’étayage, d’aide à la prise de note, à l’organisation, à la concentration, etc.
• l’accompagnement de l’élève dans sa vie sociale et relationnelle à l’école : aide à la mobilité, aux actes essentiels de la vie pendant le temps scolaire, aux relations sociales, etc.

Avec les personnels dédié-e-s, l’ESS participe à la construction du parcours d’orientation de l’élève. Des temps de remédiation individuelle sont prévus, à sa libre appréciation.

L’ESS est un personnel ressource autour des questions de handicap, auprès des élèves et des personnels. Elle-il travaille, en lien avec l’ensemble de la communauté éducative, pour adapter les supports pédagogiques, l’espace classe et l’espace social.

Des formations lui sont proposées tout au long de sa carrière ainsi que des temps d’analyse des pratiques professionnelles avec ses pair-e-s. Certains gestes professionnels nécessitent une formation renforcée : portage, braille, lsf, motricité.
Voilà une première esquisse du métier que nous revendiquons, avec ses missions, ses activités, ses responsabilités. Cette proposition reste à construire collectivement par les AESH elles-eux-même et à s’imposer par la mobilisation.

 

« Le collectif, pour la solidarité et sortir de l’isolement »

Entretien avec Clotilde, AESH en Bourgogne : syndiquée à SUD éducation Bourgogne, Clotilde est à l’initiative du collectif des précaires de l’Éducation nationale, qui réunit 160 AESH de Saône-et-Loire et Côte d’Or.

Parle-nous de ce collectif : quand, comment, par qui a-t-il été créé ?

Le collectif a été créé à l’issue d’une heure d’information syndicale animée par SUD éducation Bourgogne sur les droits des CUI (Contrat Unique d’Insertion, supprimés depuis), en novembre 2015. C’est un collectif d’AESH, il y a aussi 3 enseignant-e-s. Nous avions tenté de faire venir des AED au début, mais ça n’a pas fonctionné.
Les membres du collectif sont à 99 % des femmes, mères isolées, qui ont choisi ce métier pour le rythme de travail qui est censé être compatible avec le rôle de la mère de famille. Mais avec la mise en place des PIAL, elles doivent aller d’un établissement à l’autre, parcourir des distances jusqu’à 45 km… Elles passent beaucoup de temps dans les déplacements. C’est bien plus long et fatiguant. Et on leur propose des formations le mercredi après-midi, ce qui veut dire trouver quelqu’un qui garde les enfants pendant ce temps !
Le collectif est parti d’un noyau de 10 personnes. Nous avons tracté à la sortie des lieux de formation des AESH, organisé des réunions, des conférences, et peu à peu le bouche-à-oreille a fonctionné. Aujourd’hui, il y a 160 personnes dans le collectif. La plupart ne sont pas syndiqué-e-s.

Qu’apporte le collectif au fonctionnement d’un syndicat… et inversement ?

Le noyau dur du collectif, c’est entre 5 et 10 personnes, pour l’essentiel syndiqué-e-s. Les syndicats apportent les outils juridiques et aident dans certaines démarches, par exemple pour demander une audience. Le collectif a besoin de ce relais.
Les AESH viennent dans le collectif pour sortir de la solitude qu’elles peuvent ressentir lorsqu’elles sont isolées dans leur école, leur collège ou leur lycée. On trouve des solutions ensemble aux questions posées. Le collectif, c’est l’écoute, c’est la solidarité !

Quelles actions le collectif a-t-il entrepris depuis 2015 ?

Nous avons mené des grèves et des manifestations devant le rectorat. Nous avons organisé une conférence sur l’inclusion, et invité des éducateurs du CMPP, les parents, les familles d’accueil. Nous avons écrit et mis en scène une pièce de théâtre, que nous avons intitulée « Dialogue de sourds » : celui entre l’administration et les acteurs-trices de terrain dont nous, AESH, faisons partie.
Nous organisons des réunions de pédagogie en droit du travail, et nous avions l’habitude de nous réunir au moins 3 fois par an avant la crise sanitaire. Il nous reste notre mailing liste comme lieu de ressource... Pour maintenir le lien, nous venons de créer une chaîne Youtube, où chacun-e est invité-e à participer.

Avez-vous essaimé auprès d’autres collectifs en France, trouvé des relais nationaux ?

Il y a beaucoup de disparités, le métier d’AESH est exercé différemment d’une académie à l’autre. En Bourgogne, notre première revendication, c’est la quotité : nous devons faire 25h30 pour un temps de travail de 60 %, au lieu de 23h30. Comme il n’y a pas de statut de l’AESH, pas d’uniformisation sur le territoire, il est difficile de s’unir autour des mêmes revendications.

La chaîne Youtube du collectif : https://youtu.be/AqndMQDHiXI

Les conditions de travail des AESH pendant la crise sanitaire

1er confinement : fermeture des établissements scolaires

De l’annonce de la fermeture des écoles et établissements scolaires en mars 2020 pour faire face à la circulation active de l’épidémie de coronavirus, on se souviendra longtemps de la désorganisation générale d’un ministère naviguant à vue. Les informations arrivent au compte-goutte, de manière parcellaire, laissant les AESH dans l’expectative et avec de nombreuses questions, notamment celle du maintien de leur salaire.
Au fil des jours, l’improvisation totale devient locale. Dans certaines académies ou DSDEN, aucune information n’est transmise aux AESH tout au long de la période de confinement. Ailleurs, on leur demande de se porter volontaires pour effectuer des gardes d’enfants de soignant-e-s “sur le temps périscolaire”, de répondre à des questionnaires, mais surtout de poursuivre leurs missions à distance.
Les mails reçu-e-s par certain-e-s collègues ont un ton injonctif et s’accompagnent parfois de menaces de retrait de salaires, pourtant impossible réglementairement. Les textes réglementaires qui encadrent le télétravail sont balayés d’un revers de manche, ainsi que les préoccupations matérielles et financières de bon nombre de collègues qui se retrouvent dans une situation sociale très compliquée.

Nous reproduisons ci-dessous des extraits de la « Lettre à nos collègues AESH » rédigée par plusieurs accompagnant-e-s syndiqué-e-s à SUD éducation Paris :

« Nous vivons actuellement une crise sanitaire d’une grande ampleur à laquelle les personnels de santé tentent de faire face. « Restez chez vous » nous adjurent celle et ceux qui depuis des mois crient dans le silence le plus total que l’hôpital public meurt à petit feu. Moins de budget, moins de lits, moins de matériel, moins de personnels et une précarité grandissante. Cette précarité nous la connaissons. Elle rythme notre quotidien, elle traverse nos corps, comme des millions d’autres habitant-e-s de ce pays. Nous pensons aux travailleuses et travailleurs des hôpitaux mais également à celles et ceux des supermarchés, de la poste, des transports et des boîtes privés que les patrons refusent de mettre à l’arrêt à l’image des salarié-e-s et intérimaires d’Amazon.
Depuis ce lundi 16 mars nous n’avons plus de lieu de travail, nos écoles sont fermées, nous ne voyons plus nos collègues, ni nos élèves. Nous sommes confiné-e-s pour tenter d’endiguer l’épidémie de Covid-19 [...] Mais le rectorat craint que notre salaire ne perde de sa valeur, que nous restions chez nous, inactif-ve-s, grassement payé-e-s à ne rien faire. Et il nous enjoint par mail : nous devons mener la continuité pédagogique et éducative, contacter les enseignant-e-s, adapter les supports, nous former, renseigner des questionnaires, répondre à des mails, contacter nos élèves par tous les moyens possibles [...] Il ne s’agirait pas que l’on soit payé-e-s 700 euros pour rien.
Nous voudrions lui répondre que nous ne nous tournons pas les pouces : certain-e-s d’entre-nous sont malades, d’autres sont isolé-e-s ; certain-e-s d’entre-nous font de la continuité pédagogique, d’autres ont des proches malades ; certain-e-s d’entre nous ont contacté leurs élèves, d’autres sont stressé-e-s ; certain-e-s d’entre-nous
vivent dans 9 m , d’autre s’occupent de leurs enfants ; etc. [...]
Notre métier est-il adaptable au télétravail ? Nous accompagnons des élèves en situation de handicap dans leur parcours scolaire. Nous travaillons avec des feuilles et des stylos mais aussi -et surtout avec notre voix, notre ouïe, notre regard, nos gestes, notre posture. Facetime n’y compensera rien.
Nous avons passé des mois à créer des liens humains avec les élèves, à chercher comment les accompagner au plus juste au sein de la classe, à observer leurs réactions, leurs silences, les diverses expressions de leurs difficultés, à échanger, à réexpliquer, à relire, à remobiliser leurs attentions. Pouvons-nous faire tout cela par télétravail ?
La situation est-elle adaptable au télétravail ? […] Il est un moyen de rationaliser le travail de la masse salariale pour les technocrates. Il est une variable de gestion de la crise, il n’est soumis à aucune réglementation en matière de santé et de sécurité au travail. Les ordres se donnent à distance, ils paraissent légitimes, et nous sommes isolé-e-s derrière nos écrans à subir les pressions.
Nous refusons les injonctions au télétravail […]. L’urgence est sanitaire et sociale. Nous faisons et allons faire comme nous pouvons, avec les outils que nous avons, avec la force dont nous disposons. »

Une reprise sans mesures de protection spécifique

Avec l’annonce de la réouverture des écoles et établissements scolaires, s’ouvre une nouvelle bataille pour les AESH : celle des mesures de protection spécifiques mises en place. Tandis que les autorisations spéciales d’absence pour les collègues considéré-e-s comme personnes vulnérables sont difficiles à faire respecter, le protocole sanitaire ministériel ne fait aucune mention des accompagnant-e-s. Ce n’est que le 11 mai au soir qu’une fiche « Protocole sanitaire et missions des AESH pour la reprise dans les écoles et établissements scolaires à partir du 11 mai » est mise en ligne sur le site du Ministère.
Ces consignes ministérielles et leur mise en œuvre académique sont très loin d’être satisfaisantes et de garantir un minimum de protection aux AESH. Aucune mesure n’est prise pour limiter le brassage et la multiplication des contacts, comme par exemple l’arrêt temporaire de l’accompagnement mutualisé et des déplacements entre plusieurs lieux de travail. Les collègues se voient donc sur-exposées aux risques de contamination.
L’impossibilité, dans de nombreuses situations d’accompagnement, de respecter les gestes barrières n’est que trop partiellement traitée et renvoyée au cas par cas, alors que cela devrait faire l’objet d’un protocole clair, accompagné du matériel de protection nécessaire, et faire l’office d’une action de formation spécifique.
Sur le terrain, la réalité est parfois catastrophique : certaines DSDEN s’improvisent fabricantes de matériel de protection et distribuent des sacs poubelles 100 litres à customiser. Ailleurs, les accompagnant-e-s ne verront jamais la couleur des masques grand public.

Rentrée 2020 : toujours rien

Les protocoles sanitaires s’enchaînent, mais sans mise en place de moyens de protection pour l’ensemble des personnels et des élèves. Les accompagnant-e-s n’y sont toujours pas cité-e-s alors que la distanciation physique et la limitation du brassage sont les principales mesures de protection mises en avant.
Les actions entreprises localement par les collègues (courriers syndicaux, écrits

dans le registre de santé et sécurité au travail, droits d’alerte, débrayages, etc.) ont forcé certaines académies à se doter de matériel spécifique pour les AESH : visières, masques plus protecteurs, masques inclusifs, etc. Partout nous devons nous montrer inflexibles : il en va de notre santé et de notre sécurité, de celles des élèves et de nos entourages respectifs.

AESH : un vrai métier, un vrai salaire !

Les AESH sont les grand-e-s oublié-e-s des revalorisations salariales annoncées par le ministre Blanquer au Grenelle de l’éducation : ni prime d’équipement, ni prime d’attractivité pour les AESH. Pourtant les AESH font partie des per-sonnels de l’Éducation nationale les moins bien rémunérés avec un salaire moyen de 700 à 800€ nets par mois.

Une grille salariale au « ras des pâquerettes »

Dans la Fonction publique, le traitement (= le salaire) dépend de l’indice de rémunération, lui-même conditionné pour chaque catégorie de personnels à l’ancienneté. Jusqu’alors le traitement des AESH n’évoluait pas au cours de leur carrière. Or, la circulaire du 6 juin 2019 réaffirme l’obligation de réexamen de la rémunération au moins tous les trois ans. La circulaire préconise de prévoir ce réexamen de l’indice de rémunération dès le terme de la première année de contrat. Elle précise également que ce réexamen doit être « en lien avec la conduite préalable de l’entretien professionnel ». Pour SUD éducation, il est inacceptable de conditionner l’évolution salariale des personnels à des entretiens professionnels. Nous refusons de laisser la rémunération des personnels AESH à l’arbitraire de la hiérarchie. Cette culture de l’évaluation et de la sanction permanente est néfaste par les conditions de travail des personnels et ne leur permet pas d’évoluer sereinement dans le métier.
L’arnaque de l’évolution salariale des AESH ne s’arrête pas là puisque le ministère a publié une grille largement insuffisante. Les grilles salariales des professeur-e-s comportent jusqu’à 11 échelons pour la classe normale avec un écart de rémunération de 1200€ nets mensuels en début de carrière à 2600€ nets en fin de carrière. Au contraire les AESH ne peuvent gravir que 8 échelons et leur rémunération débute à 1200€ à la signature du premier contrat et est plafonnée à 1346€. Les évolutions salariales sont limitées de 5 à 23€ supplémentaires selon les échelons. Cette grille salariale est indécente.

Temps partiels généralisés = salaires partiels généralisés

Cette grille salariale ministérielle décrit des salaires à temps plein. Or très peu d’AESH bénéficient de contrats à temps plein. L’annualisation, c’est-àdire l’obligation de faire 1607h sur une nombre de semaines limité, a fait exploser le temps de travail pour les personnels dont le temps de service est annualisé. Pour les AESH, l’annualisation est encore plus injuste car il est quasi-impossible de faire 39h d’accompagnement auprès des élèves en situation de handicap. Les difficultés sont celles des emplois du temps des élèves qui ne permettent pas de travailler autant d’heures mais elles sont également professionnelles : une charge de travail hebdomadaire aussi lourde épuise les personnels et nuit à l’exercice de leurs compétences pédagogiques : comment être patient-e avec un-e élève après 6h ou 7h d’accompagnement ? L’annualisation ne prend pas en compte les conditions d’exercice de ce métier.

Les AESH sont les grand-e-s oublié-e-s des revalorisations salariales annoncées par Blanquer.

La plupart des AESH sont donc recruté-e-s sur des temps partiels (entre 21h et 30h hebdomadaires) avec des salaires par conséquent partiels.
Il est urgent que le ministère reconnaisse le métier d’AESH et crée un corps de la fonction publique qui permette de garantir un emploi à temps plein aux personnels AESH. Ce temps plein doit être réaliste, c’est-à-dire qu’il doit prendre en compte les réalités du métier et tout le travail invisible : réunions, auto-formation, concertation avec l’équipe pédagogique, préparation et adaptation des supports…
SUD éducation revendique pour les AESH une titularisation sans condition qui s’accompagne de la création d’un statut d’éducateur-trice scolaire spécialisé-e, avec un salaire à 1700 euros net en début de carrière et la reconnaissance d’un temps plein correspondant à 24h d’accompagnement.

Métiers sous-rémunérés, métiers dévalorisés, métiers féminisés

9 AESH sur 10 sont des femmes. La politique de précarisation de ces personnels par le ministre est donc particulièrement préjudiciable à l’égalité entre hommes et femmes. En effet, les métiers considérés comme « féminins » sont sous-rémunérés car l’Éducation nationale refuse de reconnaître leur valeur sociale et les compétences spécifiques de ces personnels. Pourtant les personnels AESH sont bien plus des éducateurs et des éducatrices spécialisé-e-s sur les questions de pédagogie et de handicap que des accompagnant-e-s. Il est temps que le ministère abandonne ses préjugés discriminants et engage une politique volontariste pour lutter contre cette précarité imposée aux professionnels des métiers féminisés.

SUD éducation porte des revendications salariales pour les AESH

SUD éducation revendique l’augmentation des salaires. Ces augmentations salariales doivent toucher en priorité les plus bas salaires et non les personnels d’encadrement et de direction qui sont les mieux payé-e-s de l’échelle hiérarchique.

  • l’intégration des primes et indemnités au salaire : c’est grâce au salaire brut qu’est financé notre modèle de caisses de solidarité : la retraite, la sécurité sociale

  • l’accès aux mêmes indemnités que les titulaires, et en particulier les indemnités REP/REP +

  • une augmentation significative des salaires, d’autant plus forte que le salaire de l’agent-e est bas, pour réduire les inégalités salariales,

  • l’abrogation du jour de carence,

  • un salaire d’entrée dans le métier à 1700€ nets par mois.

SUD éducation revendique l’indemnité REP/REP+ pour les AESH !

En janvier 2020, SUD éducation a lancé une campagne pour gagner l’indemnité REP/REP + pour les personnels AESH et AED. Un an après, où en eston ?

Depuis la création des REP (réseaux d’éducation prioritaires) en 2014, les personnels touchent une indemnité au nom de la spécificité de leur travail et de la pénibilité de leurs conditions de travail. Tous les personnels ? Non. Malgré la communication du ministère de Jean-Michel Blanquer à la rentrée 2018 qui avait pu le laisser espérer, les Assistant-e-s d’éducation et les Accompagnant-e-s d’élèves en situation de handicap ne perçoivent toujours pas l’indemnité REP, autour de 208 euros pour un contrat annuel d’une quotité de 50 %. Pourtant AED et AESH font partie du personnel d’encadrement et d’accompagnement et contribuent au même titre que les autres personnels, titulaires ou non titulaires, à la réussite de tous les élèves en éducation prioritaire. Ils et elles sont confronté-e-s directement à la grande difficulté des élèves en vie scolaire et en classe et participent pour une part plus qu’importante à la bonne marche des établissements REP ou REP+. Cette injustice flagrante contrevient à l’égalité de traitement des agents de la Fonction publique.

L’obtention de l’indemnité REP/ REP+ est une étape dans la bataille pour l’égalité des droits !

SUD éducation s’engage contre la précarité des emplois dans l’Éducation nationale. Les inégalités de droits entre titulaires et non titulaires sont inacceptables. La contractualisation des personnels pour effectuer certaines missions permet aujourd’hui au ministère d’abaisser les droits et de refuser des droits à certains personnels. C’est le cas pour les AESH qui ne bénéficient pas de la prime REP/REP+ contrairement aux autres personnels médico-sociaux et d’enseignement.

Cette injustice flagrante contrevient à l’égalité de traitement des agents de la Fonction publique

En 2014, un décret majeur a été gagné par les organisations syndicales : les agents contractuels doivent bénéficier dans les mêmes conditions des primes et indemnités auxquelles ont droit les agents titulaires qui exercent les mêmes fonctions. Il faut aller plus loin et revendiquer les mêmes primes et indemnités pour tous les personnels qui devraient en bénéficier. De même, il faudra se battre pour obtenir des décharges horaires pour les personnels AESH affectés dans le cadre des PIALs sur plusieurs écoles ou établissements comme en bénéficient les enseignant-e-s affecté-e-s sur plusieurs établissements.
Cette campagne pour l’indemnité s’inscrit dans une bataille de SUD éducation pour l’égalité des droits entre tous les personnels. En effet, notre rôle de syndicalistes est de gagner pas à pas les mêmes droits pour les AESH que pour les agent-e-s fonctionnaires, ainsi l’Éducation nationale sera contrainte de créer un corps de fonctionnaire pour les personnels AESH. Chaque droit gagné est une victoire dans cette bataille que nous menons pour la reconnaissance du métier !
Par ailleurs, SUD éducation revendique une augmentation généralisée des salaires et surtout une augmentation plus rapide pour les salaires les plus bas de l’Éducation nationale ainsi que l’intégration dans le salaire des primes et indemnités.

Actions juridiques et mobilisations pour obtenir l’indemnité !

Les pôles juridique et AESH de SUD éducation ont travaillé ensemble pour construire une campagne capable de gagner l’indemnité REP/REP + pour les AESH. Dans un premier temps, SUD éducation a invité les AESH qui le souhaitaient à écrire des recours gracieux à leur hiérarchie pour demander le paiement de cette indemnité. Certains collectifs AESH s’en sont saisi et ont déposé leurs recours collectivement lors de rassemblements devant les DSDEN ou les rectorats. Les réponses à ces recours ont été négatives comme nous l’avions prévu car les rectorats et les DSDEN n’ont pas le pouvoir d’octroyer cette indemnité. Nous allons pouvoir accompagner les collègues AESH qui avait déposé des recours dans une démarche au Tribunal administratif qui a toutes les chances d’aboutir. Dans de nombreux départements, les AESH ont prévu de déposer collectivement le même jour leurs recours individuels au Tribunal administratif.

N’hésitez pas, contactez le syndicat SUD éducation de votre département pour être informé-e de l’actualité de cette campagne !

 

Les PIAL

Les Pôles inclusifs pour l’accompagne- ment localisés (PIAL) ont été instaurés par la Loi n°2019-791 du 26 juillet 2019 dite de l’école de la confiance. Ils sont censés, selon le ministère, permettre une meilleure organisation et un meilleur suivi de l’accompagnement des élèves en situations de handicap.

Un dispositif de façade

La circulaire de septembre 2019 mentionne même les progrès qu’auraient dû constituer ces dispositifs : « Ils mobilisent l’ensemble des personnels pour identifier les besoins des élèves et mettre en œuvre les réponses adéquates au niveau de la classe, mais aussi de l’école et ou de l’établissement scolaire : aide humaine, pédagogique, éducative ou thérapeutique ; dispositifs spéciaux, groupes d’aides ; aménagements matériels. »
À l’inverse, ils entérinent une gestion managériale et libérale des AESH. La circulaire mentionne bien qu’ils doivent permettre plus de « souplesse » dans la gestion des AESH. Pour l’instant, ces dispositifs n’ont pas permis une amélioration des conditions de travail. Ils normalisent le management local, avec la mise en place de « coordonnateur-trice », chapeauté-e-s par le ou les pilotes du PIAL (IEN de circonscription et chef-fe-s d’établissements) et chargé-e-s de répartir les personnels auprès des élèves qui doivent bénéficier d’un accompagnement. Mesure d’économie budgétaire et solution face aux problèmes de recrutements, les PIAL permettent de déplacer les AESH d’un accompagnement à l’autre en fonction des besoins. Tu accompagnes déjà 3 élèves ? Tiens en voilà 2 de plus, dans l’école de la commune voisine !

En route vers plus de précarité

Avant la création des PIAL, les AESH étaient affecté-e-s auprès d’élèves sur un ou deux établissements. Le suivi des AESH était assuré par des personnels dans les DSDEN.
Avec la mise en place des PIAL, les AESH interviennent maintenant sur une zone géographique, à la merci des changements d’emploi du temps en cours d’année en fonction des intérêts du service. Certains PIAL comportent une trentaine d’établissements qui vont de l’école maternelle au lycée. Un autre souci, c’est la taille de ces zones. Par exemple,
le PIAL de Vitré en Ille et Vilaine couvre une vaste zone géographique : plus de
35 kilomètres entre les deux établissements les plus éloignés ! La mise en place des PIAL s’est faite au détriment des conditions de travail des personnels et des conditions d’accompagnement des élèves. Déjà précarisé-e-s, elles et ils sont de plus en plus corvéables. Contrairement aux enseignant-e-s affecté-e-s sur plusieurs établissements, les AESH ne bénéficient pas de décharge de service pour affectation multiple.

Une PIALisation à marche forcée

Les PIAL sont désormais généralisés à quasiment toutes les écoles et tous les établissements du territoire. Les person- nels qui ont intégré les PIAL cette année se sont vu proposer la signature d’un avenant à leur contrat. Gare à eux s’ils et elles refusaient : à Grenoble et à Lyon, des AESH ont été licenciés-e-s.

SUD éducation revendique l’abandon des PIAL.

Les revendications de SUD éducation pour les AESH

Statut
• La titularisation de tou-tes les AESH, sans condition de concours, de diplôme ou ni de nationalité, par la création d’un corps de fonctionnaires ;
• La création d’un métier d’éducatrice-éducateur scolaire spécialisé-e

Salaire
• Un salaire à l’entrée dans le métier : 1700€ nets
• L’accès aux mêmes primes (éducation prioritaire), indemnités et pondérations (éducation prioritaire et affectation multiple) que les titulaires quelle que soit la durée du contrat
→ Conditions d’accès au métier
• Une formation initiale d’un an rémunérée, à l’Espé, statut de stagiaire

Temps de travail
• La reconnaissance d’un temps plein à 24 heures d’accompagnement plus les heures connexes pour le travail de préparation, de suivi et de concertation
→ Formation
• L’accès au plan de formation académique
• Une offre spécifique de formation pour les AESH, sur temps de service
• L’inscription aux formations sur la base du volontariat

Conditions de travail
• Une affectation sur deux établissements au maximum
• Pas plus de deux élèves en accompagnement individualisé
• Le respect des notifications MDPH
• Pas plus d’un-e éducateur-trice scolaire spécialisé-e par élève dans le 1er degré, deux par élève dans le 2d degré
→ Organisation du travail
• De meilleurs conditions d’affectation et une réelle prise en compte des vœux des AESH avec un suivi en commissions paritaires (dont les non-renouvellements de contrats)
• La constitution d’une brigade de remplacement AESH
• Une organisation non dictée par la hiérarchie mais gérée

Pour voir la brochure complète : https://www.sudeducation.org/tracts/numero-special-aesh-luttons-pour-un-vrai-statut/

 

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4 mars 2021 4 04 /03 /mars /2021 18:40

Rappels sur le sexisme extraits du rapport état des lieux du sexisme du haut conseil à l’égalité entre les hommes et les femmes

http://haut-conseil-egalite.gouv.fr...

99 % des femmes déclarent avoir déjà été victime d’un acte ou commentaire sexiste :
Pour 86% « tu as tes règles » quand elles sont de mauvaises humeur
Pour 84% se faire siffler dans la rue
Pour 73% avoir une remarque sur leur physique hors contexte
Pour 54% avoir subi une blague ou remarque à caractère sexuel

Le haut conseil à l’égalité entre les hommes et les femmes définit le sexisme comme une idéologie qui repose sur le postulat de l’infériorité des femmes par rapport aux hommes, d’une part, et d’autre part, un ensemble de manifestations des plus anodines en apparence (remarques) aux plus graves (viols, meurtres). Ces manifestations ont pour objet de délégitimer, stigmatiser, humilier ou violenter les femmes et ont des effets sur elles (estime de soi, santé psychique et physique et modification des comportements).

Les manifestations du sexisme sont multiples :
Propos ou représentations stéréotypé-e-s, discriminant-e-s, humiliant-e-s, menaçant-e-s ou violent-e-s dans la rue, au travail, dans les médias, la publicité, les arts et la culture, le marketing, etc.
Sur-occupation de l’espace dans la rue (« manspreading »), dans les discussions (« mansplaining » et « manterrupting »), en politique, au travail, dans les classes et les cours de récréation, etc.
Atteinte à l’autonomie des femmes par l’assignation à la maternité : entrave à l’avortement et à la maîtrise de son corps, mariages forcés, non partage de la charge domestique, etc.
Discrimination directe et indirecte, dans l’accès à un emploi, un bien ou un service.
Atteintes à l’intégrité corporelle : coups et blessures, agressions sexuelles, viols, mutilations sexuelles, prostitution, meurtre ou féminicide.

Pour lutter contre le sexisme, nous devons nous interroger sur nos pratiques et sur ce que nous banalisons dans notre quotidien : les propos tenus par les élèves mais également ceux tenus par tous les adultes. L’humour est généralement invoqué pour tenir des propos totalement sexistes. L’humour peut véhiculer des propos sexistes et peut ne pas encourager les hommes et les femmes à combattre toutes les formes de violences liées au sexisme. Il faut former l’ensemble des personnels pour une réelle mise en place de la promotion de l’égalité des sexes dans les établissements scolaires.

L’humour et le sexisme : une combinaison répandue et tolérée mais une arme des dominant-e-s au détriment des dominé-e-s

  • ce que l’on entend :
    vous n’avez pas le sens de l’humour, c’est une blague , c’est juste pour rire
    c’est au second degré
    tu ne sais pas t’amuser
    on ne peut plus rire de rien !

L’humour sexiste exerce (sous prétexte d’être convivial) une domination d’un groupe sur un autre car, en créant un espace de connivence où on ( les dominant-e-s) rit tou-te-s ensemble contre les dominé-e-s, il véhicule et renforce des stéréotypes dévalorisants à l’encontre des femmes et des minorités sexuelles/de genre.

  • Les conséquences de l’humour sexiste

  • il contribue à renforcer les stéréotypes de sexe et des rôles sexués (les femmes sont sexualisées , réduites à un corps dans les blagues, les femmes sont agressives, hystériques, jalouses, en compétition les unes avec les autres, incompétentes, stupides, naïves, castratrices...)
    il contribue ainsi à légitimer les inégalités et les violences sexistes et sexuelles ( les agressions sexuelles comme « toucher les fesses ou un sein » peuvent être un ressort de l’humour )
    il consolide l’entre soi « masculin » et conforte l’idée que l’hétérosexualité est la seule norme (dans les blagues il y a souvent une injonction à la virilité et une dévalorisation des femmes, homosexuels...)
    il dévalorise l’image que les femmes ont d’elles-mêmes : même s’il y a 15 % des femmes qui apprécient cet humour , elles montrent plus leur désapprobation ( 39 % des femmes soit 12 points de plus que les hommes).

Comment lutter contre l’humour sexiste à l’école ?

Dans la salle des personnels, au self : ce sont des lieux importants de vie où les paroles se relâchent où la blague ou l’humour potache se pratiquent . Les adultes relaient aussi les blagues entendues à la radio, en spectacles, vues sur Internet. Nous ne sommes pas exempt-e-s de l’influence que ces médias jouent sur notre comportement. Ces blagues sont supposées portant peu à conséquence et n’offensent pas autrui . Cependant il faut toujours les analyser au regard de la perception et du ressenti provoqué par celui ou celle qui les reçoit. Le rapport du conseil Supérieur de l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes du 6 mars 2015 sur « Le sexisme dans le monde du travail » souligne que : ce qui peut paraître drôle pour une personne peut s’avérer désagréable pour une autre, notamment lorsqu’il sert à camoufler une forme de dénigrement en raison du sexe. L’humour et son camouflage en amusement bénin à travers l’argument « c’est juste une blague » joue un rôle majeur dans la diffusion des préjugés sexistes.

Dans nos classes : pour les élèves, l’humour sexiste est un mode de communication largement utilisé et ils reproduisent des blagues issues de vidéos vues sur YouTube où le sexisme est le ressort n°1 pour faire rire. Il est important de mettre en évidence que le rire sexiste n’est pas un acte neutre , qu’il représente un pouvoir oppressif d’un groupe sur un autre, qu’il peut avoir des conséquences néfastes sur ce groupe et il convient de ne pas l’invisibiliser en laissant passer cet humour sexiste sans rien dire. Ne pas oublier de s’interroger sur « de qui /quoi rit-on ? », « dans quel but ? », « quelle place sociale occupe la personne qui exerce cet humour ? », « qui rit ? », « que ressent la personne dont on se moque ? », « en quoi ai-je le droit de faire souffrir la personne dont je me moque ? ».

L’humour est une manifestation sexiste parmi d’autres, il convient de ne pas la négliger et de s’emparer de la polémique qu’il provoque pour réaffirmer que le sexisme fait partie d’un système et que plus généralement la langue est une manifestation sexiste parmi d’autres (voir fiche SUD éducation sur « l’écriture inclusive »). Les enseignant-e-s de l’éducation nationale ne sont pas déconnecté-e-s du monde dans lequel ils et elles vivent et ils et elles doivent également faire la promotion de l’égalité entre les sexes et se former.

Evolution sur la condamnation des propos sexistes sous couvert d’humour

Le jugement d’Orléans est un excellent exemple pour marquer une évolution positive dans la condamnation des propos sexistes véhiculés par l’humour. Au sein d’une rédaction d’un journal, une plainte a été déposée pour des faits de harcèlement au sein de la rédaction d’un journal : blagues grivoises fondées sur le sexe, insultes, circulation de vidéos suggestives… la Cour d’appel d’Orléans a sanctionné l’existence d’un harcèlement sexuel basé sur des agissements sexistes en tant que « harcèlement environnemental ». Une première. Dans une décision du 7 février 2017, le journal a été condamné à 78 500 € de dommages intérêts. La cour a considéré que « Le harcèlement sexuel peut consister en un harcèlement environnemental ou d’ambiance, où, sans être directement visée, la victime subit les provocations et blagues obscènes et vulgaires qui lui deviennent insupportables ».

SUD éducation revendique :

- la mise en œuvre réelle d’une éducation de qualité aux sexualités et des moyens y afférents : plus de 3h annuel pour les élèves ;

- une politique de prévention (campagne de sensibilisation sur les ambiances de travail sexistes, affichage de la loi sur le harcèlement sexuel) et de suivi (accompagnement des victimes dans leurs démarches, notamment judiciaires), via les CHSCT s’agissant des cas de harcèlement, et la mise en place systématique de la protection fonctionnelle, qui est de droit ;

- la mise en place dans la formation initiale de modules obligatoires sur les problématiques de genre, pour les futur-e-s enseignant-e-s (selon un volume horaire identique dans toutes les INSPE), et pour toutes les autres catégories de personnel (CPE, agent-e-s) ;

- un renforcement de l’offre de formation continue sur ces questions ;

- L’usage d’écriture inclusive qui n’invisibilise personne et permet de prendre en compte véritablement tout le monde, y compris les personnes non binaires qui ne s’identifient ni comme hommes ni comme femmes

- la possibilité de mettre en place des réunions non mixtes afin de libérer la parole des femmes

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4 mars 2021 4 04 /03 /mars /2021 18:39
Tests salivaires pour les élèves : une nouvelle manipulation de Blanquer !

Ce communiqué a été publié le 03/03/2021

Il y a 15 jours, le ministre Blanquer a annoncé déploiement de tests salivaires dans les écoles et établissements scolaires afin de prévenir l’apparition de clusters en milieu scolaire, avec 300000 tests par semaine. Pour l’instant moins de 10000 ont été réalisés : il s’agit donc d’un nouveau mensonge du ministre, après ses diverses annonces concernant les vaccins, les nombres de cas, ou encore les masques.

De plus, ces annonces n’ont été suivies d’aucun texte de cadrage quant à la procédure de réalisation des tests ce qui cause de grandes inquiétudes aux enseignant-e-s.

En effet, pendant plusieurs jours, dans les académies de la zone A qui ont repris les premiers après les congés d’hiver, il a été question que ce soit les enseignant-e-s eux et elles-mêmes qui réalisent les tests après une micro-formation par des personnels de laboratoire. Depuis, grâce à la levée de bouclier des personnels d’enseignement ainsi que des personnels de santé de l’Éducation nationale, le ministre a certifié que la réalisation des tests ne saurait être imposée aux enseignant-e-s mais se ferait sur la base du volontariat.

Et mardi 2 mars, sur France inter, le ministre a annoncé le recrutement de 1700 médiateurs et médiatrices (recruté-e-s entre autres parmi les étudiant-e-s en médecine, pharmacie ou biologie) pour aider à réaliser ces tests. Ce nombre est absolument insuffisant, pour les 45000 écoles publiques, cela correspond à 1 personnel pour 26 écoles. En conséquence, soit les tests ne seront pas réalisés à de nombreux endroits et les personnels et les élèves seront mis en danger face à une circulation accrue du virus et de ses variants, soit les enseignant-e-s se retrouveront dans l’obligation de les faire passer.

SUD éducation dénonce la manipulation ministérielle par rapport au nombre de tests pouvant être réalisés ainsi que l’utilisation de personnels enseignant pour les réaliser. Les enseignant-e-s ne sont ni des infirmier-e-s, ni des personnels de laboratoire et ne seraient se substituer à elles et eux.

SUD éducation revendique une véritable médecine scolaire avec l’embauche de personnels qualifiés et compétents en nombre suffisant pour garantir la protection des personnels et des élèves.

SUD éducation revendique un plan d’urgence dans l’éducation avec la titularisation et l’embauche de personnels afin de pouvoir réduire les effectifs.

Nous dénonçons vigoureusement cette éventualité où les personnels des écoles seraient donc encore livrés à eux-mêmes pour prévenir la pandémie dans les écoles. Les enseignant-es ne sont ni des infirmier-es, ni des personnels de laboratoire.

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26 février 2021 5 26 /02 /février /2021 17:48

Sur le front de l’égalité, Le ministère communique beaucoup, mais agit peu. Si le plan national d’action pour l’égalité femmes-hommes a été acté au ministère il tarde à arriver dans les rectorats et pour le moment, rien n’est visible pour les personnels dans les établissements et les services.

1.Des moyens pour mettre fin aux inégalités salariales et à la précarité

Les femmes représentent 73% des personnels de l’Éducation nationale mais le salaire net moyen des femmes demeure inférieur à celui des hommes. Les inégalités salariales existent et persistent au détriment des femmes. Pour signifier les inégalités de salaires, les femmes devraient s’arrêter de travailler à partir de 15 h 40, (moment symbolique pour illustrer le ¼ de salaire en moins) heure à laquelle les femmes arrêtent d'être payées.

Les emplois précaires, peu rémunérés, offrant de faibles perspectives de carrière et dont les missions rendent compliquée l'articulation vie privée - vie professionnelle sont la plupart du temps occupés par des femmes. C’est la réalité des AESH qui sont pour la grande majorité des femmes. Ces personnels et ce métier sont donc emblématiques des urgences pointées dans les 4 premiers axes du plan d'action national en faveur de l'égalité professionnelle femmes/hommes acté en décembre dans notre ministère.

La précarité n’a pas sa place dans l’Éducation nationale ni dans les universités ni ailleurs .

2. Des moyens pour mettre fin aux violences sexistes et sexuelles

Alors qu’une femme sur trois est victime de harcèlement sexuel sur leur lieu de travail au cours de sa vie, les procédures prévues par la circulaire du 9 mars 2018 relative à la lutte contre les violences sexuelles et sexistes dans la Fonction Publique ne sont pas ou peu mises en œuvre dans l’Éducation nationale. L’accord Égalité entre les femmes et les hommes dans la fonction publique stipule pourtant explicitement que les employeurs publics ont un devoir d’exemplarité en matière de lutte contre les violences sexistes et sexuelles et qu’il leur est demandé un principe de tolérance zéro. Le plan national d’action pour l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes du MENJS et du MESRI doit permettre la prévention et la lutte contre ces violences et les agissements sexistes en tous genres. Pour nos organisations : Les dispositifs de signalement et d'accompagnement doivent se déployer maintenant sur tous les territoires et des moyens dédiés doivent être fléchés.

Les personnels doivent aussi bénéficier d’une formation au recueil de la parole des élèves et étudiant-e-s avec lesquel-le-s ils sont au contact au quotidien tout au long de l’année, afin d’alerter les services spécialisés dans la prise en charge de ces types de violence. Des protocoles rigoureux et clairs doivent être diffusés pour répondre à l'urgence des situations des victimes.

Nos organisations FSU, CGT et SUD éducation appellent à faire du 8 mars une grande journée de lutte pour les droits des femmes, y compris dans le secteur de l’éducation.

Nos organisations revendiquent :

  • l’égalité salariale entre les hommes et les femmes et la réduction du temps de travail pour permettre l’articulation vie privée/vie publique ;

  • une formation initiale et continue des personnels dédiés à la lutte contre les stéréotypes sexistes et aux inégalités entre femmes et hommes, déployée dans toutes les académies et accessibles à un grand nombre d’agent-e-s chaque année ;

  • une véritable éducation à l’égalité, à la sexualité et contre les stéréotypes sexistes pour les élèves ;

  • le bénéfice systématique de la protection fonctionnelle renforcée par le protocole Égalité pour les femmes qui dénoncent les violences sexistes et sexuelles au travail et les violences conjugales ;

  • une formation spécifique de tous les personnels à la prise en charge de ces violences.

  • Des moyens spécifiques pour mettre en œuvre des mesures immédiates de rattrapage salarial pour les femmes discriminées sur l'ensemble de la carrière et le financement ambitieux des politiques d'égalités inscrites dans les plans d'action Égalité.

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Published by SUD 61
26 février 2021 5 26 /02 /février /2021 17:47

À l’occasion du 8 mars, SUD éducation rappelle sa revendication d’une mesure sociale pour les personnels de l’Éducation nationale qui ont un rôle essentiel dans la scolarisation des élèves en situation de handicap et dont 90 % sont des femmes : un vrai statut de la Fonction Publique pour les AESH.

La contractualisation des AESH = une des cause des inégalités salariales entre hommes et femmes dans l’ Éducation nationale

Dans l’Éducation nationale, les femmes gagnent en moyenne 16 % de moins que les hommes. Une des causes de cette inégalité, c’est la surreprésentation des femmes dans les professions les moins rémunérées : 90 % des AESH sont des femmes. Le salaire moyen des AESH est de 750 euros nets par mois pour des contrats de 24h. Nombre d’AESH sont contraint-e-s de cumuler plusieurs emplois dans l’Éducation nationale et le périscolaire pour pouvoir vivre.

Augmenter les salaires de tou-te-s les AESH, hommes et femmes, aurait pour conséquence de réduire les inégalités salariales entre les hommes et les femmes dans l’Éducation nationale et dans la société.

Pour un temps complet à 24h devant élèves avec un salaire complet !

Les personnels AESH subissent un calcul du temps de travail qui n’est pas compatible avec leurs missions et qui explique, entre-autres, les bas salaires : le temps plein est calculé sur la base de 1607h réparties sur 41 semaines, avec un temps de travail hebdomadaire de 39h. Or, les emplois du temps des élèves accompagné-e-s ne permettent que très rarement aux AESH d’effectuer 39h d’accompagnement. Ce calcul du temps de travail minimise tout le travail « invisible » qui est demandé aux AESH : auto-formation, formation, concertation, adaptation des supports pédagogiques, concertation avec les équipes... L’annualisation ne prend pas en compte les conditions d’exercice du métier.

La plupart des AESH sont donc recruté-e-s sur des temps partiels (entre 21h et 30h hebdomadaires) avec des salaires par conséquent partiels.

SUD éducation revendique pour les AESH une titularisation sans condition qui s’accompagne de la création d'un statut dans la Fonction Publique d'Éducateur-trice scolaire spécialisé-e, avec un salaire à 1700 euros net en début de carrière et la reconnaissance d'un temps plein correspondant à 24h d'accompagnement plus les heures connexes.

Métiers sous-rémunérés, métiers dévalorisés, métiers féminisés

Le métier d’AESH est sous-rémunéré car il est considéré comme « féminin ». En refusant de reconnaître leur métier, le ministre Blanquer refuse de reconnaître la valeur sociale et la spécialisation du travail des AESH. Pourtant les personnels AESH sont bien plus des éducateurs et des éducatrices spécialisé-e-s sur les questions de pédagogie et de handicap que des accompagnant-e-s.

L’Éducation nationale justifie l’absence de statut par des stéréotypes sexistes qui n’ont que trop duré : les compétences requises pour favoriser la scolarisation des élèves en situation de handicap ne sont pas des compétences maternelles ou féminines, les AESH exercent des gestes professionnels spécialisés. Pourtant le ministère dévalorise ce métier et le cantonne à de l’« accompagnement » parce que les personnels qui l’exercent sont à 90 % des femmes.

Il est temps que le ministère abandonne ses préjugés discriminants et engage une politique volontariste pour lutter contre la précarité qui est imposée aux professionnel-le-s des métiers les plus féminisés, les AESH.

Pour la journée de lutte pour les droits des femmes, SUD éducation revendique la reconnaissance du métier d’AESH avec un vrai statut et un vrai salaire !

Un vrai statut pour les aesh, c’est permettre à 100 000 femmes d’en finir avec les contrats précaires ! #unemesuresocialepourle8mars

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Published by SUD 61
26 février 2021 5 26 /02 /février /2021 17:43

Le ministre Blanquer s’en est pris une nouvelle fois samedi 20 février sur un plateau de télévision à SUD éducation. Il s’agissait pour le ministre de ranger dans un même sac et de livrer à la vindicte les organisations progressistes et leurs militant-e-s qui luttent au quotidien contre les discriminations, ainsi que les chercheurs et chercheuses en sciences sociales qui étudient l’ampleur de ces phénomènes comme la nature de leurs causes.

Le ministre Blanquer mène une politique libérale de démantèlement du service public d’éducation et de tri social : évaluations permanentes, orientation précoce et socialement sélective à un degré jamais atteint avec Parcoursup. L’aspect réactionnaire de sa politique se traduit dans les injonctions pédagogiques incessantes à revenir à une pédagogie du dix-neuvième siècle sous couvert de quelques chercheurs en neurosciences.

SUD éducation, qui revendique depuis sa fondation la socialisation des écoles privées notamment confessionnelles dans un grand service public et laïc d’éducation n’a aucune leçon de laïcité à recevoir de la part d’un ministre qui a publiquement apporté son soutien à la Fondation pour l’école imprégné d’une idéologie réactionnaire et catholique intégriste, et au réseau d’écoles hors contrats Espérance banlieues.

Le ministre Blanquer en revanche, suscite régulièrement des polémiques visant à stigmatiser les personnes musulmanes ou supposées telles, et méconnaît ouvertement le principe de laïcité lorsqu’il s’insurge contre la possibilité garantie par la loi ouverte aux femmes portant le voile d’accompagner des sorties scolaires.

Les ministres Blanquer et Vidal, au lieu de montrer l’étendue de leur inconséquence, devraient se préoccuper avant tout de préserver les conditions de travail des personnels et de garantir la continuité du service public d’éducation et de l’enseignement supérieur.

Au contraire de ce gouvernement, SUD éducation continue et continuera de porter un projet d’école gratuite, laïque, ouverte à toutes et tous, et émancipatrice.

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Published by SUD 61
19 février 2021 5 19 /02 /février /2021 16:24

La loi de finances 2020 prévoyait une augmentation du budget de l’Éducation d’un milliard d’euros. Un an plus tard, le ministère n’a pas dépensé plus de 660 millions d’euros de crédits.

Cette somme représente le recrutement d’environ 15 000 enseignant-e-s. SUD éducation revendique depuis le début de la crise sanitaire il y a un an un plan d’urgence pour l’éducation, et un recrutement massif ainsi qu’un investissement dans le bâti afin que le service public d’éducation puisse continuer d’assurer ses missions du mieux qu’il est possible. Pourtant, le ministre Blanquer a été incapable d’utiliser les fonds que son ministère devait utiliser. Le ministre n’a même pas été capable non plus de verser les primes d’équipement et d’attractivité promises au mois de janvier.

Pour SUD éducation, le ministre montre une nouvelle fois dans quel mépris il tient les personnels et le service public d’éducation.

SUD éducation revendique l’utilisation immédiate de cette somme à un plan d’urgence pour l’éducation.

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Published by SUD 61
19 février 2021 5 19 /02 /février /2021 15:36

Après l’annonce en décembre de 1800 postes supprimés dans le 2d degré et  de quelques maigres créations de postes dans le premier degré, la carte scolaire a été actée lors des  CDEN courant février dans un contexte d’austérité budgétaire, et d’une nouvelle dégradation des conditions de travail et du statuts des agent-e-s.

Le nombre de postes supprimés en 2021 est 4 fois supérieur à celui de  2019 et le double qu'en 2020: des enseignant-e-s en moins dans 25 académies avec 43 500 élèves supplémentaires.

Alors que la situation sanitaire justifie des recrutements massifs, le ministre Blanquer choisit de surcharger les classes avec toutes les conséquences négatives pour les apprentissages, les conditions de travail et la santé des élèves, ainsi que celles de leur famille et des personnels.

À cela s’ajoute la réduction de 900 postes au concours enseignant 2021 du 1er degré par rapport à celui de 2020. Par ailleurs, 900 postes sont ouverts au concours des maîtres dans les établissements d’enseignement privés sous contrat du premier degré avec une augmentation de 100 postes en un an.

Au lieu de recruter sur les listes complémentaires aux concours internes et externes, de titulariser les contractuel-le-s à temps plein, d’ouvrir des concours de recrutement exceptionnels, le ministère de l’Education nationale a choisi de précariser encore plus la profession en proposant des CDD ne dépassant pas 3 mois.

Les fermetures de postes dans les territoires ruraux et les REP accentuent le manque d’équité et les écarts de réussite scolaire .

SUD éducation exige les créations de postes nécessaires cette année scolaire par le biais du recours aux listes complémentaires, de la titularisation à temps plein des contractuel-le-s, de l’ouverture de concours exceptionnels et une augmentation significative de postes au concours 2021.

SUD éducation appelle d’ores et déjà les personnels à se réunir en Assemblée générale, en heure d’informations syndicales et en RIS pour s’opposer à cette carte scolaire inacceptable dans les 1er et 2d degrés. 

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Published by SUD 61
19 février 2021 5 19 /02 /février /2021 15:35

L’actualité a mis au grand jour la situation de jeunes étrangers présents depuis des années en France, arrivés soit mineurs isolés, soit avec leur famille, en cours d’études, d’apprentissage, accédant à l’emploi souvent dans des secteurs en pénurie de main-d’œuvre et soudain victimes de refus de séjour avec obligation de quitter le territoire (OQTF) dès lors qu’ils arrivent à leur majorité.

Nous nous réjouissons évidemment que plusieurs de ces jeunes aient trouvé une solution heureuse avec l’obtention d’un titre de séjour grâce à la solidarité que leur situation a suscitée.

Au-delà de ces cas emblématiques, les jeunes en détresse sont nombreux. Depuis des années, associations, enseignants, éducateurs, chefs d’entreprise, maîtres d’apprentissage, élus sonnent l’alarme et ne sont pas entendus. Nous sommes quotidiennement témoins d’un terrible gâchis humain et social : voir des jeunes être menacés d’expulsion, réduits à vivre dans la peur, l’errance et la clandestinité, alors que la France est devenue leur pays, celui de leurs liens, de leurs amitiés, de leurs amours, et qu’ils sont prêts à rendre à la société ce qu’elle a investi dans leur formation.

Pourtant, dès aujourd’hui, il y a des possibilités d’amélioration réelle et immédiate pour au moins réduire l’arbitraire des préfectures :

– il faut faire cesser la suspicion généralisée qui pèse sur de nombreux jeunes dont les actes d’état-civil sont régulièrement contestés, alors que leur identité a été confirmée par un juge ou par les services consulaires de leurs pays ;

– il faut cesser d’exiger des documents impossibles à présenter pour obtenir un titre de séjour (comme des passeports guinéens, par exemple), à plus forte raison lorsque la réglementation prévoit que leur présentation n’est pas obligatoire ;

– il faut en finir avec le blocage absurde des demandes de rendez-vous en préfecture, qui, sous prétexte de dématérialisation, revient à fermer des voies de régularisation. Ainsi, des jeunes, que la loi oblige à demander un titre de séjour avant 19 ans, sont mis dans l’impossibilité de le faire ;

– il faut que ces jeunes puissent avoir accès à des formations ou contrats d’apprentissage, en fonction de leurs niveaux de compétences, qu’ils puissent poursuivre les parcours engagés, et plus largement poursuivre la vie qu’ils ont entamée en obtenant aisément un titre de séjour protecteur et stable ;

– il faut régulariser de façon large et durable les personnes étrangères présentes depuis plusieurs années sur notre territoire notamment en appliquant la circulaire du 28 novembre 2012 plutôt que de mettre fin à celle-ci sans le dire et de restreindre l’accès aux droits et ainsi multiplier les situations dramatiques.

Ce sont là des mesures de bon sens, qui seraient la preuve que le message de ces jeunes, de leurs éducateurs et enseignants, de leurs employeurs, de leurs formateurs, a été entendu. Mais elles ne nous dispensent pas de réfléchir ensemble à la mise en œuvre de politiques d’accueil et de respect des droits fondées sur l’ouverture des frontières et des cœurs et non plus sur la peur et la fermeture.

Signataires :

Accompagnement et défense des jeunes isolés étrangers (Adjie), Ados sans frontières (ASF), Association pour la défense des mineurs isolés étrangers (Admie), Association française des juristes démocrates (AFJD), Association Internationale de Techniciens, Experts et chercheurs (Aitec), Association pour les migrants (Ami), Association nationale villes et territoires accueillants (Anvita), Association-Solidarite-Amitie-Francais-Immigres (Asafi), Association de solidarité avec les mineurs isolés étrangers (Asmie), Avocats pour la défense des droits des étrangers (ADDE), Cedetim/Ipam, Céméa, Centre de Recherche et d’Information pour le Développement (Crid), Chrétiens dans l’enseignement public (CDEP), La Cimade, Confédération générale du travail (CGT), Comede (Comité pour la santé des exilés), Comité pour le respect des libertés et des droits de l’Homme en Tunisie (CRLDHT), DEI-France, Emmaüs France, Etats généraux des migrations (EGM), Fédération des associations générales étudiantes (Fage), Fédération des associations de soutien aux travailleurs immigrés (Fasti), Fédération des conseils de parents d’élèves (FCPE), Fédération éducation recherche culture de la CGT (FERC CGT), Fédération générale des pupilles de l’enseignement public (PEP), Fédération indépendante et démocratique des lycéens (Fidl), Fédération nationale de la Libre Pensée, Fédération Sud Education, Fédération syndicale unitaire (FSU), Fédération des Tunisiens pour une citoyenneté des deux rives (FTCR), Fondation Frantz Fanon, Générations Solidaires, Groupe accueil et solidarité (Gas), Groupe d’Information et de Soutien des Immigrés (Gisti), Jeunesse ouvrière chrétienne (Joc), Ligue des droits de l’Homme (LDH), Ligue de l’enseignement, Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples (Mrap), Patrons solidaires, Pilotes volontaires, Planning familial, La Rencontre des justices, Réseau Chrétien – Immigrés, Réseau éducation sans frontières (RESF), La Roya citoyenne, SNPES-PJJ/FSU, Sgen-CFDT, Solidarité Laïque, SOS Racisme, Syndicat des avocats de France (Saf), Syndicat de la magistrature (SM), Tous migrants, Union des métiers et des industries de l’hôtellerie du Finistère (UMIH 29), Union nationale des étudiants de France (Unef), Union nationale lycéenne (UNL), Union syndicale Solidaires, Union des Tunisiens pour l’action citoyenne (Utac), Unsa, Unsa Education, Utopia 56, Zembra Echo.

Paris, le 8 février 2021

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