5 juillet 2021 1 05 /07 /juillet /2021 07:46
Les ministères de l’Éducation et du Travail mènent des attaques brutales contre les lycées professionnels

Ce communiqué a été publié le 29/06/2021

Tribune intersyndicale parue das le Huffington Post

https://www.huffingtonpost.fr/entry/les-ministeres-de-leducation-et-du-travail-menent-des-attaques-brutales-contre-les-lycees-professionnels

Des attaques multiples et brutales

L’enseignement professionnel initial public est la cible d’attaques récurrentes depuis de nombreuses années. Certain·es le considèrent trop coûteux, quand d’autres le prétendent éloigné des besoins des entreprises -voire pire, le discréditent en le qualifiant de “pourvoyeur de chômeurs et chômeuses”. Alors que l’apprentissage est plébiscité dans les médias et présenté comme LE modèle d’excellence, l’enseignement professionnel public est sous-financé, sous-doté, et connaît depuis plus de 20 ans des réformes qui diminuent le temps de formation des élèves et appauvrissent leurs savoirs et savoir-faire.

Aujourd’hui, c’est le projet global et l’objectif émancipateur de l’enseignement professionnel public qui sont plus que jamais menacés par le gouvernement.  Répondant ainsi aux exigences des organisations patronales, les ministères du Travail et de l’Éducation mènent des attaques brutales contre ce modèle de formation unique, pourtant envié en Europe, qui scolarise 650.000 jeunes en France.

Le big-bang de la loi pour la liberté de choisir son avenir professionnel (LCAP)

Cette loi bouleverse de fond en comble l’organisation de l’apprentissage en le livrant au secteur marchand notamment par l’arrivée du financement au contrat (sorte de tarification à l’acte). Cela exacerbe sa mise en concurrence directe avec l’enseignement professionnel sous statut scolaire. Par ailleurs, cette loi permet aux élèves de rentrer en apprentissage tout au long de l’année. Elle transforme ainsi l’enseignement professionnel public en une sorte de sas vers l’apprentissage, et crée les conditions du développement du mixage des parcours et des publics. Simultanément, en faisant passer de 23 à 13% la part de taxe d’apprentissage pouvant revenir aux lycées professionnels et technologiques, la loi réduit d’autant leur financement.

 

 

La loi LCAP bouleverse l’organisation de l’apprentissage en le livrant au secteur marchand notamment par l’arrivée du financement au contrat. Cela exacerbe sa mise en concurrence avec l’enseignement professionnel sous statut scolaire.

 

Elle impose aussi aux organismes de formation de publier leurs résultats via la plateforme InserJeunes. Ce site discrédite les formations scolaires et constitue un instrument de propagande au service de l’apprentissage. En donnant la main dans les CPC aux branches professionnelles sur la définition des diplômes, leur contenu et les parcours de formation, la LCAP permet surtout de développer l’employabilité immédiate. La consécration des compétences au détriment des savoirs et savoir-faire affaiblit la qualification et sa reconnaissance dans le monde du travail. Le contexte sanitaire difficile que nous traversons a pourtant révélé l’importance des formations professionnelles sous statut scolaire pour appréhender les incertitudes de l’emploi et sécuriser les parcours professionnels des jeunes.

Transformation de la voie professionnelle (TVP): vers une formation au rabais

Au cœur de la TVP, la baisse drastique des heures d’enseignement disciplinaire conduit à un appauvrissement des contenus de la formation. De plus, le regroupement des secondes, en familles de métiers, organise la déqualification des élèves en enseignant des compétences transversales génériques. Alors condensée en 1ère et Terminale, la préparation à un diplôme reconnu par les professionnels est amputée d’une année. Ce dispositif n’est pas mis en place dans les formations par apprentissage accentuant de fait la concurrence. C’est aussi un leurre pour les familles et les élèves qui n’ont qu’un choix contraint d’orientation à l’issue de cette année de seconde.

 

La mise en place de Parcoursup a exclu des poursuites d’études dans le supérieur un bon nombre de jeunes provenant des lycées professionnels. Le ministre restreint, de fait, l’avenir des jeunes.

 

La TVP permet une réduction des postes et une mise en concurrence des enseignantes et enseignants, mais produit aussi une perte de sens du métier. En imposant des dispositifs utilitaristes, la réforme modifie en profondeur le métier dans l’objectif de transformer les enseignantes et les enseignants en simples exécutantes et exécutants. La mise en place de Parcoursup a exclu des poursuites d’études dans le supérieur un bon nombre de jeunes provenant des lycées professionnels. La non-augmentation des places en BTS ne permet pas l’élévation du niveau de qualification. Agissant ainsi, le ministre restreint, de fait, l’avenir des jeunes, notamment de celles et ceux, peu qualifiées et qualifiés, qui sont les premières victimes de la crise économique.

L’apprentissage: une solution en trompe-l’œil

Le gouvernement et le ministre Blanquer brandissent l’apprentissage comme un système magique pour lutter contre le chômage des jeunes -argument qui ne résiste ni aux faits ni aux nombreuses études sur le sujet. L’insertion immédiate des jeunes dans l’emploi est fortement corrélée à la conjoncture économique et aux besoins des territoires. L’apprentissage limite aussi les possibilités de poursuites d’études des jeunes. Pourtant, l’élévation du niveau de qualification est un élément crucial pour résister aux crises économiques et pour une entrée durable dans l’emploi. L’apprentissage répond aux besoins immédiats des entreprises et des organisations patronales dans leur quête de main-d’œuvre précaire et à coût réduit. De plus il est discriminatoire, notamment à l’égard des filles et des jeunes issues et issus de l’immigration. Malgré ces réalités le gouvernement persiste à injecter des milliards pour le développer. Parmi les 7 milliards d’euros dévolus au plan “1 jeune 1 solution”, 4 milliards lui sont dédiés. Alors que le chômage des jeunes a bondi de 16% au 3ème trimestre 2020, ce plan n’a pas les effets escomptés puisque peu de nouveaux contrats ont été signés. Ce financement public massif de l’apprentissage qui participe à l’abaissement du “coût du travail” est attribué massivement aux entreprises sans aucune contrepartie.

 

L’apprentissage répond aux besoins immédiats des entreprises et des organisations patronales dans leur quête de main-d’œuvre précaire et à coût réduit.

 

Pour nous CGT Éduc’action, CNT-FTE, SNALC, SNUEP-FSU, SUD Éducation, il y a urgence à mettre en œuvre un plan de financement ambitieux permettant de renforcer et de développer le service public de la formation professionnelle initiale sous statut scolaire. C’est un outil indispensable pour augmenter le niveau de qualification de l’ensemble de la population, pour sécuriser les parcours scolaires et professionnels des jeunes et pour répondre aux nouveaux enjeux de société qui s’ouvrent à nous.

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2 juillet 2021 5 02 /07 /juillet /2021 12:55
Ce communiqué a été publié le 02/07/2021
 

Dans une interview à la presse ce vendredi 2 juillet, la ministre Frédérique Vidal vient d'annoncer qu'elle allait créer 19 000 places supplémentaires dans l'enseignement supérieur cet été, en plus des 15 000 déjà annoncées dans l'année. La ministre annonce donc la création de 34 000 places, 5000 dans les BTS, le reste dans les universités ou encore en IFSI.

Cet effet d'annonce médiatique, corrélé à un autosatisfecit sur l'extrême réussite de Parcoursup, est une provocation de plus puisqu'elle n'est accompagnée d'aucune annonce de postes d'enseignant-e-s et de personnels, d'ouverture d'universités et de locaux.

Mme Vidal, créer des places sur un tableur excel dans un ministère est aisé, mais pour répondre à cette hausse d'étudiant-e-s dans l'ESR, il faut une embauche massive d'enseignant-e-s. Avec un taux d'encadrement dans le supérieur d'environ 1 enseignant-e pour 18 étudiant-e-s, allez -vous donc créer près de 2000 postes dès cette rentrée ? Nous pourrions faire le même calcul pour le nombre de salles qu'il faudrait créer.

La ministre peut se désoler en fin d'interview de la baisse du nombre de doctorant-e-s en France, mais pour parvenir au doctorat, les étudiant-e-s en France devront passer par des 1ères années de supérieurs dégradées, où l'on est assis dans les marches d'un amphi ou à près de 50 étudiant-e-s dans certains TD.

SUD éducation, avec l'ensemble des organisations syndicales, n'a eu de cesse de vous alerter et interpeller sur la situation dramatique de l'ESR : l'absorption des nouveaux étudiant-e-s depuis 2 ans nécessite la création de 3 universités tout de suite (10 en tout pour un encadrement digne), il faut embaucher dès à présent 9000 enseignant-e-s sur statut de fonctionnaires et non pas de contractuel-les payé-e-s tous les 6 mois ou sous contrat LRU au SMIC.

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2 juillet 2021 5 02 /07 /juillet /2021 08:44

Le 3 juin, les AESH se sont mobilisé·e·s en nombre dans toute la France, avec le soutien des autres personnels de l’Éducation nationale. Par la grève et la participation aux manifestations, ils et elles ont rendu visible leur colère face au mépris du ministère qui reste sourd à leurs revendications.

Pour toute réponse, le ministère a refusé d’engager des négociations spécifiques et a relégué les discussions sur les rémunérations et le temps de travail des AESH dans le groupe de travail « Amélioration du service public » du Grenelle, excluant ainsi toute une partie des revendications.

Les pistes avancées par le ministère de l’Éducation nationale, de la Jeunesse et des sports pour faciliter l’accès à des emplois à temps complet ne sont pas acceptables. En effet, il serait proposé aux AESH de multiplier les contrats auprès de plusieurs employeurs, en dehors du champ de l’Éducation nationale. Cela ne répond aucunement aux attentes des AESH qui exigent la pleine reconnaissance de leur métier d’accompagnant.e d’élèves en situation de handicap, dans les écoles et établissements scolaires.

Une enveloppe de 40 à 60 millions d'euros serait prévue pour 2022, mais sans aucun engagement sur un plan pluriannuel pour améliorer les rémunérations. La proposition d’un cadre dérogatoire, avec une grille de rémunération comprenant 11 niveaux allant jusqu’à l’indice majoré 427 contre 363 actuellement, et un avancement automatique tous les trois ans contourne la création d’un corps, mais c’est un premier bougé à mettre à l’actif des mobilisations.

Il reste urgent d’augmenter les rémunérations de tous les AESH sur toute la carrière et leur garantir la possibilité de contrats à temps complet pour vivre dignement de leur travail, d’abandonner les PIAL et la politique de mutualisation des moyens, de créer un véritable statut de la Fonction publique pour reconnaître le métier d’AESH, et de recruter massivement des AESH pour permettre aux élèves en situation de handicap de bénéficier d’un accompagnement à la hauteur des besoins.

L’intersyndicale nationale juge nécessaire de poursuivre et amplifier la mobilisation pour imposer la satisfaction des revendications des AESH. Elle décide de se revoir fin août pour échanger sur les modalités d’action et construire cette mobilisation avec les personnels. Elle apporte dès à présent son soutien à toutes les initiatives en cours ou à venir.

Paris, le 1er juillet

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2 juillet 2021 5 02 /07 /juillet /2021 08:44

3 des quatre de Melle, victimes de répression antisyndicale suite à la mobilisation dans leur lycée contre les E3C avaient été suspendu-e-s pendant près de huit mois par l’administration, en dehors de toute règle. Pourtant la loi est claire : la suspension ne peut excéder quatre mois.

Aujourd’hui, le tribunal administratif de Poitiers a annulé la prolongation des suspensions. C’est un nouveau camouflet infligé au rectorat et au ministre Blanquer qui avaient fait le choix de la répression et du disciplinaire contre des personnels grévistes.

SUD éducation revendique l’abandon immédiat des sanctions contre nos camarades et leur rétablissement dans leurs droits, à Melle comme ailleurs.

 

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2 juillet 2021 5 02 /07 /juillet /2021 08:44

Nous dénonçons avec une totale détermination et fermeté la nouvelle attaque prononcée le 22 juin 2021 lors d'une séance de questions à l'Assemblée Nationale au cours d’un échange entre Julien Aubert (député LR) et le ministre de l’Éducation nationale Jean-Michel Blanquer (LREM) contre la communauté universitaire, décrite comme gangrenée par une « lame de fond » islamo-gauchiste, et comme appuyée sur des « pseudos concepts tels que l’intersectionnalité » ou les recherches décoloniales. Le député termine même son intervention en qualifiant les universitaires de "fascistes qu'il faudrait écraser". Blanquer, dans une inversion totale de la réalité, ne propose rien d'autre que de dénoncer un "MacCarthysme et une police de la pensée".

Cette séquence abjecte, dont le seul objectif consiste à inciter tous les raccourcis et fantasmes simplistes vis-à-vis des chercheur.ses, cède autant à l’indignité d’un ministre et d’un député aux abois de toute communication sensationnelle qu’à l’indigence intellectuelle de deux hommes manifestement perdus dans leurs arguments, qui confondent les mots et les concepts.

La tristesse à entendre ces responsables politiques aussi mal maîtriser les concepts et notions universitaires invite à se questionner fortement sur leur aptitude à exercer leurs fonctions en responsabilité. Nous réitérons donc notre inquiétude concernant l’emploi de ces discours vides de sens, afin d’attiser le fantasme, initié par Frédérique Vidal, d’un monde universitaire qui constituerait un danger pour la république. Que ces personnes aient du temps à perdre sur des sujets qui n’existent pas, pendant que la réforme du Baccalauréat, Parcoursup, la réforme de la formation des enseignant-e-s, la sélection en master, sont appliquées dans des contextes désastreux, laissant sur le bord de la route de l’Éducation nationale et de l’enseignement supérieur des milliers d’élèves et d’étudiant-e-s, dont beaucoup ne voient plus aucune perspective ni éducative ni professionnelle à leurs études, justifierait par soi-même leur démission. S’y ajoutent les récentes réformes (LPR) et de la baisse historique du nombre de postes de titulaires ouverts au concours dans l’enseignement supérieur et la recherche, alors même que l’on connaît une forte croissance démographique étudiante depuis les années 2010. Ce débat vide de sens est un écran masquant les résultats de politiques d'éducation générant de plus en plus d'inégalités.

Le fait que des responsables politiques supposément républicains fondent leurs interventions sur un rapport d’une officine composée d'universitaires d'extrême-droite  confirmerait que ces personnes ne sont pas en mesure d’exercer sainement leurs responsabilités. Rappelons que toutes les institutions (CNRS en tête) ont dénoncé l’absurdité de ces enquêtes sur l’ « islamo-gauchisme », et que l’université française s’est historiquement nourrie des approches critiques sur le monde social.

Mais nous ne nous trompons pas :  nous voyons bien le rôle politique que constituent ces attaques contre les universitaires, dans un contexte d'offensive raciste, réactionnaire et autoritaire du gouvernement. C'est bien ici l'ensemble de notre camp social qui est visé, et cela nécessite une réponse à la hauteur des attaques !

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2 juillet 2021 5 02 /07 /juillet /2021 08:43

 

Dans le sillage de la LPR, le ministère de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation accumule depuis quelques mois les textes pour mettre en cause l’ensemble des statuts et de missions des personnels.

C’est inadmissible sur la forme : les réunions n’ont pu se tenir en présence de tous les participants, des réunions de présentation de ces textes ont été reportées ou annulées, les comités techniques ministériels se multiplient (pas moins de six en un mois !) dans la précipitation et l’impréparation (au point que le ministère amende parfois ses propres textes en séance), sur des projets qui impactent pourtant fortement l’enseignement supérieur et la recherche. Le boycott du comité technique ministériel du 18 juin par la grande majorité des syndicats représentés (CGT, FSU, CFDT, Solidaires et FO) a sanctionné les manœuvres ministérielles qui portent atteinte au droit des personnels d’être représentés et défendus.

C’est inadmissible sur le fond : pleins pouvoirs accordés aux présidents d'université pour les recrutements d'enseignant-es-chercheu-r-ses, chaires de professeurs juniors, RIPEC généralisant les primes au « mérite » et réintroduisant le « suivi de carrière », contrats de droit privé pour les doctorants et post-doctorants, contrats de projets pour tous les personnels impliqués dans la recherche, « CDI »  de mission sont autant de dispositifs qui, tout à la fois, attaquent les statuts, individualisent les rémunérations, généralisent la contractualisation. Les « CDI » de missions et les chaires introduisent même des reculs par rapport aux droits généraux des contractuels de la Fonction publique.

D’autres réformes accentuent simultanément les régressions : mise en place du BUT (Bachelor Universitaire de Technologie) à marche forcée (les « programmes nationaux », en réalité des empilements de « compétences », viennent de paraître pour une mise en œuvre à la rentrée) ; réforme des études de santé largement sous-financée qui ne répond pas aux enjeux et crée de fortes inégalités entre les étudiant·es selon les filières PASS ou LAS ; déstructuration des masters MEEF (de formation des futur-es enseignant-es) et mise en cause des concours d’enseignement pour les étudiants aspirant à devenir professeurs des écoles, collèges et lycées.

En parallèle la poursuite de la mise en œuvre du RIFSEEP institue inégalité et concurrence entre personnels des universités et des organismes de recherche.

Toutes ces réformes font aussi écho à une gestion « Covid » qui a été l’occasion de multiples atteintes aux droits statutaires des personnels, aux droits des étudiants (à commencer par celui d’avoir cours), aux missions d’enseignement. Or, la Ministre entend inscrire cette gestion dans la durée, en débloquant 22 millions d’euros pour l’« hybridation » des enseignements, en annonçant 49 « campus connectés », en prévoyant la « prolongation ou transformation » et non la disparition des dispositifs de crise.

À Paris rassemblement devant le ministère de l’enseignement supérieur et de la
recherche, rue Descartes, le 6 juillet, à 11 heures

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2 juillet 2021 5 02 /07 /juillet /2021 08:43

Les élèves des collèges ont passé les 28 et 29 juin 2021 l’examen du diplôme national du brevet. Le déroulement de la préparation du DNB ainsi que sa passation mettent au jour le discrédit que le ministère de l’Éducation jette sur cet examen.

 

En français : un sujet qui manque de “bienveillance”

L’épreuve de français a largement surpris les enseignant-e-s, car le sujet portait sur un objet d’étude de la classe de quatrième et non de troisième comme c’est le cas habituellement. Les élèves, qui ont pu ne pas étudier cet objet d’étude l’an passé en raison des longs mois de confinement, ont été inutilement mis-e-s en difficulté. Par ailleurs, les questions évaluant l’étude de langue ne permettaient pas une étude dynamique de la langue mais bien une démarche d’étiquetage. On peut se demander si la volonté du ministère n’est pas de convaincre petit à petit les enseignant-e-s de l’inutilité de cet examen en proposant des sujets inadaptés.

 

Un DNB 2021 sous tension et sans adaptation

Complexes et coûteux à organiser, les examens nationaux ont mauvaise réputation rue de Grenelle. Le ministre Blanquer a profité de la crise sanitaire pour avancer encore dans son entreprise de casse du cadre national des diplômes.

Le refus d’aménager les programmes au cycle 4, malgré les périodes de fermeture des collèges et le passage en demi-jauge dans certains départements, produit des inégalités de traitement inacceptables entre les élèves. Dans certaines académies, l’administration a même demandé aux élèves de troisième de ne pas venir au collège pendant la semaine précédant le DNB afin d’éviter que des classes entières ne soient en éviction au moment de l’examen. Cette consigne vient contredire l’affirmation du ministre selon qui il n’y a pas de cluster dans les établissements scolaires.

Le contrôle continu pour rendre indiscernables les inégalités

Le contrôle continu et le livret scolaire suscitent pourtant déjà d’importantes inégalités. Le brevet a ainsi perdu toute sa valeur et les conséquences de son obtention ou non restent symboliques pour les élèves.

Plus grave encore, le contrôle continu conduit les enseignant-e-s à “surnoter” les élèves. Cette pratique bienveillante, a pour conséquence l’invisibilisation des difficultés scolaires et sociales des élèves, notamment en éducation prioritaire et dans les espaces ruraux en difficulté. Ces “brevets-maison” permettent au ministère de donner le sentiment que la situation est moins catastrophique pour les élèves les plus fragiles puisque les notes ne sont pas si basses.

 

Une rémunération au lance-pierres

Enfin, on observe que la rémunération attribuée aux enseignant-e-s qui corrigent cette épreuve est extrêmement faible : 0,75 euros par copie. Pourtant les enseignant-e-s sont convoqué-e-s pour une convocation sur site, dans un autre établissement souvent plus loin de chez eux et elles que leur établissement d’affectation. SUD éducation revendique une rémunération améliorée de la correction du brevet, que ce soit pour la correction ou pour les convocations pour de la surveillance hors temps de travail.

Pour SUD éducation, il est nécessaire d’imposer un véritable diplôme national du brevet, qui offre les garanties nécessaires à l’égalité des candidat-e-s: pour cela, le ministère doit cesser de déprécier le DNB et attribuer les moyens nécessaires au fonctionnement des collèges.

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2 juillet 2021 5 02 /07 /juillet /2021 08:42

Monsieur le Ministre,

Nous venons de vivre deux années marquées par une pandémie qui a eu des conséquences indéniables sur la scolarité des élèves, que ce soit dans le premier ou le second degré.

En dépit des efforts des personnels pour s’adapter aux conditions de l’acte pédagogique (jauges, absence d’élèves, fermeture nécessaire de classe en cas de contamination, etc.), mettre en place des dispositifs pédagogiques diversifiés, les programmes n’ont pu être abordés pleinement, les inégalités se sont creusées, de nombreux élèves ne disposant ni d’un cadre propice au travail scolaire, ni des outils techniques, ni d’aide dans l’entourage familial.

La rentrée se fera donc sous un jour particulier, avec des personnels et des élèves ayant pu être éprouvés par l’épidémie, avec des différences accrues de niveaux scolaires, des publics déjà fragiles, notamment en éducation prioritaire, en LP, dans les territoires ruraux, particulièrement touchés par les conditions d’une scolarité dégradée. Afin d’éviter des conséquences durables de ce phénomène et ne pas risquer d’obérer le devenir de ces jeunes, il est nécessaire que des moyens exceptionnels soient attribués au système scolaire pour faire face à la situation consécutive à l’épidémie et au confinement.

Nous réitérons donc notre demande d’un collectif budgétaire de nature à permettre d’abonder les moyens pour le service public d’éducation, assurer la présence d’équipes pluri professionnelles partout où les problèmes sont particulièrement criants, réduire les effectifs par classe et instaurer des groupes.

L’urgence appelle des réponses rapides et nos collègues, dont certains continuent de se mobiliser pour obtenir d’autres conditions de rentrée, attendent des solutions concrètes pour l’accompagnement de tous les jeunes dans leur scolarité.

Attachés à préserver l’égalité de tous et toutes dans le système public d’éducation, nous vous demandons de bien vouloir prendre en considération ces demandes liées au caractère exceptionnel de la situation.

Nous souhaitons en outre qu’une concertation puisse être ouverte suffisamment en amont de la rentrée pour examiner les différentes hypothèses liées au contexte sanitaire ; si nous aspirons tous et toutes à retrouver une vie et une activité normales, nul ne peut prédire à l’instant ce qui se passera à l’automne et toute anticipation des mesures à prendre est nécessaire pour éviter les problèmes rencontrés cette année.

Les organisations syndicales FSU, SGEN-CFDT, SUD Education, SNALC, SNCL-FAEN, UNSA Education, seront très attentives à votre réponse qu’elles feront connaître aux personnels. Elles conviennent de se revoir pour apprécier l’état de la situation.

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2 juillet 2021 5 02 /07 /juillet /2021 08:42

Le ministre Jean-Michel Blanquer a délibérément désorganisé l’École

Depuis le début de la crise sanitaire, l’obligation scolaire a été bafouée. Cours à distance, suppressions de milliers d’heures de cours, enseignants non remplacés, fermetures de classes, renvoi des élèves chez eux, animateurs sollicités pour remplacer les enseignants… Or le rôle de l’État est de garantir « l’égal accès de l’enfant et de l’adulte à l’instruction, à la formation professionnelle et à la culture. »

Le ministre envisage d’utiliser cette situation pour faire basculer l’école dans autre chose que l’école.

 

Pérenniser l’enseignement distanciel

Dans le cadre du « Grenelle de l’Éducation », Jean-Michel Blanquer prend 12 engagements qui, en réalité, vont dans le sens d’un démantèlement sans précédent de l’école publique et laïque.

En particulier, l’engagement n°11 promet une « continuité pédagogique efficace ». S’agit-il d’annuler les fermetures de postes ? De créer massivement des postes d’enseignants ? Force est de constater que l’objectif du ministre est tout autre. Il compte améliorer le remplacement par « l’optimisation des organisations actuelles de remplacement en s’appuyant sur les ENT », « le recours à des dispositifs de type “cours en ligne” ou au travail en autonomie anticipé et encadré sous la surveillance d’un assistant d’éducation », « pour les chefs d’établissement, la possibilité de recourir à des heures supplémentaires ponctuelles pour les assistants d’éducation. »

Au même moment, « une application numérique dédiée au remplacement des professeurs absents est expérimentée dans la Somme, pour une généralisation au premier trimestre 2022. » C’est un pas de plus vers la « dématérialisation de l’État », en lieu et place de personnels qualifiés.

Toutes ces mesures accélèrent la commercialisation du service public d’Éducation nationale.

 

Pour un recrutement massif de personnels titulaires

Le ministre a annoncé 1 800 suppressions de postes dans le second degré pour septembre 2021, alors que la moyenne d’élève par classe explose. Dans le 1er degré, les moyens sont nettement insuffisants pour assurer les remplacements et les problèmes surgiront à nouveau dès la rentrée.

Nous exigeons que le ministre annule les suppressions de postes et les fermetures de classes, qu’il mette immédiatement en place les conditions d’un retour à l’école de tous les élèves, à 100% en présentiel avec la création massive de postes à la hauteur des besoins.

Nous appelons les parents d’élèves et les personnels à continuer de s’organiser ensemble pour porter les revendications en direction des autorités, et à mettre en discussion la question d’aller au ministère pour dire « STOP ! On n’accepte pas ! Rendez-nous les postes pour les élèves et laissez les enseignants enseigner ! »

Nous voulons des créations de postes, pas des robots !

Le 25 juin 2021

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2 juillet 2021 5 02 /07 /juillet /2021 08:41

SUD éducation a pris aujourd’hui connaissance des nouveaux changements qui seront soumis à l’avis du Conseil supérieur de l’Éducation du 2 juillet prochain. Les épreuves communes, auparavant E3C, sont amenées à disparaître à compter de l’année scolaire 2022, au profit du contrôle continu intégral pour 40 % de la note finale du baccalauréat général et technologique.

Le français en première, la philosophie et les deux épreuves de spécialité constitueront les seules épreuves terminales pour 60 % de la note finale. Elles ne seront pas évaluées en contrôle continu.

Les autres disciplines (enseignement de spécialité en premières, langues, EPS, EMC, Histoire-géographie, enseignement scientifique en filière générale et mathématiques en filière technologique) seront évaluées exclusivement en contrôle continu dans les établissements. La moyenne des moyennes annuelles comptera pour 40 % de la note finale du baccalauréat.
La peinture de la réforme Blanquer du baccalauréat est encore fraîche : cette année est la première qui verra des bacheli-ère-s être diplômé-e-s dans les conditions imposées par la réforme. Pourtant, le ministre est déjà en train de modifier de nouveau les épreuves.
Le ministre profite cyniquement de la crise sanitaire pour imposer son agenda d’un baccalauréat maison, de plus en plus délivré par les lycées et non un premier grade universitaire de la même valeur pour toutes et tous, obtenu à l’issue d’épreuves déterminées nationalement et anonymes. Cette décision s’inscrit dans la continuité de la mise en œuvre de parcoursup et de l’esprit de la réforme du baccalauréat général et technologique. Plus inquiétant encore, la rédaction proposée par le ministère du Code de l’éducation fragilise encore davantage le maintien des épreuves terminales qui subsistent.
Cette nouvelle réforme pèsera lourdement sur les conditions de travail des personnels. Les EC étaient lourds et difficiles à organiser, en particulier en langues, mais les équipes s’efforçaient d’organiser un cadre d’épreuves qui offre des garanties aux candidat-e-s. Désormais, les personnels enseignants deviendront directement comptables de la réussite des élèves aux yeux des familles dont la pression à la hausse des résultats ne manquera pas de se faire bien plus forte.

Pour SUD éducation, il est nécessaire de revenir à un véritable diplôme national du baccalauréat, qui offrait les garanties nécessaires à l’égalité des candidat-e-s.

SUD éducation s’oppose au passage au contrôle continu intégral, et revendique l’abrogation de la réforme du baccalauréat et du lycée, et votera contre les textes ministériels en CSE.

 
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