17 avril 2020 5 17 /04 /avril /2020 15:48

Communiqué de SUD éducation

 

Le ministère de l’Éducation nationale a présenté devant le Conseil Supérieur de l’Éducation de nouveaux textes d’application de la réforme de la voie professionnelle contre laquelle s’est mobilisée SUD éducation.

On observe déjà les deux effets de cette réforme : d’abord les enseignant-e-s des lycées professionnels ont vu leur charge de travail considérablement augmenter. Ensuite le nombre d’heures de cours pour les élèves a diminué, en particulier dans les enseignements disciplinaires et pour les élèves les plus fragiles, les CAP. Il sera donc de plus en plus difficile pour les élèves de continuer leurs études dans le supérieur après l’obtention du bac pro. 

Les textes présentés par le ministère qui ont reçu un avis défavorable du Conseil Supérieur de l’ Éducation marquent une étape supplémentaire dans la dégradation de l’enseignement professionnel. 

Dévaloriser les diplômes de la voie professionnelle c’est rendre nos élèves plus vulnérables sur le marché du travail

Le ministère vide les diplômes et attestations de leur contenu, c’est la cas pour le CACES (certificat d’aptitude à la conduite en sécurité) par exemple, pour créer dans un même temps une nouvelle épreuve au nom cosmétique et anachronique de « chef d’œuvre ». 

En fait, il n’est pas d’actualité de revaloriser le lycée professionnel, sinon de manière très superficielle. Pour le ministère, l’enjeu est de déqualifier les futur-e-s travailleurs et travailleuses. En effet, le ministère a décidé la suppression du BEP. Le BEP permettait jusqu’alors aux élèves qui n’obtenaient pas le Bac Pro ou qui arrêtaient leurs études avant le Bac Pro de sortir du système scolaire avec un diplôme reconnu dans le monde du travail et rattaché à une grille salariale. Mais c’est également une déqualification de toute la population active qui ne dispose que d’un BEP et qui risque progressivement de voir ce diplôme disparaître des conventions collectives ou de ne plus pouvoir prétendre aux concours des emplois catégorie C qui exigent un diplôme niveau 3 minimum : CAP ou BEP. 

Six nouvelles « Familles des métiers », pour SUD éducation c’est toujours NON

Le ministère poursuit sa réorganisation des formations en « famille des métiers » en ajoutant six nouvelles familles aux quatre créées en septembre 2019 sans prendre en compte les oppositions et les bilans négatifs émis par les organisations syndicales. 
La réorganisation en « famille des métiers » engendre une déspécialisation des formations professionnelles : on remarque que la famille « Alimentation » regroupe un nombre de métiers bien différents et les élèves qui s’engagent dans cette voie ne seront pas certain-e-s d’avoir une place dans la spécialisation qui les intéresse. 
L’instauration des « familles de métiers », avec la seconde professionnelle indéterminée, contraint les élèves à préparer leur bac en 2 ans seulement. Elles risquent également d’accroître le nombre d’élèves qui subissent leur orientation pourtant déjà très élevé (42 % en CAP et 28 % en Bac Pro). 

Il est évident que cette réforme n’a pas pour objectif d’améliorer l’insertion professionnelle des élèves ni de favoriser la poursuite d’études, mais au contraire d’adapter l’enseignement professionnel au bassin économique local et de promouvoir la flexibilité des futur-e-s travailleurs et travailleuses qui pourraient passer d’un métier à l’autre. 

Mais cette réorganisation a surtout permis de mutualiser les moyens d’enseignement en regroupant les sections et de supprimer des postes dans les académies alors même que le nombre d’élèves augmente et que les effectifs dans certaines sections sont pléthoriques . 

Le Livret Scolaire Numérique : une nouvelle surcharge de travail pour les personnels

La réforme de la voie professionnelle a considérablement dégradé les conditions de travail des enseignant-e-s. Entre la mise en place des familles de métiers ou encore la co-intervention et autre chef d’œuvre, le temps de travail des enseignant-e-s a explosé. Et cela va continuer avec la mise en place du Livret Scolaire Numérique dans la délivrance du baccalauréat professionnel. Le ministère transpose un dispositif qui a pourtant déjà montré ses limites dans la voie générale et technologique à la voie professionnelle. 

À partir de septembre 2020, les enseignement-e-s devront se familiariser avec un nouvel outil informatique (encore un !) afin d’entrer les notes des classes de première d’ici juin 2021 afin qu’elles servent à l’obtention du bac en juin 2022. 
Le ministère demande aux enseignant-e-s de faire le double de travail en remplissant dans le Livret Scolaire Numérique des compétences qui pour certaines, sont déjà évaluées au cours de l’année, pour d’autres, nécessitent des installations qui sont absentes des établissements scolaires (en EPS par exemple). 

Ce livret Scolaire Numérique s’apparente plus à un outil de flicage des élèves qu’à une avancée pédagogique et n’est pas sans évoquer le livret ouvrier du XIXe siècle.
 On peut enfin s’interroger sur l’efficacité des outils qui seront mis en place par le ministère. Pour l’instant les outils institutionnels présentent tous des limites certaines : installations informatiques insuffisantes dans les établissements, saturation des serveurs, faible ergonomie, données stockées par des entreprises privées… On peut légitimement s’attendre au pire avec ce nouvel outil. 

SUD éducation appelle les personnels à continuer à se mobiliser collectivement dans les établissements contre l’application de cette réforme de la voie professionnelle et à défendre leurs droits, leur liberté pédagogique et le devenir de leurs élèves .

 

 

Partager cet article
Repost0
Published by SUD 61
17 avril 2020 5 17 /04 /avril /2020 15:47

Communiqué de presse

 

Dans l’enseignement supérieur, la fédération SUD éducation s’oppose à toutes les évaluations à distance. Ces dernières exacerbent les inégalités sociales et géographiques (notamment en termes de moyens matériels et de connexion à Internet) et donc n’assurent aucune égalité entre les étudiant-e-s. De plus, ces évaluations à distance ouvrent la voie, selon les recommandations ministérielles, à une surveillance par webcam des étudiant-e-s, faisant peser des risques de surveillance généralisée. La fédération SUD éducation soutient toutes les initiatives dans l’enseignement supérieur actant l’impossibilité de tenir les évaluations en raison de l’urgence sanitaire : annulation, neutralisation, validation automatique, etc. Le report des examens ne peut pas être une solution, ne serait-ce qu’en raison de la durée encore indéterminée du risque sanitaire.
Nous appelons les différentes instances compétentes de l’Université, ainsi que nos collègues, à privilégier l’intérêt général plutôt que des contraintes de court terme, en prenant la décision de ne pas organiser d’examens pour ce second semestre ni en présentiel, cela va désormais de soi, ni à distance.

L’obsession évaluative des présidences universitaires
Alors que le ministre de l’Éducation nationale, J-M. Blanquer, a acté l’impossibilité de maintenir les examens terminaux du baccalauréat et que des pays ou provinces, de plus en plus nombreux (Royaume-Uni, Alberta au Canada, Communauté française en Belgique, Suisse) envisagent sérieusement, voire ont déjà acté, que cette année scolaire et/ou universitaire serait considérée comme « blanche », permettant ainsi à l’ensemble des élèves d’accéder au niveau supérieur, certaines présidences des universités françaises imposent à leurs personnels et leurs étudiant-e-s un maintien des examens du deuxième semestre.
En l’état actuel, il apparaît à la fois dangereux sur le plan sanitaire et non souhaitable de soumettre les élèves et leurs familles à de nouvelles épreuves. Outre les nombreuses incertitudes juridiques et logistiques qui pèsent sur l’organisation d’examens à distance, dans un contexte où les étudiant-e-s et les personnels sont soumis à de nombreuses pressions et inquiétudes, voire à des soucis de santé, l’option des examens à distance s’avère être une fausse bonne solution, redoublant des inégalités et injustices déjà bien connues.

Résister aux injonctions administratives absurdes et prendre soin des étudiant-e-s et des collègues
En conséquence, nous nous opposons vivement à l’organisation d’examens à distance, sachant que la faisabilité d’un report des examens sur place paraît peu probable. S’il ne semble pas raisonnable de maintenir la session d’examens du deuxième semestre, les mesures de validation automatique ou de dispense doivent permettre aux étudiant-e-s d’obtenir les ECTS correspondant à leur année d’inscription pour ce semestre.
Localement, nous appelons à la plus grande bienveillance lors des jurys de fin d’année, dont nous rappelons qu’ils sont souverains, pour rattraper des étudiant-e-s dont les résultats du S1 pouvaient laisser augurer un S2 plus favorable.
De plus, nous appelons à cesser les mécanismes de sélection, déjà créateurs de fortes inégalités sociales, qui seraient cette année fondés sur des dossiers scolaires incomplets reflétant des situations sociales parfois dramatiques. Parcoursup devrait être reconfiguré en urgence pour affecter prioritairement les élèves sur leur premier vœu, en ouvrant lorsque cela est nécessaire des capacités d’accueil dans les filières saturées. La sélection en Master devrait également être suspendue. Cet arrêt de la sélection va de pair avec l’exigence des moyens nécessaires pour accompagner les étudiant-e-s, à l’inverse des dynamiques de précarisation de l’enseignement supérieur (et notamment de la future Loi de Programmation Pluriannuelle pour la Recherche).

L’Université n’est pas une machine à délivrer des notes et des diplômes ! Réaffirmons nos objectifs de formation intellectuelle, d’analyse critique, et d’émancipation individuelle et collective.

 

 

Partager cet article
Repost0
Published by SUD 61
17 avril 2020 5 17 /04 /avril /2020 15:46
Partager cet article
Repost0
Published by SUD 61
17 avril 2020 5 17 /04 /avril /2020 15:45

 

La « continuité pédagogique » : un dangereux mirage qui met en lumière de nombreux dysfonctionnements

1) Quelles inégalités entre les élèves et entre les familles ?
La fracture sociale, associée à la fracture numérique, est particulièrement visible en cette période de confinement. Les inégalités qui s’accentuent entre les élèves sont diverses :

  • - matérielles d’abord, par l’inégal accès des familles aux outils numériques (ordinateur, Internet, imprimante, etc.) et éducatifs (crayons, puzzles, livres, etc.). Des élèves ont accès à des moyens matériels pour travailler, d’autres non. L’école publique et gratuite, en ne fournissant pas le matériel nécessaire à la scolarité des enfants, ne remplit pas son rôle.

  • - d’accompagnement et d’accès aux codes de l’école enfin, car travailler seul.e est particulièrement difficile pour les élèves. Or, ils et elles ne bénéficient pas tou.tes de la présence ni des compétences d’un.e adulte pour les aider. Entre l’enfant d’un membre du personnel soignant -au contact d’enseignant.es tous les jours- et l’élève dyslexique qui ne peut plus bénéficier de la présence d’un.e AESH à ses côtés, le fossé est immense. De plus, de nombreux parents vivent cette continuité pédagogique comme une violence. Faire découvrir de nouvelles notions, c’est une tâche très lourde - voire irréalisable - que l’institution impose aux parents, et qui repose d’ailleurs très souvent sur les mères. La culture scolaire et les attendus de l’école s’acquièrent en son sein. Comment aider son enfant lorsqu’on ne parle et ne lit pas le français ? Comment ne pas se sentir démuni·e en pareille situation ?
    À tout cela s’ajoute la problématique de la surexposition aux écrans. S’ils peuvent être occasionnellement de bons outils pour les élèves, l’impossibilité de raisonner leur utilisation en cette période de confinement questionne et pose un réel problème de santé publique.

La réalité de ces inégalités est bien connue du gouvernement qui, hors temps de crise, propose de timides alternatives pour en atténuer les effets : interdiction des devoirs écrits à l’école primaire, dispositif "devoirs faits" au collège, reconnaissance du droit de certain.es élèves à bénéficier d’une aide humaine à l’école, etc. Pourtant, en cette période de crise, l’institution refuse de tenir compte des besoins spécifiques des élèves et de leurs familles, au motif d’une "continuité pédagogique" irréalisable.

2) Quelles problématiques pour les enseignant.es et l’école publique ?
L’école à la maison, ce n’est pas l’école ! La « continuité pédagogique » est un terme galvaudé. Comment résumer la « pédagogie » à un simple enseignement à distance qui consiste à envoyer des cours et des exercices à des enfants qui vivent des réalités très différentes à la maison ? C’est dévaluer l’essence même de notre métier, l’enseignant·e n’est pas un guide lointain et bienveillant. Rien ne vaut les interactions et les échanges permanents au sein de la classe dans le processus d’apprentissage.

Les moyens mis à la disposition des enseignant.es sont de toute façon insuffisants pour ce semblant de classe à distance. Les serveurs de l’Éducation Nationale saturent très régulièrement, contraignant certain·es collègues à passer des heures devant leur ordinateur personnel pour finalement devoir se tourner vers les services Framasoft (eux aussi saturés) ou encore les GAFAM. Aussi, les enseignant·es ne sont pas formé·es pour faire classe de cette manière. De plus, l’Éducation Nationale n’a jamais équipé les professionnels en matériel informatique. C’est un problème constaté de longue date, qui prend toute son ampleur en ce moment.

3) Quelles conséquences politiques ?
La pratique du télé-travail dans l’éducation nationale n’a pour effet que d’aggraver les inégalités sociales et scolaires. C’est la promesse d’une école à moindre coût qui réduit le temps présentiel et qui demande à ses personnels d’utiliser son matériel personnel pour faire classe. C’est la promesse d’une école qui individualise les parcours professionnels, cassant ainsi les dynamiques d’organisation collective des travailleurs·ses. C’est un pas de plus vers la privatisation de l’école et la promesse de nouveaux marchés pour les entreprises qui commercialisent les produits nécessaires au télétravail. Dans le contexte politique actuel, où les gouvernements successifs entendent faire rimer école avec rentabilité, il est absolument nécessaire de rester vigilant.es face à l’évolution de ce genre de pratiques et la tentation de les rendre pérennes.

Au regard de tous ces constats, il semble donc nécessaire de réaffirmer que le travail à la maison ne peut pas être le même que celui mené en classe. En cela, il est important que les travaux donnés aux élèves soient allégés et qu’ils ne fassent pas l’objet, dans le secondaire, d’une évaluation notée. De plus, si "continuité pédagogique" il y a, elle doit s’en tenir à la révision et au renforcement de ce qui a déjà été appris, ou à la mise en place d’activités décrochées des programmes scolaires. Contrairement à ce qui est suggéré dans les "fiches d’accompagnement pour la mise en œuvre de la continuité pédagogique" sur Éduscol, elle ne doit en aucun cas concerner l’acquisition de nouvelles notions.

SUD éducation s’oppose à toutes les évaluations à distance. Ces dernières exacerbent les inégalités sociales et géographiques (notamment en termes de moyens matériels et de connexion à Internet) et donc n’assurent aucune égalité entre les élèves/étudiant·es. De plus ces évaluations à distance ouvrent la voie, selon les recommandations ministérielles, à une surveillance par webcam, faisant peser des risques de surveillance généralisée.

SUD éducation soutient donc toutes les initiatives actant l’impossibilité de tenir les évaluations en raison de l’urgence sanitaire : annulation, neutralisation, validation automatique, etc.

Nous affirmons également la nécessité absolue de respecter les consignes de sécurité relatives à la distanciation spatiale. Sous prétexte de pallier les inégalités d’accès au travail sous format numérique, nous ne pouvons pas obliger des familles à se déplacer (ni à l’école, ni à la boulangerie du quartier !). La continuité pédagogique ne doit pas se faire au prix d’une mise en péril de la santé des familles et des personnels.

 

 

Partager cet article
Repost0
Published by SUD 61
17 avril 2020 5 17 /04 /avril /2020 15:43

 

La crise sanitaire mondiale que nous traversons percute la société dans son ensemble.

Si des mesures permettant d’enrayer la pandémie sont nécessaires, elles doivent être prises dans le respect de la démocratie. La loi instaurant un nouvel état d’urgence sanitaire permet à l’exécutif de concentrer des pouvoirs extraordinaires, sans limitation de durée et avec un contrôle minimal du Parlement. Les premières ordonnances confirment nos inquiétudes : le droit du travail est attaqué bille en tête et le gouvernement poursuit sa politique liberticide et antisociale.

Dans l’Éducation nationale et l’enseignement supérieur, comme dans le reste de la fonction publique, les attaques contre le statut des fonctionnaires et des agent-e-s en contrat précaire se multiplient. Le ministre de l’Éducation Nationale, maintes fois contredit ces derniers temps, affiche toujours le même aplomb et le même mépris pour les personnels.

Alors que les personnels se portent volontaires pour assurer l’accueil des enfants de soignant-e-s, les mesures élémentaires de protection ne sont toujours pas prises dans un contexte où est prévue l’extension de la garde d’enfants à de nouvelles catégories professionnelles (police nationale, gendarmes, sapeurs-pompiers professionnels, pénitentiaire, commerçant-e-s ...). SUD éducation s’inquiète également de la prise en compte au moment du déconfinement des personnels en situation de handicap et/ou de maladies chroniques : que sera-t-il prévu pour protéger les personnels dont l’état de santé les rend plus particulièrement vulnérables ?

Pour les personnels de l’éducation et de l’enseignement supérieur confinés à domicile, les pressions sont exercées par la hiérarchie au télétravail et au leurre que représente la “continuité pédagogique”. Pour SUD éducation, l’urgence est d’abord sanitaire, et la situation ne doit pas servir d’aubaine à un ministre libéral pour démanteler encore le service public d’éducation, accroître les inégalités sociales, et développer des outils de management toujours plus asservissants pour les personnels. D’ailleurs, il ne saurait être question de "télétravail" puisque celui-ci est encadré par la loi et exige, entre autres, pour sa mise en place que l’employeur fournisse le matériel, une assistance technique effective et cela après avoir mis en place de réelles formations. SUD éducation rejette aussi l’usage du tout numérique et de cette surveillance généralisée engagée par l’institution à tous ses échelons, ainsi que l’assujettissement aux géants privés du numérique.

Quant à l’évaluation des personnels, on nous laisse entendre parfois que ces derniers devront rendre des comptes. A cet égard, la gestion de cette crise laisse apercevoir les pire effets de la soi-disant « autonomie des établissements ». La hiérarchie, du Ministre aux chef-fe-s d’établissement et IEN, doit prendre ses responsabilités et donner des consignes claires : la laisser faire comme bon lui semble, c’est renforcer l’arbitraire et rompre pour de bon l’égalité sur le territoire. Les personnels sont abandonnés dans une immense solitude et parfois une grande angoisse. La hiérarchie leur laisse porter seuls la responsabilité de l’accroissement des inégalités scolaires.

Les personnels tentent de faire de leur mieux pour assurer une continuité de liens avec les élèves et leurs familles. Souvent les équipes expérimentent des dispositifs qui correspondent à leurs réalités ; ces tentatives sont trop souvent reprises par la hiérarchie sous forme d’injonctions générales coupées des réalités et spécificités de terrain, culpabilisatrices pour les enseignant-e-s comme pour les familles et totalement contre-productives au niveau pédagogique. Pire, certaines consignes conduiraient à mettre en danger les personnels, en contradiction flagrantes avec le confinement. Pour lutter contre les inégalités scolaires, pendant cette crise comme le reste du temps, l’administration doit mettre les moyens et laisser les équipes décider de leur organisation pédagogique.

La question des évaluations ajoute encore un peu plus de flou à cette situation tendue. Concernant les élèves, il paraît en effet injuste de les évaluer dans de telles conditions. Rappelons que certain-e-s auront la chance de bénéficier d’une aide à la maison, là où d’autres doivent composer seul-e-s. Les inégalités entre élèves et familles, entre étudiant-e-s, entre matières, entre établissements, entre degrés d’enseignement, entre zones géographiques, … vont encore s’approfondir. C’est pourquoi l’administration doit, par soucis d’égalité, donner consigne explicite qu’aucune notion nouvelle ne soit abordée ni notée, ni sanctionnée pendant la période.

Contrairement au ministre qui annonce que les examens seraient attribués uniquement en fonction du contrôle continu et de l’assiduité, la seule solution réaliste en vue des examens de fin d’année dans le secondaire consiste donc à délivrer les diplômes à tout-e-s les candidat-e-s inscrit-e-s. SUD éducation refuse que les congés d’été servent de variable d’ajustement des épreuves.

Les stages de remise à niveau (mis en place en 2008) pendant les vacances scolaires ont toujours été unanimement critiqués par les spécialistes de l’enfance, par les pédagogues, par le Haut Conseil de l’Éducation pour leurs piètres résultats et leurs effets pervers. Qui plus est quand il s’agit à nouveau de se concentrer sur les "savoirs fondamentaux" (ici le français et les mathématiques), seuls à avoir un intérêt aux yeux du ministre. Pourtant, le ministre Blanquer s’entête à les recycler durant la crise sanitaire, en les présentant comme un nouveau dispositif pompeusement intitulé “vacances apprenantes”.

Alors que la crise sanitaire dure, l’administration continue de réunir dans des conditions désastreuses des instances afin de faire valider de nombreuses fermetures de classes et suppressions de postes partout sur le territoire. La préparation de la rentrée de septembre doit être suspendue. La crise sanitaire a montré l’urgence de l’allocation de moyens supplémentaires pour l’ensemble des services publics. Ce doit être également le cas pour l’éducation. SUD éducation n’acceptera pas, encore moins aujourd’hui qu’avant, les suppressions de postes. La seule chose acceptable dans l’urgence est la création de postes partout où cela est nécessaire.

Pour SUD éducation, cette crise sanitaire est avant tout une nouvelle crise du capitalisme. Elle démontre la nécessité de renforcer les services publics, et notamment la santé et l’hôpital public. Elle touche l’ensemble des travailleurs et travailleuses, et notamment les plus précaires et les plus démunies, que le capitalisme et les politiques néolibérales continuent au détriment de leur santé et au nom des intérêts économiques.

La crise sanitaire actuelle a montré que ce qui permet de sortir de cette épidémie, c’est la coopération internationale de systèmes de recherche publique et indépendante, sans lien avec des intérêts financiers et privés. La fédération SUD éducation s’oppose donc au projet de Loi de programmation pluriannuelle de la recherche (LPPR) qui continue de promouvoir une recherche compétitive par projet, mise en œuvre par des personnels précaires et sur des temporalités incompatibles avec des progrès en matière de recherche fondamentale. La logique de compétitivité qui préside à ce projet de loi est aussi celle qui a conduit à l’abandon des recherches sur les Coronavirus, jugées peu rentables à court terme.

SUD éducation, avec son union syndicale Solidaires, réaffirme l’urgence de ses revendications. Il est clair que Macron et son gouvernement sont au service des capitalistes qui depuis des années s’attachent à démanteler les services publics, détruire les solidarités. Leurs récents discours sont hypocrites et montrent leur fragilité.

SUD éducation informe et soutient par des publications régulières sur nos droits et l’action de ses militant-e-s dans les départements pour les faire vivre. Cette situation révèle le rôle primordial d’un syndicat combatif face à un employeur qui respecte difficilement ses obligations.

Depuis le début de la crise, SUD éducation, avec l’Union syndicale Solidaires est sur le pont pour faire vivre la solidarité et les luttes nécessaires dans une période inédite. Cette crise montre que la solidarité, c’est nous qui la faisons vivre.

SUD éducation avec l’Union syndicale Solidaires défend l’arrêt immédiat de toutes les productions non-essentielles, la réquisition des logements vides, la suspension de tous les loyers et traites immobilières et le paiement intégral de tous les salaires, primes comprises de tous les salariés en chômage partiel.

Conscient-e-s de l’urgence sociale et écologique et donnant l’alerte depuis des années, nous devons nous donner l’opportunité historique d’une remise à plat du système, en France et dans le monde. Ce n’est qu’à ces conditions que nous pourrons protéger nos conditions de vie et de travail et faire face aux prochaines crises sociales, financières et écologiques qui se profilent.

Dans l’Éducation, SUD éducation revendique la mise en place d’un plan massif d’investissement dès la prochaine rentrée comprenant a minima :

  • la réduction drastique des effectifs des classes ;

  • la titularisation massive des contractuel-le-s ;

  • la création massives de postes et la titularisation de tou-te-s les stagiaires

Ces revendications, déjà portées par SUD éducation depuis des années, seront plus que jamais nécessaires à la sortie de cette crise et la réduction des inégalités.

Hier comme aujourd’hui, SUD éducation se battra pour :

  • l’abandon du projet inique de réforme des retraites par points, le maintien du régime spécifique pour l’Éducation nationale et la fonction publique, ainsi que des régimes spéciaux ;

  • l’abandon de la réforme de l’assurance-chômage ;

  • la revalorisation significative des salaires, dans l’Éducation et la recherche comme dans toute la société, pour aller vers l’égalité salariale.

Il faudra l’imposer, et SUD éducation s’engagera dans la construction d’un vaste mouvement de grève pour faire plier le gouvernement et les capitalistes.

À compter de la fin de crise sanitaire, SUD éducation estime nécessaire :

  • l’instauration d’une véritable démocratie salariale et syndicale donnant aux travailleuses-travailleurs les moyens d’agir dans leurs intérêts face aux décisions et actions des employeurs ;

  • de mettre les employeurs du public et du privé face à leurs responsabilités, notamment celles d’avoir exploité et exposé des travailleuses-travailleurs dans ce contexte de risque sanitaire ;

  • de renforcer les mécanismes de solidarité et de protection sociale : assurance-chômage, santé, retraite, handicap.

La lutte n’a pas cessé, elle se poursuivra donc !

 

Partager cet article
Repost0
Published by SUD 61
17 avril 2020 5 17 /04 /avril /2020 15:41

 

SUD éducation a pris connaissance des créations de postes pour 2020 dans le premier degré. Elles demeurent insuffisantes. Au départ, seulement 440 postes étaient prévu et 1 248 ont été ajoutés, en réaction à la crise sanitaire. Il a fallu une crise sanitaire inédite du Covid 19 pour la création de postes supplémentaires.

En 2019, le ministère avait annoncé les dédoublements des classes de grande section de maternelles en REP et REP+ à l’horizon 2020 en plus du dédoublement des CP et CE1 en éducation prioritaire, ainsi que la limitation à 24 élèves par classe pour toutes les grandes sections, CP et CE1 hors éducation prioritaire.

Les promesses ministérielles entraînent des besoins en terme de création de postes : par exemple, la limitation à 24 élèves par classe en GS, CP et CE1 hors éducation prioritaire entraînerait à elle seule l’ouverture d’environ 5 000 classes. Or, si 4211 postes étaient créés en 2017, seuls 3680 l’étaient en 2018. Ce chiffre baissait à 2 300 créations en 2019 puis à seulement 440 pour 2020, ce qui était parfaitement scandaleux. La décision du ministère corrige en partie le tir en ramenant ces créations de postes à 1 688, mais les comptes ne sont toujours pas bons, ne serait-ce que pour permettre au gouvernement de tenir ses promesses.

Au vu du nombre de créations de postes, et même avec les postes supplémentaires, ces promesses ne seront pas tenues, sauf à prendre sur d’autres moyens (remplacements, PDMQC, RASED …), comme cela s’est malheureusement fait ces dernières années pour les dédoublements en CP et en CE1. De plus, ces créations de postes dans le premier degré se font à moyens constant à l’échelle de l’Education nationale, et correspondent à des baisses de moyens dans d’autres secteurs.

Au-delà des annonces ministérielles, l’objectif est toujours la cure d’austérité pour le service public d’éducation. Pour rappel, le nombre de postes au CRPE est passé de 13 001 en 2017, à 11 840 en 2018 et maintenant 10 800 pour 2020.

Alors que cette dotation “exceptionnelle” pour le 1er degré est soudainement possible, rien n’est prévu pour les collèges, lycées et lycées professionnels. Ce sont pourtant bien des créations de postes à hauteur des besoins dans l’ensemble des secteurs de l’éducation que nous réclamons !

Il aura donc fallu une crise sanitaire pour faire reculer le gouvernement sur la suppression des postes qui étaient initialement prévue. Cette situation montre une chose : si le gouvernement décide de créer des postes, il le peut. À nous d’enfoncer le clou pour en obtenir davantage dès maintenant et après la crise sanitaire passée.

SUD éducation revendique l’abandon des projets de suppressions de postes, dénonce la baisse du nombre de postes aux concours du premier degré, et réclame les créations de postes à hauteur des besoins.

 

Partager cet article
Repost0
Published by SUD 61
17 avril 2020 5 17 /04 /avril /2020 15:40

courrier intersyndical FSU-FNEC FP-FO-CGT Educ’action-SNALC-SUD Education- FAEN

 

Monsieur le Ministre,

Les organisations syndicales FSU, FNEC FP-FO, CGT Educ’action, SNALC, Sud Education et FAEN constatent que les personnels font face à une crise sanitaire sans précédent en assurant la continuité du service public (enseignement à distance, continuité administrative, suivi, orientation, accompagnement social des élèves, etc.), en accueillant pour certains les enfants de soignants (le plus souvent sans protection, sans réel suivi médical ni dépistage malgré les demandes portées par nos organisations).

C’est dans ces circonstances que se tiennent des CTA (comités techniques académiques), des CTSD (comités techniques spéciaux départementaux) pour décider des ouvertures et fermetures de postes.

Le Président de la République a lui-même reconnu la nécessité, dans le contexte actuel, de « changer de logiciel ».

Comme vous l’avez déclaré le vendredi 27 mars dans une interview télévisée, étant donné les circonstances actuelles, « nous revoyons les opérations d’ouvertures et de fermetures de classes », « il n’y aura aucune fermeture de classe en milieu rural sans l’accord du maire » et « il faut reconsidérer l’équilibre ouvertures/fermetures en milieu urbain. »

C’est donc de moyens supplémentaires que l’Education Nationale a besoin dans la situation que nous vivons. Les moyens budgétaires de la rentrée 2020 doivent être revus à la hausse pour qu’il n’y ait pas de suppression de postes.

En conséquence, nous demandons que toutes les dotations soient réévaluées dans ce sens.

Nous avons pris acte de la dotation supplémentaire de 1248 postes dans le premier degré. Cela montre bien que la carte scolaire du premier degré ne pouvait avoir lieu avec la dotation initialement prévue. Pour autant, pour nos organisations, cette dotation reste insuffisante pour couvrir tous les besoins et doit être à nouveau abondée.

De plus, les dotations supplémentaires ne peuvent se restreindre au seul premier degré. Les besoins indispensables concernent tous les corps. La période de confinement a accru les inégalités et nous avons besoin de conditions pédagogiques diversifiés, de diminution des effectifs par classe. Ces besoins doivent se traduire par des personnels supplémentaires et non par le recours à des heures supplémentaires.

Dans les écoles, les établissements et les services, des dotations supplémentaires doivent avoir lieu, afin de préparer au mieux la rentrée 2020 qui aura un caractère nécessairement exceptionnel.

Nous vous prions de croire, Monsieur le Ministre, en l’expression de nos salutations respectueuses.

 

 

Partager cet article
Repost0
Published by SUD 61
17 avril 2020 5 17 /04 /avril /2020 15:38

Tract de SUD éducation

 

Le 3 avril, Jean-Michel Blanquer a fait un certain nombre d’annonces concernant les
modalités de passation des examens cette année. Malgré l’ampleur de la crise sanitaire,
le ministre laisse libre cours à ses obsessions autoritaires, libérales et réactionnaires.

Obsession 1 : contrôle continu et assiduité au programme

Il a fallu plusieurs semaines pour que le ministre cesse de vouloir ouvrir les établissements au mépris des risques sanitaires encourus par les élèves et les personnels. Le 12 mars, Blanquer affirmait que les écoles ne fermeraient pas. Il était démenti par Macron le soir-même.
Alors que le ministre affirmait dans les médias il y a encore peu, contre l’évidence, que les examens terminaux du baccalauréat se tiendraient, il a dû se résoudre à les annuler.
Le choix du contrôle continu intégral est un changement de règles en cours d’année, qui portera nécessairement préjudice à une proportion importante d’élèves.
Cependant le ministre, désavoué à de multiples reprises, communique sur un enseignement qui se poursuivrait jusqu’au 4 juillet, y compris en terminale. L’assiduité deviendrait une condition sine qua non de l’obtention du baccalauréat. À y regarder de plus près, il s’agit bien encore d’un « coup de com’ » car le site du ministère précise seulement à ce sujet que le jury de baccalauréat « tiendra compte de l’ensemble des autres éléments du livret (progression de l’élève, efforts relevés par le conseil de classe, assiduité) pour attribuer les notes définitives ».

Pour SUD éducation la réouverture des écoles et des établissements du 2nd degré ne doit pas s’effectuer tant que la sécurité et la santé des personnels ne sont pas pleinement garanties. La plus grande prudence doit prévaloir en la matière. Le ministre, qui a perdu toute crédibilité, doit cesser d’évoquer des dates de reprise tant que les conditions sanitaires ne le permettront pas.

SUD éducation appelle à délivrer le baccalauréat et le DNB à tou-te-s les candidat-e-s inscrit-e-s en garantissant le redoublement à celles et ceux qui le souhaitent dans leur établissement.

Obsession 2 : des notes pendant le confinement

Blanquer ne se positionne pas clairement sur la prise en compte des notes durant le confinement, même s’il dit que les notes obtenues pendant le confinement ne doivent pas être prises en compte dans le contrôle continu. Cette confusion montre bien à quoi doit ressembler la prétendue « continuité pédagogique » pour Blanquer : continuer à noter même si les apprentissages ne peuvent pas avoir lieu !
L’autorisation d’évaluations notées, même si elles ne seront pas comptabilisées pour le baccalauréat, pendant le confinement entraîne une rupture d’égalité entre les élèves qui n’ont pas accès aux mêmes outils ni aux mêmes aides. Cela risque d’accroître les difficultés des enseignant-e-s qui essaient de communiquer avec les élèves.

C’est la méthode Blanquer à l’œuvre : des annonces suivies de consignes floues qui conduisent à un renvoi au local entraînant un accroissement des inégalités et des tensions.

On voit une fois encore la valeur qu’il faut accorder aux consignes visant à assurer une prétendue « continuité pédagogique » qui apparaît encore plus impossible.

SUD éducation revendique pour sa part qu’il n’y ait aucune prise en compte d’évaluation durant cette période.

Obsession 3 : le tri social avec Parcoursup

S’il y a bien une chose que le ministre n’entend pas stopper en cette période, c’est la machine de tri social qu’est Parcoursup. Les candidat-e-s, qui ont déjà entré leurs vœux, avaient jusqu’au 2 avril pour les confirmer et compléter leurs dossiers de candidature. Cette opération très lourde renforce encore les inégalités. Les enseignant-e-s déjà débordé-e-s par le maintien du lien à distance avec les élèves peuvent difficilement aider les élèves. Les inégalités d’accès au numérique vont se révéler crûment : nombre d’élèves comptaient réaliser ces dossiers dans l’établissement, en utilisant ses équipements informatiques. Et cela renforcera encore les inégalités de remplir ou faire des dossiers quand on n’a pas d’aide.

Cette obstination à vouloir à tout prix maintenir les remontées pour le 2 avril est d’autant plus absurde que les établissements du supérieur ne peuvent trier les dossiers en ces temps de confinement. Les enseignant-e-s du supérieur consacrent déjà davantage de leur temps à leurs enseignements que d’habitude du fait de la charge de travail à distance. Il est donc irréaliste d’envisager qu’ils et elles vont en plus éplucher les milliers de dossiers Parcoursup et délibérer à distance.

SUD éducation dénonce cette situation ubuesque et revendique la seule solution qui s’impose en cette période et après : pas de sélection !

Obsession 4 : des cours de rattrapage pendant les vacances et cet été !

SUD éducation a déjà dénoncé les attaques sur les statuts annoncées lors du 1er avril par le ministre : les professeur-e-s volontaires pourront donner – pour le moment sur la base du volontariat – des cours de rattrapage pendant les vacances scolaires.
Lors de son entrevue du 31 mars avec le CNVL, le ministre a affiché sa volonté de poursuivre sur sa lancée en attaquant les congés d’été des personnels – pour le moment encore – volontaires.
Après les “vacances apprenantes” de printemps Blanquer compter lancer des "colonies de vacances éducatives" et des modules de soutien scolaire avec des professeur-e-s volontaires.

Cela prouve une nouvelle fois que le gouvernement se sert de cette crise pour casser toujours davantage les droits des salarié-e-s et attaquer voire démolir le statut du fonctionnaire !

SUD éducation dénonce ces nouvelles attaques inacceptables qui prennent prétexte de la crise sanitaire que nous traversons pour mettre en place toutes les obsessions réactionnaires du ministre.

Pour SUD éducation, l’urgence est d’abord sanitaire : la réouverture des établissements scolaires ne doit pas s’effectuer tant que la sécurité et la santé des personnels n’est pas pleinement garantie. La situation ne doit pas servir d’aubaine à un ministre libéral pour démanteler encore le service public d’éducation et accroître les inégalités sociales.

 

 

Partager cet article
Repost0
Published by SUD 61
3 avril 2020 5 03 /04 /avril /2020 17:13

Communiqué de presse

 

Depuis le lundi 16 mars, les écoles sont fermées pour tenter d’endiguer l’épidémie de Covid-19. Il aura fallu attendre le dernier moment pour que des informations claires soient transmises aux Accompagnant-es d’Elèves en Situation de Handicap. Les AESH ne doivent pas se rendre sur leur lieu de travail et conservent leur salaire.
Néanmoins beaucoup d’accompagnant-e-s, qui sont ordinairement employé-e-s par les mairies pour assurer des vacations sur le temps périscolaire ou reçoivent dans le second degré des heures supplémentaires dans le cadre de l’aide au devoir, vont voir leurs revenus diminuer.

De plus l’administration exige qu’elles-ils participent à la continuité pédagogique et éducative, en contactant les enseignant-e-s, en adaptant les supports, en continuant à s’auto-former, en renseignant des questionnaires, en répondant à des mails, en contactant des élèves par tous les moyens possibles, y compris en utilisant le téléphone personnel ou en sortant poster un courrier.
Pourtant le métier d’AESH, qui accompagne des élèves en situation de handicap dans leur parcours scolaire, est difficilement adaptable au télétravail. Et le faible salaire des accompagnant-e-s ne leur permet d’ailleurs souvent pas d’être équipé-e-s en matériel numérique. Le télétravail ne fait qu’accentuer les inégalités entre élèves et entre salarié-e-s. Les AESH font donc comme ils et elles peuvent, avec les outils à leur disposition.

Certaines administrations ont demandé à leurs services de lister les AESH qui seraient volontaires pour effectuer des gardes d’enfants de soignant-e-s sur des temps périscolaires (cantine, temps de garderie, week-end). Cette demande n’a pas de cadre légal : les missions des AESH (spécifiées dans la circulaire n° 2017-084 du 3-5-2017) ne peuvent concerner que des élèves en situation de handicap et doivent être rémunérées par les collectivités territoriales. S’il s’agit de temps scolaire, les AESH n’ont pas à être présent-e-s dans des locaux scolaires seul-e-s, puisque leurs missions s’effectuent d’après les textes sous la responsabilité pédagogique d’enseignant-e-s.

Encore une fois, ces demandes pointent l’impréparation des services de l’ Éducation nationale face à cette crise et met en évidence les inégalités entre personnels.

SUD éducation revendique que l’administration protège ses salarié-e-s précaires en terme de santé et tienne compte de la situation sociale des AESH et de la spécificité de leur métier.

L’urgence est d’abord sanitaire : ce n’est pas de faire travailler les personnels coûte que coûte, et de les exposer aux risques de contamination !


 

 

Partager cet article
Repost0
Published by SUD 61
3 avril 2020 5 03 /04 /avril /2020 17:10

0 805 37 21 34

A partir du lundi 30 mars à 9H00, l’Union syndicale Solidaires met en place un numéro vert d’appui syndical
le 0 805 37 21 34.

Alors que cette classe politique ne pense qu’à sauver le capitalisme, pour les milliers d’adhérentes et d’adhérents de notre Union syndicale, l’heure est à la protection de la santé et la vie des travailleurs et travailleuses. Dans de trop nombreux secteurs, les patron-ne-s refusent de fermer les lieux de travail sous la pression du gouvernement. Dans les secteurs qui doivent continuer à fonctionner pour lutter contre la pandémie, cela ne peut se faire sans respecter les droits des salarié-es ! Le gouvernement a pris des ordonnances le 27 mars, restreignant particulièrement les droits des travailleurs-euses quant aux congés, RTT, à la durée du temps de travail notamment.

L’Union syndicale Solidaires met tout en œuvre pour aider les salarié-es, les chômeurs/ses, les étudiant-es à faire valoir leurs droits, et met à disposition un numéro d’appui syndical animé par des militant-es de tous les secteurs. Ce numéro, pour être accessible à toutes et tous, prend la forme d’un “numéro vert”, gratuit depuis un téléphone fixe ou portable.

La protection de la santé et de la vie des travailleurs et travailleuses est une urgence.

L’union syndicale Solidaires revendique et soutient les travailleurs et travailleuses qui luttent pour :

  • la fermeture immédiate de tous les lieux de travail non essentiels à la vie du pays, sans perte de salaire, ni restriction de droits ;

  • la protection maximale des personnes devant continuer à travailler, droit de retrait effectif pour tous et toutes ;

  • la réorganisation du travail par les salarié-es qui sont sur place ;

  • le maintien et extension des droits des chômeurs et chômeuses ;

  • l’interdiction des licenciements.


 

Partager cet article
Repost0
Published by SUD 61