30 août 2022 2 30 /08 /août /2022 09:49

Cette semaine de rentrée, les assistant·es d’éducation (AED, AP & APS) vont devoir signer leur (renouvellement de) contrat, en CDD ou en CDI pour certain·es. 

Si certains établissements vont anticiper pour que tout soit prêt au 1er septembre, on sait d’ores et déjà que dans un certain nombre de de collèges et lycées tout se fera dans la précipitation : “signez ici et là, maintenant !”.

 

Délai de signature

Légalement, on dispose de 48h après la prise de poste pour signer un contrat de travail (et évidemment ces deux jours travaillés sont rémunérés). Ce délai permet de relire son contrat avant signature.

 

Ce délai s’applique dans le cas où le contrat de travail est signé à la prise de fonction ; si vous êtes invité·e à signer votre contrat en amont de la rentrée 2022, vous disposez du temps dont vous avez besoin pour relire le contrat.

 

Cependant, bien souvent aucun délai n’est prévu par l’administration qui exige une signature immédiate : cela est souvent le résultat de la précipitation de la rentrée, mais c’est totalement en dehors de tout cadre réglementaire.

 

Employeur

Vous êtes en CDD et vous travaillez dans un collège ou un lycée : l’employeur est le·la chef·fe d’établissement ; vous travaillez dans une école : l’employeur est la DSDEN. Pour certains types de contrats (AED remplaçant·es dans certains départements ou APS), l’employeur est le·la recteur·trice d’académie ou la DSDEN. 

 

Vous êtes en CDI, l’employeur est le·la recteur·trice d’académie. Attention cependant, si vous signez votre CDI dans le premier trimestre de l’année scolaire 2022-2023, une mesure dérogatoire permet de déléguer l’embauche aux chef·fes d’établissements. 

 

Mission

Il doit être indiqué dans un article du contrat les missions pour lesquelles nous sommes employé·es, par exemple “Encadrement et surveillance des élèves externat” ou “Assistant·e pédagogique”. Si vous travaillez à l’internat, cela doit être clairement précisé dans votre contrat.

 

Durée du contrat

Les CDD sont au moins d’une année scolaire. Si vous signez votre contrat en début d'année, il doit aller du 1er septembre au 31 août. Si vous signez votre contrat en cours d’année cela dépend s’il s’agit d’un remplacement en raison de l’absence prolongée d’un·e collègues : dans ce cas le contrat couvre la durée de l’absence ; ou s’il s’agit de remplacer un·e collègue qui n’est plus en poste : dans ce cas le contrat démarre le jour de l’embauche et court jusqu’au 31 août. 

 

Vous signez un CDI : il n’y a pas de date de fin de contrat.

 

Période d’essai

En cas de renouvellement en CDD dans le même établissement, ou en CDI, le contrat ne peut pas comporter de période d’essai. Dans le cas de la signature d’un premier CDD, la période d’essai est fixée à une durée maximum d’1/30e de la durée du contrat, soit un mois. Souvent l’article précise “30 jours ouvrés” : la période d’essai s’étend alors au-delà d’un mois calendaire.

 

Cette période d’essai peut être renouvelée une fois, mais cela n’est possible que si c’est indiqué dans le contrat. 

 

Temps de travail

La quotité de travail doit être indiquée dans le contrat : soit sous forme d’un pourcentage (par exemple 50% de quotité de travail), soit sous forme d’un nombre d’heures annuelles (803,5 heures annuelles). Un temps plein correspond à 1607 heures annuelles. Le contrat doit également indiquer un nombre de semaines travaillées (la plupart du temps 39 semaines qui peuvent aller jusqu’à 45). Pour calculer son temps de travail hebdomadaire, il suffit de diviser le nombre d’heures annuelles par le nombre de semaines travaillées. 

 

Pour les assistant·es pédagogiques, exerçant exclusivement en tant qu’AP, le nombre de semaines de référence est fixé à 36, soit la durée d’une année scolaire. Par ailleurs, un volume d’heures annuelles est dédié au temps de préparation. Pour un temps plein, il est de 200 heures annuelles ; pour un temps incomplet il est au prorata de la quotité de travail.

 

Si vous êtes inscrit·es à une formation professionnelle ou diplômante en parallèle, vous devez bénéficier du crédit d’heures pour formation. Pour un temps plein, il est de 200h annuelles, pour un temps incomplet il est au prorata de la quotité de travail. Ce crédit d’heure peut être déduit de votre temps de travail annuel, sans baisse de salaire. Vous devez en faire la demande à votre chef·fe d’établissement, justificatifs de formation à l’appui. Attention, cela doit impérativement figurer sur votre contrat de travail. Les AED en CDI ne peuvent pas bénéficier de ce crédit d’heure.

 

Affectation

Le lieu d’exercice de vos missions est mentionné dans un article du contrat.

 

Rémunération

Le contrat doit mentionner votre indice de rémunération au moment de sa signature : pour les assistant·es d’éducation il correspond à l’indice plancher du SMIC. Au 1er septembre 2022 cet indice brut est 382 (indice net 352). 

 

Si vous signez un CDI, votre indice de rémunération correspond à la grille indiciaire qui sera fixée par un arrêté. En attendant cet arrêté, l’indice de rémunération correspond à l’indice plancher du SMIC.

 

Le contrat comprend des congés annuels qui correspondent aux vacances scolaires (hors semaines administratives pour les AED). Le salaire annuel est lissé sur 12 mois, c'est-à-dire que vous percevez le même salaire chaque mois, quel que soit le nombre d’heures effectuées ce mois-là.

 

Calcul de l’ancienneté

Si vous changez d’établissement, de département ou d’académie, votre ancienneté est reprise tant que vous n’avez pas d’interruption supérieure à 4 mois entre deux contrats, même s’il s’agit d’un nouveau contrat, avec un nouvel employeur. Si vous êtes en CDI et que vous changez d’académie, vous devez être réembauché·e en CDI. 

 

L’employeur ne respecte pas le délai de 48h pour la signature du contrat de travail ?

 

Ce délai est pourtant incompressible. Dans ce cas, vous êtes en droit d’exiger votre contrat et pouvez adresser un courrier à votre employeur (voir modèle ci-dessous).

 

Consultez notre guide syndical AED : https://www.sudeducation.org/guides/guide-syndical-pour-les-assistant-e-s-deducation/ 

 

Contactez également le syndicat SUD éducation de votre département : https://www.sudeducation.org/contact/ 

Modèle de courrier en cas de retard de signature de contrat

 

Nom Prénom

Adresse administrative

Assistant·e d'éducation

Lieu, date

Monsieur·Madame le·la Proviseur·e, 

ou Monsieur·Madame le·la Principal·e,

ou Monsieur·Madame le·la Recteur·trice, 

Objet : Retard de signature de contrat

Madame, Monsieur,

Je suis assistant·e d'éducation et ai pris mes fonctions dans tel établissement [nom] le [date de prise des fonctions].

Pourtant à ce jour je n’ai toujours pas reçu mon contrat de travail. Or le code du travail, dans son article L1242-13, oblige l’employeur à transmettre ce contrat deux jours après l’embauche. L’article 1245 -1 prévoit une indemnité pouvant aller jusqu’à un mois de salaire si ce délai n’a pas été respecté.

Je demande à ce que mon contrat me soit transmis dans les plus brefs délais et qu’une indemnité me soit versée pour non-transmission du contrat de travail.

Copie de ce courrier est adressée au syndicat SUD éducation [syndicat local].

Signature

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25 août 2022 4 25 /08 /août /2022 11:47

L'été a été marqué par les manifestations de la crise climatique avec d'importantes sécheresses et des vagues de canicule. En parallèle, l'inflation, qui devrait atteindre 7 à 8% à la fin de l'année, laisse craindre un accroissement de la pauvreté. Le gouvernement, soutenu par l'extrême droite, refuse de prendre des mesures de justice sociale et environnementale comme la mise à contribution des plus riches par le rétablissement de l'ISF, la taxation des superprofits et des plus gros pollueurs ou la hausse du SMIC. Les entreprises qui polluent sont aussi celles qui enrichissent le plus leurs patrons et leurs actionnaires. Dans l'Éducation nationale comme dans le reste de la société, mobilisons-nous pour imposer la redistribution des richesses au service de la justice sociale et environnementale !

L'inflation grimpe plus vite que nos salaires 

Le gouvernement a annoncé une augmentation du point d'indice de 3,5% à partir de juillet 2022. Cette augmentation ne permet pas de rattraper les conséquences du gel du point d'indice depuis 2010, ni une inflation de 7 à 8%. Avec une si maigre augmentation, une part importante des personnels de l'Éducation nationale auront des difficultés à se nourrir, à se loger, à se déplacer et à se chauffer. 

3;5% d'augmentation du point d'indice, ça fait combien sur ma paie? 

Pour un·e enseignant·e :

  • avec 5 ans d'ancienneté : + 57 euros nets
  • avec 15 ans d'ancienneté : + 67 euros nets
  • avec 28 ans d'ancienneté : + 82 euros nets

Pour un·e AESH :

  • avec 2 ans d'ancienneté : + 49 euros nets
  • avec 7 ans d'ancienneté : + 54 euros nets 

Pour un·e Adjaenes :

  • avec 8 ans d'ancienneté : + 47 euros nets
  • avec 20 ans d'ancienneté : + 50 euros nets. 

L'augmentation du point d'indice augmente davantage les plus gros salaires (ceux des inspecteurs et inspectrices et des chef·fes). 

Public / Privé : tou·tes ensemble en grève le 29 septembre pour nos salaires ! 

Notre employeur doit prendre des vraies mesures pour augmenter véritablement les salaires des personnels de l'Éducation nationale. Il lui suffit de mettre à contribution les plus riches. En 2021, Total a fait 18 milliards d'euros de profits et le CAC 40 a vu ses profits quadrupler avec 174 milliards d'euros ! 

 

L'Éducation nationale a besoin de davantage de personnels ! 

Partout on fait le constat du manque de personnels : il n'y a plus de remplaçant·es, les classes sont surchargées, pas assez de personnels AESH, les personnels administratifs sont débordés et les services médico-sociaux sont réduits à peau de chagrin. La scolarité des élèves, qui ont le plus de difficultés sociales et scolaires, est sacrifiée et nos conditions de travail se dégradent. Il faut d'urgence ouvrir des postes aux concours et rendre nos métiers plus attractifs. 

À la rentrée, syndique-toi ! 

Se syndiquer c'est être mieux informé·e de ses droits. C'est aussi apporter son soutien aux mobilisations pour une société plus juste et pour une école plus émancipatrice, plus respectueuse des droits des personnels et des élèves. 

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25 août 2022 4 25 /08 /août /2022 11:44

À une semaine de la rentrée scolaire, les plus vives inquiétudes demeurent : y aura-t-il assez de personnels pour accueillir les élèves partout sur le territoire à la rentrée? Au-delà de la rentrée, SUD éducation pose la question de la formation et de l'accompagnement des personnels contractuels ou fonctionnaires stagiaires qui vont entrer dans le métier cette année et des capacités de remplacement pendant l'année.

SUD éducation avait tiré la sonnette d'alarme suite aux résultats des concours de l'enseignement au printemps dernier : avec 16,6% de postes non pourvus dans le second degré et 21% dans le premier degré, il y a de quoi s'inquiéter pour la rentrée 2022. Dans le premier degré dans les académies de Créteil et Versailles, plusieurs centaines de postes n'ont pas été pourvus. Dans le second degré, certaines matières (l'allemand, les lettres classiques, les mathématiques...) sont très déficitaires. Partout, les enseignant·es du premier degré font le constat que les absences des personnels ne sont plus remplacées faute de personnels et dans le second degré, il est d'usage d'affecter les remplaçant·es dès le début de l'année sur des remplacements à l'année. La pénurie de personnels ne concerne pas uniquement les enseignant·es, puisqu'on observe un manque criant d'AESH, de CPE, d'AED, de personnels médico-sociaux et de personnels administratifs et techniques.

Pour pallier le manque de personnels, les académies se sont lancées dans des job dating et un recours massif aux personnels contractuels. Néanmoins les personnels contractuels ne bénéficient ni de la même rémunération, ni de la même formation, ni des mêmes droits que les titulaires. De même, le ministère a changé les modalités de stage pour les fonctionnaires stagiaires qui ne seront désormais plus à mi-temps devant des classes et à mi-temps en formation mais à temps plein devant des classes au détriment de leur formation.

La pénurie de personnels est le fruit de la politique libérale de casse des services publics : avec 7900 suppressions de postes en 5 ans dans le second degré, des salaires gelés, les classes surchargées et des conditions de travail dégradées... les métiers de l'éducation manquent d'attractivité. On observe, dans l'Éducation nationale, une dynamique semblable à celle de la Poste, de la SNCF ou de l'hôpital : les baisses de moyens entraînent une dégradation des conditions de travail qui conduit à une crise du recrutement qui justifie le recrutement de personnels non-titulaires et la baisse du nombre de fonctionnaires. Par ailleurs cette politique met à mal l'égalité de traitement sur le territoire puisque les zones les plus défavorisées sont les premières touchées par le manque de personnels, les carences de formation de ces personnels et les non-remplacements alors même que l'enseignement privé profite de la dégradation du service public d'éducation pour se développer.
Derrière le manque de personnels, ce sont les inégalités entre les personnels et entre les élèves qui se creusent.

Au contraire, le service public d'éducation doit être financé à hauteur des ambitions de notre société : pour une école émancipatrice, qui combat les inégalités et qui garantisse à tou·tes les élèves les mêmes droits.

SUD éducation revendique :

  • une augmentation générale et conséquente des salaires : + 400 euros pour tou·tes et un SMIC à 2200 euros bruts,
  • la titularisation sans condition de concours ni de nationalité de tous les personnels contractuels,
  • la stagiairisation de tou·tes les admissibles qui sont sur les listes complémentaires.
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11 août 2022 4 11 /08 /août /2022 12:12

Expresssion de la fédération Sud éducation

Le gouvernement annonce une hausse du budget de l'Éducation nationale pour 2023, de 56,5 à 60,2 milliards d'euros. Le Ministre des Comptes publics, Gabriel Attal qualifie cette mesure d' «historique ». Pourtant, une hausse similaire avait déjà eu lieu sur le budget 2017 sans qu'une véritable amélioration des conditions de travail n'aie lieu. De même, cette hausse de 4,5% du budget ne comble pas l'inflation qui atteint les 6%.

Pour SUD éducation, il est à craindre que cette « hausse » ne finance uniquement la maigre augmentation indiciaire du fait de l'inflation, les annonces concernant les rémunérations des enseignant•es en début de carrière ainsi que les primes au mérite envisagées par l'exécutif. 

Cette mesure qualifiée d'« historique » risque de n'être que la mise en musique de dispositions déjà annoncées et déjà insuffisantes. La revalorisation de 3,5% du point d'indice ne pallie pas l'inflation qui est déjà de 6% et les personnels les moins bien rémunéré•es de l'Éducation nationale risquent de rencontrer des difficultés pour finir le mois et se chauffer ou se déplacer l'hiver prochain. De même, la politique de rémunérations au mérite, que tente d'imposer le gouvernement, est largement combattue par SUD éducation car elle aggrave les conditions de travail de tou•tes et creuse les inégalités salariales. L'augmentation des missions et du temps de travail sur la base du « volontariat » pénalise en premier lieu les femmes du fait des contraintes domestiques et les personnels en situation de handicap. 

Enfin, l'annonce de la montée en puissance de l'apprentissage avec un financement de 6,7 milliards d'euros laisse craindre un transfert des moyens des lycées professionnels vers l'apprentissage marquant la mise à sac de l'enseignement professionnel sous statut scolaire.

Pour SUD éducation, les personnels doivent observer une amélioration de leurs conditions de travail et de vraies augmentations pour tou•tes dès la rentrée prochaine. 

SUD éducation a construit un plan d'urgence pour répondre à la crise que traverse aujourd'hui le service public d'éducation, il faut :

  • recruter davantage pour baisser le nombre d'élèves par classe,
  • rémunérer davantage les personnels, 
  • former davantage les personnels, et pas seulement en début de carrière,
  • titulariser les personnels précaires de l'Éducation nationale.
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21 juillet 2022 4 21 /07 /juillet /2022 14:11
Ce communiqué de la Fédération Sud éducation a été publié le 20/07/2022

Le ministère de l'Éducation nationale a rendu public ce mardi 19 juillet le protocole sanitaire qui s'appliquera à compter de la rentrée de septembre. L'angle d'approche est globalement le même que pendant la période Blanquer. Le protocole définit plusieurs niveaux, censés correspondre à autant de degrés de gravité de la situation épidémique, chaque niveau comportant son lot de mesures.

Une fois encore, aucun critère n'est défini pour le passage d'un niveau à l'autre. Tout au plus est-il précisé que la décision s'appuiera sur une "analyse qualitative", notamment la nature du variant en circulation, et une "analyse quantitative", et notamment la situation hospitalière. Néanmoins, sans seuil prédéfini, les décisions de classement resteront politiques, au détriment possiblement de la santé des usager·es et des personnels.

Par ailleurs, les mesures détaillées dans le protocole sont largement a minima, l'essentiel correspondant à la déclinaison dans l'éducation des mesures de droit commun. Concernant le niveau le plus élevé, il n'y a, contrairement à nos revendications, aucun cadrage national concernant une éventuelle mise en œuvre des dédoublements en lycée. Enfin, si le ministère souhaite afficher davantage de prise en compte des personnels, notamment à travers le délai de 10 jours de mise en œuvre en cas de changement de niveau, le flou général autour des mesures risque de mettre de nouveau les personnels dans des situations très difficiles.

Surtout, l'approche concernant la gestion de la crise sanitaire se limite une fois encore à celle de l'organisation du service. La question des moyens est de nouveau tout bonnement évacuée. Pourtant, SUD éducation revendique, depuis le printemps 2020, un plan d'urgence pour l'éducation, afin de faire face durablement à cette crise sanitaire qui se prolonge. Un tel plan d'urgence aurait un intérêt double. D'une part, il doit permettre une réduction des effectifs présents simultanément dans les écoles et établissements, afin de limiter la circulation du virus. D'autre part, il doit permettre de compenser les inégalités et les difficultés qui se sont accrues pendant les années passées.

La période est marquée par des crises sanitaires et environnementales multiples. Dans ce contexte, il est plus que jamais urgent de mettre en œuvre des mesures de justice sociale et environnementale, pour transformer la société en profondeur.

 
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21 juillet 2022 4 21 /07 /juillet /2022 14:07

Ce communiqué de la Fédération Sud Education a été publié le 20/07/2022

SUD éducation a été reçue ce mardi 19 juillet, suite à une demande d'audience intersyndicale (avec la FSU, la CGT, FO, le SNCL et le SNALC), au ministère de l'Éducation nationale. Nous nous attendions a minima à recevoir des annonces concernant une modification de la grille de rémunération tenant compte de l'augmentation du SMIC. Or, le ministère n'a rien annoncé du tout, mais s'est contenté d'écouter nos revendications ! C'est à l'image du mépris du ministère pour les AESH.

La délégation SUD éducation a argumenté sur le fait que la situation est intenable : les trois premiers échelons se tiennent dorénavant en trois points, et c'est bientôt le troisième échelon qui sera rattrapé par la hausse du point d'indice. Le mot d'ordre est simple et urgent : refonte de l'ensemble de la grille, et pas seulement modification des échelons les plus bas ! C'est l'ensemble de la rémunération qu'il faut revoir immédiatement !

Nous avons également insisté sur le problème des temps incomplets imposés, et réclamé le fait que les AESH soient rémunéré-es sur un temps plein, avec 24 heures devant élèves. C'est très important pour que les AESH puissent exercer correctement leurs missions. Nous avons également dénoncé les PIAL, et le double employeur.

Nous avons réclamé le versement immédiat de la prime REP et REP+ aux AESH, en rappelant que SUD avait gagné le versement de cette prime pour les AED au Conseil d'État.

Enfin, nous avons dénoncé les conditions de renouvellement en cette fin d'année, et notamment les non-renouvellements de contrats non justifiés pour les personnels en ASA ou en arrêt maladie.

Les réponses du ministère ont été très insatisfaisantes. On nous explique que le ministère a fait des efforts ces dernières années!

Le ministère a dit prendre en note la demande d'un groupe de travail très rapide sur la rémunération. On nous a posé des questions sur les PIAL, en nous demandant si les PIAL pouvaient être améliorés. Nous avons répondu que notre mot d'ordre était simple : abandon des PIAL !

SUD éducation revendique plus que jamais pour les AESH :

  • un statut de fonctionnaire
  • un salaire digne
  • l'abandon des PIAL
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9 juin 2022 4 09 /06 /juin /2022 12:00
Ce communiqué a été publié le 09/06/2022

Ce Conseil Supérieur de l'Éducation s'inscrit encore dans le terme du mandat de Jean-Michel Blanquer au ministère de l'Éducation nationale. Ces cinq années que Jean-Michel Blanquer a passées, non pas aux côtés, mais contre les personnels, ont été le théâtre d'une entreprise de dégradation sans précédent du service public d'éducation et d'une maltraitance ininterrompue et brutale des personnels.

Le départ de Jean-Michel Blanquer est un soulagement pour les personnels, il était le symbole d'un management autoritariste et du passage en force de réformes inégalitaires qui ont désorganisé le service public d'éducation.

Nous regrettons néanmoins que le nouveau Ministre de l'Éducation nationale, Monsieur Pap Ndiaye, soit absent aujourd'hui. Il aurait pu montrer aux organisations syndicales que sa nomination n'était pas qu'un symbole et qu'il était prêt à revenir sur la politique anti-sociale de son prédécesseur comme l'avait fait avant lui d'autres Ministres de l'Éducation nationale fraîchement nommés.

Cela étant dit, nous nous attacherons à rappeler qu'alors que les personnels préparent dans les écoles et les établissements scolaires la rentrée scolaire prochaine, les plus vives inquiétudes s'expriment.

Toutes les conditions sont réunies pour que l'année scolaire 2022 se déroule dans des conditions déplorables : le nombre d'admissibles aux concours du 1er degré laisse penser que plus de 1700 postes ne seront pas pourvus. De même , dans le second degré, le faible nombre d'admissibles au concours indique qu'à nouveau des classes n'auront pas d'enseignant·es devant elles à la rentrée. En cette fin d'année scolaire déjà, des élèves de troisième s'apprête à passer l'épreuve de technologie au DNB alors qu'elles et ils n'ont eu aucun cours de technologie cette année, faute de professeur·e.

Les conditions d'entrée dans le métier avec le retour des stagiaires à temps plein à la rentrée 2022 laissent craindre une augmentation du nombre de démission comme cela avait été le cas suite à la réforme Darcos de 2008. C'est peu ou prou la même réforme qui est de nouveau imposé 14 ans plus tard avec le recul du concours à la fin du master et la stagiairisation à temps plein.

Par ailleurs, les annonces récentes du Président Macron à Marseille témoignent du profond décalage entre les besoins réels du service public d'éducation et la politique gouvernementale. Celui-ci a affiché sa volonté de faire des écoles de petits établissements dirigés par des directeur⋅ices qui pourraient être amené⋅es à recruter sur profil l'intégralité de l'équipe. Or les personnels n'ont pas besoin de nouvelles hiérarchies intermédiaires. Ce dont les personnels ont besoin c'est de respect, de reconnaissance et surtout de moyens pour enseigner dans de bonnes conditions. Cela passe par la baisse des effectifs par classe, par la rénovation des locaux insalubres et énergivores, par la création d'un véritable secteur médico-social dans l'Éducation nationale, par le recrutement de personnels AESH pour accompagner tous les élèves en situation de handicap et d'une véritable formation initiale et continue pour les personnels.

Voilà quelle devrait être, pour SUD éducation, la feuille de route du nouveau Ministre de l'Éducation nationale.

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9 juin 2022 4 09 /06 /juin /2022 11:58
Ce communiqué a été publié le 09/06/2022

La plateforme Parcoursup a été mise en place à l'automne 2017 (à marche forcée, et avant même que la loi Orientation et Réussite des Étudiants ne soit votée en mars 2018). Depuis, chaque année, l'ouverture de la phase de propositions aux plus de 800 000 candidat·es va de pair avec de nombreuses critiques de cette plateforme d'affectation dans l'enseignement supérieur français.

SUD éducation porte depuis 2017 la critique de Parcoursup et du principe de fonctionnement de la plateforme :

- en amont de la phase de proposition, ce système représente beaucoup de travail pour les candidat·es (pour chaque formation demandée, il faut rédiger un "projet motivé") et pour les enseignant·es du secondaire qui aident à la construction des voeux ;

- les vœux des candidat·es sont soumis à une validation via la fiche Avenir : le contrôle sur les décisions d'orientation est ainsi renforcé, et donc, mécaniquement, les processus d'auto-censure de la part des candidat·es ;

- avec Parcoursup, l'ensemble des formations post-bac fonctionne désormais sur le système d'admission des secteurs sélectifs du supérieur (classes prépa, sections techniciens supérieur, écoles) : il s'agit d'une généralisation de la sélection sur dossier pour l'entrée dans le supérieur, alors qu'avant 2018 les formations universitaires "non sélectives" ne pouvaient trier et classer les bachelier·es ;

- cette sélection généralisée est très difficile à comprendre car les critères de sélection varient selon chaque formation ;

- Parcoursup est un système de listes d'attente national sur plusieurs mois, alors que le système antérieur, Admission Post-Bac, fonctionnait en trois phases synchronisées grâce à une hiérarchisation des voeux par les candidat·es (l'idée était de leur proposer le voeu le plus haut placé dans leur liste) ;

- ce système de listes d'attente fait que les candidat·es les mieux doté·es scolairement, donc en général socialement, se retrouvent les premier-es avec des propositions, et, souvent, en situation de choisir parmi plusieurs propositions, alors que les candidat·es avec de moins bonnes notes doivent attendre plusieurs semaines et reçoivent moins de propositions d'affectation.

A ces problèmes liés au fonctionnement de Parcoursup s'ajoute une variable conjoncturelle : la démographie étudiante. Entre 2015 et 2020, le nombre d'étudiant·es nouvellement inscrit·es à l'université (qui accueille la majorité des entrées dans les études supérieures) a fortement augmenté avec près de 29 000 (+9,7 %), et 97 500 pour l'ensemble des inscrit·es (+6,3%). Cela résulte de plusieurs éléments, dont une augmentation des naissances dans les années 2000 (que l'on pouvait donc largement anticiper). Au lieu d'ouvrir les capacités d'accueil correspondant à ce phénomène sociodémographique (comme cela a été fait dans les années 1960 et 1990 en France), la solution pour gérer la pénurie de places a été... Parcoursup ! Avec ce système, les candidat·es pensent que leur classement (très souvent sur liste d'attente) tient à leur niveau scolaire, alors qu'il reflète surtout les difficultés des formations à accueillir les étudiant·es dans de bonnes conditions. De plus, avec la fin de la hiérarchisation des voeux, il est impossible de dire aujourd'hui combien de candidat-es voulaient s'inscrire dans telle ou telle filière depuis 2017, donc de prévoir les capacités d'accueil en conséquence. Comme partout en Macronie : que les "meilleur·es" (qui sont aussi les plus favorisé·es économiquement et culturellement) gagnent et fassent les études qu'ielles souhaitent !

Parcoursup est un système de tri selon le niveau scolaire (et donc social). Mais son fonctionnement (CV, listes d'attente, saturation des formations) le rapproche étonnamment de Pôle Emploi : candidatez à des offres, puis attendez un retour (souvent un refus) et finissez par vous contenter d'une place qui ne vous convient pas mais que vous "méritez". Il s'agit en fait d'habituer la jeunesse à une société de sélection sociale et de méritocratie, mais aussi à l'idée néolibérale que dès les études, chacune et chacun doit être un entrepreneur de soi, en capacité de "se vendre" par la mise en valeur ses "compétences" et "savoirs-être". Combiné au Bac Blanquer organisé en contrôle continu dès la classe de 1ère, le dispositif Parcoursup engendre une situation pathogène pour de nombreux·ses jeunes et pervertit leur rapport aux études: il ne s'agit plus d'apprendre, y compris en ayant droit à l'erreur, mais de valoriser son dossier en vue du marché concurrentiel de l'enseignement supérieur.

Pour une université publique, ouverte à toutes et tous, SUD éducation revendique:

  • La gratuité de l'enseignement supérieur pour toutes et tous, sans condition de nationalité (abrogation de la plateforme Bienvenue en France)
  • La fin de la sélection via Parcoursup et la future plateforme Trouver mon Master. Tout bachelier.ère doit pouvoir s'inscrire dans l'université ou la filière de son choix.
  • Pour cela, il faut une augmentation des capacités d'accueil qui ne peut passer que par l'embauche de plus de 50 000 personnels administratifs et enseignants titulaires dans les prochaines années. Il faudrait près de 30 000 personnels enseignant-es temps pleins dès à présent pour compenser les heures complémentaires.
  • La construction/rénovation de 10 universités et la réquisition immédiate de locaux vides pour permettre des conditions d'études et de travail décentes.
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2 juin 2022 4 02 /06 /juin /2022 11:54
Ce tract a été publié le 02/06/2022

La mobilisation contre la réforme des retraites de 2019 a mis au jour le fort mécontentement des personnels de l'Éducation nationale quant à leur rémunération.
Depuis, le gouvernement a multiplié les annonces sans pour autant améliorer véritablement notre pouvoir d'achat : les primes attribuées n'ont pas permis de revaloriser véritablement la rémunération des personnels. Les conditions de la rentrée 2022 sont alarmantes : un manque d'enseignant·es est à prévoir selon les disciplines et les départements. Les bas-salaires sont en partie responsables de la faible attractivité des métiers de l'éducation.
SUD éducation fait le point sur les annonces survenues depuis le Grenelle de l'Éducation et porte des revendications pour la revalorisation de nos salaires.

Depuis le Grenelle de l'Éducation : quelles évolutions salariales?

Si les mesures issues du Grenelle ont pu compenser dans une certaine mesure les baisses de pouvoir d'achat de certains personnels, elles ont cependant constitué un nouveau vecteur d'inégalité entre les personnels. La prime d'équipement informatique ne concerne que les enseignant·es et la prime d'attractivité pour les personnels en début de carrière accroît les inégalités puisque les personnels les moins bien rémunérés de l'Éducation nationale, comme les AED, les AESH (très majoritairement des femmes), et les personnels des filières administratives, techniques et de santé, n'y ont pas droit. Par ailleurs, au sein même des personnels enseignant·es, le mode de calcul de la prime diffère selon si les personnels sont titulaires ou non de telle sorte que la prime est plus faible pour les enseignant·es non titulaires.

La forte mobilisation des AESH a également conduit le ministère à concevoir une grille de progression salariale à l'ancienneté pour les AESH. Néanmoins les maigres augmentations ne viennent pas à bout de la précarité imposée par un SMIC trop bas et des temps incomplets imposés.

Enfin, la seule mesure salariale pour les AED résulte de l'action de SUD éducation qui a gagné le paiement de l'indemnité REP/REP+ pour les AED au Conseil d'État.

Une politique salariale pour combattre les inégalités !

La politique salariale de l'Éducation nationale aggravent les inégalités et la précarité.
Alors que les recteur⋅ices et les IA-Dasen ont vu leurs primes et indemnités augmenter jusqu'à dépasser plus de 50 000 euros annuels, les AESH gagnent toujours en moyenne 750 euros par mois. 92 % des personnels AESH sont des femmes. L'égalité salariale et la lutte contre la précarité sont pourtant des enjeux essentiels de l'émancipation des femmes.
Le salaire net des enseignantes reste inférieur de 13,9% à celui de leurs collègues masculins. Il existe plusieurs raisons à cela. Les HSA profitent essentiellement aux hommes, qui perçoivent 51% de rémunération liée aux HSA de plus que les femmes, et les femmes sont plus souvent contraintes de prendre en charge la garde des enfants et sont bien plus souvent à temps partiel.

SUD éducation revendique une redistribution plus juste des richesses pour lutter contre les inégalités. Pour la seule année 2020, 51 milliards d'euros de dividendes ont été distribués aux actionnaires des entreprises du CAC 40, les richesses produites doivent permettre d'augmenter les salaires pour tendre vers une vraie égalité salariale.

Gel du point d'indice : ça suffit !

Le gouvernement a annoncé par voie de presse en pleine campagne électorale son projet d'augmentation du point d'indice, néanmoins aucune mesure n'a encore été prise. Le point d'indice, dont la valeur détermine le montant du salaire brut. Il a une influence également déterminante sur le niveau des retraites, calculée pour les fonctionnaires sur la base du traitement brut. La valeur du point d'indice a baissé comparativement à l'inflation de près de 34% entre 1995 et 2021. En 2022, l'inflation risque d'atteindre 4%.

Cela signifie qu'à indice égal et hors primes, les salaires réels des personnels ont fondu de près de 40% depuis 1995.

Une augmentation du point d'indice est donc une étape nécessaire, et elle doit être substantielle pour au moins dépasser l'inflation de ces cinq dernières années. Néanmoins, une simple augmentation du point d'indice aura pour conséquence d'augmenter bien davantage les hauts revenus que les bas salaires dans l'Éducation nationale. Il faut au contraire tendre vers l'égalité salariale. C'est pourquoi cette augmentation du point d'indice doit être couplée à une refonte des grilles indiciaires des agent⋅es, pour garantir que plus les salaires sont faibles, plus ils seront augmentés.

SUD éducation revendique :
  • un salaire minimum porté immédiatement à 2000 euros bruts;
  • l'indexation des salaires sur l'inflation pour garantir le maintien du niveau de vie des personnels en activité et à la retraite;
  • l'intégration des primes et indemnités générales aux salaires, et la compensation des tâches supplémentaires et des conditions difficiles par des réductions des services;
  • un remboursement intégral des frais de déplacement des personnels dans le cadre de leurs missions, suivant le barème fiscal;
  • l'extension de la prime REP-REP+ à tous les personnels.
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Published by SUD 61
2 juin 2022 4 02 /06 /juin /2022 11:49
Ce communiqué de Sud éducation a été publié le 01/06/2022

L'académie de Toulouse, dès le 30 mars, et l'académie de Versailles, à partir du 30 mai, ont mis en œuvre une procédure de "jobdating". Celle-ci fait aujourd'hui scandale. Il s'agit d'une procédure accélérée de recrutement de personnels contractuels enseignants, mais aussi d'infirmiers et AESH. Les entretiens de recrutement durent entre 20 et 30 minutes et sont menés par des inspecteurs·trices. La seule condition de recrutement, pour les postes d'enseignant·es, est d'être titulaire d'un bac +3 minimum. 

SUD éducation dénonce sans ambiguïté aucune cette procédure. Le caractère expéditif du recrutement laisse entendre à la société que les compétences professionnelles et les connaissances disciplinaires nécessaires pour exercer les missions concernées sont minimales. Il jette le discrédit sur les parcours de formation initiale dont ont bénéficié les professeur·es actuellement en poste. Ce nouveau mode de "prof bashing" est renforcé par la communication effectuée autour de ces job dating par les rectorats et les médias qui s'en emparent. 

Cette procédure révèle l'état de délabrement dans lequel se trouve le service public d'éducation après plusieurs décennies de casse par les gouvernements successifs. Le métier n'attire plus les étudiant·es, comme en témoignent les chiffres des concours du premier et du second degré. Le nombre d'admissibles au CRPE, à titre d'exemple, est cette année particulièrement inquiétant. Les causes de cette crise du recrutement sont connues : déclassement salarial, moyens insuffisants, contre-réformes successives, casse de la formation initiale. Pour SUD éducation, il est plus que jamais nécessaire d'exiger un plan d'urgence pour l'éducation qui prenne en compte tous ces aspects. 

Pour autant, les futur·es collègues qui sont recruté·es en ce moment ne sont pas à blâmer. Au contraire, SUD éducation les assure dès à présent de tout son soutien dans les épreuves qu'ils et elles auront à affronter. Partout, SUD éducation défendra ces collègues précaires, comme nous l'avons toujours fait. 

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