19 mai 2022 4 19 /05 /mai /2022 08:05

Paris, le 18 mai 2022

Madame la Première Ministre,

Vous prenez vos fonctions dans un contexte où plus que jamais nous avons besoin d'un service public de l'Éducation renforcé. Or l'École publique et laïque a subi de profonds bouleversements ces dernières années. La multiplication des réformes imposées à marche forcée et le manque chronique de moyens ont dégradé les conditions de travail des personnels et des élèves. Une politique salariale inadaptée aux défis des rémunérations des personnels a conduit à un recul du niveau de vie des personnels. Les personnels aux plus faibles rémunérations en particulier les AESH, les AED, la plupart des contractuels se trouvent dans une précarité inacceptable. Le déficit d'attractivité des métiers de l'Éducation nationale et de l'Enseignement agricole public s'amplifie année après année.

La situation pour la prochaine rentrée est inquiétante. Avec la chute importante du nombre de présents aux concours de recrutement, : des personnels vont manquer pour la rentrée 2022. Ceci alors que celles et ceux en postes dans les écoles, les établissements et les services sont épuisés par les réformes à marche forcée du dernier quinquennat et inquiets des projets annoncés.

Dans ce contexte, nos organisations FSU, UNSA Education, FNEC FP-FO, SGEN-CFDT, CGT Educ'action, SNALC, SUD Éducation, SNCL-FAEN, FO-EA, CGT Agri, SUD Rural Territoires et FCPE, considèrent que des mesures doivent être prises de toute urgence

Il est nécessaire de mobiliser des moyens notamment en pérennisant partout où elles existent les listes complémentaires en y recourant en première intention. Il faut également dès maintenant renouveler les contractuels mobilisés pour assurer les remplacements cette année.

Dans l'immédiat, nous demandons un moratoire sur les suppressions de postes présentées dans les comités techniques malgré l'avis défavorable des organisations syndicales. Les dotations doivent être abondées pour tous les personnels.

Il est essentiel également de redonner de la force à l'École publique, trop de fermetures d'écoles sont constatées sur l'ensemble des territoires.

Au titre des priorités à engager dès le début du quinquennat, nous vous confirmons notre exigence d'une revalorisation ambitieuse des salaires pour tous les personnels non seulement pour compenser la perte de pouvoir d'achat depuis plusieurs années mais pour redonner de l'attractivité aux métiers des services publics d'Éducation, sans conditionnement à des tâches supplémentaires, dans le respect des statuts et du droit à un déroulement de carrière. Dans un contexte d'inflation importante, le point d'indice doit être revalorisé dans les plus brefs délais, afin de rattraper les pertes subies depuis des années.

Enfin, le projet de réforme des retraites annoncé est inacceptable et nous vous confirmons notre hostilité à tout nouveau recul de l'âge légal pour pouvoir partir en retraite.

Soyez assurée, Madame la Première Ministre, que nous sommes déterminés dans la défense de l'École publique, de ses personnels et des élèves. Nous serons particulièrement attentifs à la prise en compte de la voix des personnels et des parents d'élèves dans les premières décisions du gouvernement au regard de l'urgence de la situation.

Veuillez agréer, Madame la Première Ministre, l'expression de nos salutations respectueuses.

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16 mai 2022 1 16 /05 /mai /2022 08:51
Ce communiqué a été publié le 16/05/2022

Le personnel de la Bibliothèque nationale de France (BnF) se mobilise depuis plusieurs semaines maintenant pour la défense de ce service public essentiel, pour leurs emplois et leurs conditions de travail et contre la précarité. Mardi 10 mai dernier, ils et elles étaient nombreux.euses en grève, soutenu.es par plusieurs associations de lecteurs et lectrices et d'usagers et usagères.

La BnF rayonne dans le monde entier et sa direction pavoise, mais la réalité pour le personnel et les usagers.ères, c'est 400 postes supprimés depuis 10 ans, avec en particulier 32% de postes de perdus pour les magasiniers.ères, agent.es de catégorie C, le retour de contrats ultra-précaires d'un an pour soi-disant aider des étudiant.es au lieu des CDI utilisés actuellement pour les contractuel.les à temps incomplet, des transferts de postes vers d'autres sites pour combler des besoins et ne pas créer de postes et une réorganisation qui dégrade les conditions de travail pour le personnel et la qualité du service public pour les lecteurs et les lectrices.

Après plusieurs mois de restrictions dues à la crise sanitaire, la direction vient de mettre en œuvre une restriction sans précédent de l'accès aux collections qui pénalise déjà lourdement le travail des chercheuses et des chercheurs tout en dégradant les conditions de travail du personnel. Alors que les étudiant.es et les chercheurs.euses pouvaient en temps normal avoir la communication directe des documents patrimoniaux des magasins toute la journée de 9h à 17h, dorénavant la communication directe ne se fera que pour 3h30 et uniquement l'après-midi, seule la communication différée des documents étant encore possible le reste de la journée.

C'est-à-dire que la plus grande bibliothèque et ressource bibliographique de France ne fonctionnera désormais complètement que pendant 3h30 par jour pour les chercheurs.euses souhaitant y effectuer un travail de recherche et de documentation. Cette restriction est due aux sous-effectifs et la volonté de continuer à supprimer des postes et à imposer des contrats précaires, qui empêchent un fonctionnement normal. Mais à cause de cela, ce sont aussi les conditions de travail et la qualité de la recherche des chercheurs.euses et des étudiant.es qui sont dégradées, eux et elles aussi subissent les conséquences négatives de ce recul du service public. Nous sommes toutes et tous concerné.es !

C'est pourquoi, nos organisations SUD éducation et SUD Recherche EPST expriment leur solidarité et apportent leur soutien aux revendications des collègues de la BnF qui nous permettent, chercheurs et chercheuses, doctorant.es, membres du personnel de l'ESR et des EPST d'effectuer notre travail de recherche. Nous sommes solidaires de la grève appelée par l'intersyndicale et en particulier par nos camarades de la section SUD Culture de la BnF. Nous appelons à signer la pétition intersyndicale et la pétition des usager.es, à soutenir la lutte du personnel de la BnF et à se rendre mardi 17 mai au rassemblement et au piquet de grève à 11h30 dans le hall Est du site de Tolbiac à Paris (station Bibliothèque François Mitterrand, ligne 14 du métro ou RER C).

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16 mai 2022 1 16 /05 /mai /2022 08:49
Ce communiqué a été publié le 13/05/2022
 

Le 13 mai 2022, tous les derniers résultats de l'admissibilité au concours de recrutement des professeur·es des écoles (CRPE) sont tombés et le bilan est sans appel : dans le premier degré comme dans le second degré, la dégradation des conditions de travail, la stagnation des salaires en dépit de l'inflation et le mépris ministériel découragent les candidat·es et vident les salles des concours.
Les chiffres parlent d'eux mêmes : dans l'académie de Créteil, pour 1079 postes offerts au concours, il n'y a que 521 personnes admissibles. Même si toutes ces personnes admissibles étaient finalement admises, le taux de recrutement serait de moins de 50 %.
Dans l'académie de Versailles, c'est encore pire avec 484 admissibles pour 1430 postes : seul un tiers des postes offerts au concours pourra donc être pourvu dans le meilleur des cas.

Si la situation n'est pas aussi catastrophique dans toutes les académies, l'état des lieux n'en demeure pas moins alarmant puisque, au total, si toutes les personnes admissibles dans toutes les académies étaient déclarées admises (ce qui est impossible), il manquerait 1730 postes au niveau national dans le premier degré. La seule solution, pour les académies, sera de recruter toutes les personnes sur les listes complémentaires puis de recruter à tour de bras des contractuel·les qui ne bénéficieront ni de la même formation ni des mêmes droits.

Pour SUD éducation, cet effondrement du recrutement est la conséquence directe du mauvais traitement infligé aux personnels de l'éducation depuis 5 ans. Face à cette crise, il faut un plan d'urgence à même de redonner envie de devenir enseignant·e.

SUD Éducation revendique :
- une augmentation générale et conséquente des salaires
- la titularisation sans condition de tous les professeur·es contractuel·les
- le retour à un concours de recrutement à bac+3, suivi de 2 années de formation rémunérées et validées par l'attribution d'un Master pour toute·s les professeur·es des écoles.

 

  nombre de postes nombre d'admissibles taux d'admissibilité nombre de postes susceptibles d'être effectivement pourvus
Aix-Marseille 395 499 126,33 395
Amiens 256 320 125,00 256
Besançon 124 178 143,55 124
Bordeaux 242 404 166,94 242
Caen 86 183 212,79 86
Clermont-Ferrand 78 157 201,28 78
Corse 20 38 190,00 20
Créteil 1079 521 48,29 521
Dijon 172 198 115,12 172
Grenoble 406 495 121,92 406
Guadeloupe 32 65 203,13 32
Guyane 172 105 61,05 105
Lille 535 910 170,09 535
Limoges 58 98 168,97 58
Lyon 470 668 142,13 470
Martinique 31 63 203,23 31
Mayotte 160 40 25,00 40
Montpellier 254 389 153,15 254
Nancy-Metz 264 310 117,42 264
Nantes 216 369 170,83 216
Nice 215 339 157,67 215
Orléans-Tours 272 422 155,15 272
Paris 219 180 82,19 180
Poitiers 133 300 225,56 133
Reims 154 200 129,87 154
Rennes 137 273 199,27 137
Réunion 153 250 163,40 153
Rouen 165 288 174,55 165
Strasbourg 149 291 195,30 149
Toulouse 246 560 227,64 246
Versailles 1430 484 33,85 484
         
Total 8323 9597 115,31 6593
 
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16 mai 2022 1 16 /05 /mai /2022 08:49
Ce communiqué a été publié le 09/05/2022

Le jeudi 24 février 2022, les député·es ont adopté définitivement à l'assemblée nationale une loi sur le harcèlement scolaire. Ce texte prévoit entre-autres la CDIsation des personnels AED après 6 ans de CDD. Néanmoins, à ce jour, le décret d'application n'est toujours pas sorti. 

SUD éducation est quotidiennement contacté par des personnels AED qui, arrivant au terme de leurs 6 années de CDD, s'inquiètent de leur réemploi en CDI. Les personnels AED pouvant prétendre au CDI n'ont reçu aucune information alors même que la période des renouvellements de contrat s'ouvrent actuellement. 

SUD éducation intervient auprès du ministère, des rectorats et des DSDEN pour exiger l'application de la loi : les AED qui arrivent à 6 ans de service doivent être réemployé·es en CDI. 

SUD éducation appelle les AED à se mobiliser en signant la pétition ci-dessous et en contactant le syndicat SUD éducation de leur département afin d'être mis·es en relation avec d'autres personnels AED. 

https://www.change.org/p/cdisation-des-aed-il-faut-appliquer-la-loi

Nous appelons également les collègues dans les établissements à faire remonter la motion suivante. 

La CDIsation des AED a été arrachée par les personnels de Vie scolaire qui se sont massivement mobilisé·es, elle doit être effective dès maintenant. 

II est temps de mettre la CDIsation des AED à l'agenda du ministre de l'Éducation nationale ! 

 

Motion des personnels du [collège / lycée...... ]


à Monsieur/Madame le/la Recteur/Rectrice de l'Académie de [...]

à Monsieur/Madame le/la DASEN de [dpt]

 

Le jeudi 24 février, les député·es ont adopté définitivement à l'assemblée nationale une loi sur le harcèlement scolaire. Promulgué le 2 mars 2022, ce texte prévoit, dans son article 10, la CDIsation des personnels AED après 6 ans de CDD ; or le décret d'application de ce texte n'est pas sorti et le ministère n'a fait aucune communication sur ce sujet. Les AED qui vont finir leur sixième année de service en août 2022 attendent pourtant impatiemment de savoir si elles et ils seront réemployé·es en CDI à la rentrée prochaine. 

 

Les personnels du [collège / lycée...... ] s'adressent à vous pour demander le réemploi en CDI des personnels AED de l'établissement ayant effectué 6 ans de service. 

 

La CDIsation est une avancée et correspond à un véritable besoin de stabilité des EPLE comme le nôtre.

 

Nous vous prions de bien vouloir agréer l'expression de notre attachement sincère au service public d'éducation.

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16 mai 2022 1 16 /05 /mai /2022 08:48
Ce tract a été publié le 12/05/2022
 

Le programme du candidat Macron, désormais élu, menaçait explicitement les lycées professionnels, désignés comme l'une des cibles principales du futur gouvernement. Il est désormais élu et les mesures annoncées doivent être combattues pour ce qu'elles sont : une attaque contre le service public d'éducation lourde de conséquences pour les élèves comme les personnels.

Une augmentation de 50 % de stages en entreprise : au bénéfice de qui ?

Pour les lycéens professionnels, les périodes passées en stage augmenteront de 50 %. Pour le bac professionnel, elles seront de 30 semaines, contre 18 à 22 semaines aujourd'hui. La réforme Blanquer avait déjà saccagé le nombre d'heures d'enseignement disciplinaires : ce n'est pas fini !

Nous disons nous que le lycée professionnel ce n'est pas l'entreprise.

C'est le service public d'éducation qui doit plus encore être au bénéfice de l'égalité et de l'émancipation des futur·es travailleuses et travailleurs. Pas subordonné à « l'employabilité ».

Nous disons aussi que nous n'accepterons pas les suppressions de postes massives qu'entraînera à coup sûr une telle mesure pro-patronale. Au contraire, il faut des créations de postes !

 
200 euros, 500 euros ? On veut un vrai salaire pour la jeunesse !

Durant ces stages, les élèves percevraient une rémunération versée par l'État de 200 euros par mois jusqu'à 18 ans, et de 500 euros au-delà, jusqu'à 25 ans. En réalité elle ne concernerait que les élèves de terminale et serait de toute façon soumise à l'augmentation des périodes de PFMP et d'alternance.

Une « contrepartie » même pas prise en charge par le patronat... mais par l'État, donc nos impôts. C'est une fois de plus cadeau pour les patrons. Comme pour le travail gratuit et forcé imposé aux allocataires du RSA, c'est encore des gains pour les entreprises, de l'exploitation en plus pour les classes populaires.

Nous exigeons un véritable salaire social pour la jeunesse, financé sur les cotisations sociales comme l'est la retraite.

 

Plus d'apprentissage c'est plus d'inégalités

« La valorisation de l'apprentissage a conduit à une sélection drastique qui élimine de l'alternance les jeunes les plus paupérisés, les filles et les jeunes issus de l'immigration. Ces publics se retrouvent en lycées professionnels » (Prisca Kergoat, sociologue).

En réalité les contrats d'apprentissages sont à 60 % signés dans l'enseignement supérieur. Ce n'est pas vrai de dire que les lycéen·nes professionnel·les accèdent ainsi mieux au « marché de l'emploi ». C'est même le contraire puisqu'une rupture du contrat d'apprentissage entraîne une rupture de formation : une forme de « décrochage » promue par l'apprentissage.

Plus d'apprentissage et plus d'alternance c'est encore plus transformer les lycées professionnels en salles d'attente de Pôle emploi.

Et pour les personnels, c'est une aggravation des conditions de travail et de rémunération avec des employeurs multiples à la clé (CFA académiques d'un côté, Éducation nationale de l'autre).

 

Fin des diplômes : et les conventions collectives alors ?

Après la disparition du BEP, allons-y, faisons sauter le CAP et le Bac Pro tant qu'on y est ! Sauf que les diplômes permettent de rattacher des métiers et des emplois à des conventions collectives, source de rapport de force entre syndicats et patronat, certes... mais aussi de protection pour les salarié·es.

Avec les mesures annoncées, chacun·e irait donc vendre sa force de travail « librement » et seul·e face aux patrons.

SUD éducation appelle en conséquence les personnels à se préparer à une lutte d'ampleur contre cette attaque visant à exploser façon puzzle les lycées professionnels. Dès maintenant, engageons la riposte à construire, en heure d'information syndicale, dans les intersyndicales départementales. Informons les collègues et les familles : le rapport de force est entre nos mains.

 

Organisez-vous, syndiquez-vous !

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13 mai 2022 5 13 /05 /mai /2022 11:22

Alors que 1 035 postes ont été ouverts au Capes de mathématiques, seuls 816 candidats sont admissibles, selon les résultats parus sur Publinet le 10 mai 2022. Au Capes d’allemand, seuls 83 candidats sont admissibles pour 215 postes ouverts, poursuivant le déficit de postes pourvus dans cette discipline ces dernières années.

La situation sera tendue alors qu’il y avait un déficit important de postes dans ces deux matières l’an dernier et que Jean-Michel Blanquer a annoncé l’ajout d’1h30 de maths au tronc commun de première générale à la rentrée 2022.

Les résultats des autres concours comme les Capes et les CAPLP pour lesquels les résultats ont été publiés soulignent cette tendance. Pour plusieurs sessions de ces concours, il y a à l’issue des épreuves écrites, avant même les épreuves orales, moins d’admissibles que de postes ouverts aux concours.

De même pour certains Capet (éco-gestion option comptabilité et finance et toutes les options de SII notamment) et CAPLP (comme Arts appliqués option design ou Biotechnologies option santé – environnement) dont les postes, l’an dernier, n’ont pas non plus été tous pourvus.

On voit bien ce que voulait cacher Jean-Michel Blanquer en ne publiant pas le nombre de postes mis au concours. C’est le résultat de sa politique et de celle des gouvernements précédents, notamment avec la perte de pouvoir d’achat de 30 % au cours des 25 dernières années, la dégradation des conditions de travail, la multiplication des tâches, l’augmentation généralisée des effectifs à tous les niveaux d’enseignement, la perte de sens du métier nous obligeant au tri social des élèves plutôt qu’à leur émancipation, une entrée dans le métier de plus en plus précaire.

SUD Éducation revendique :

  • une augmentation générale et conséquente des salaires
  • la titularisation sans condition de tous les professeur.es contractuels
  • le prérecrutement des enseignant.es avec une formation en tant que fonctionnaire stagiaire
  • l’abrogation des réformes du baccalauréat, des lycées, de Parcoursup, de la loi rétrograde dite “pour l’école de la confiance”.
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13 mai 2022 5 13 /05 /mai /2022 11:22

Le jeudi 24 février 2022, les député·es ont adopté définitivement à l’assemblée nationale une loi sur le harcèlement scolaire. Ce texte prévoit entre-autres la CDIsation des personnels AED après 6 ans de CDD. Néanmoins, à ce jour, le décret d’application n’est toujours pas sorti. 

SUD éducation est quotidiennement contacté par des personnels AED qui, arrivant au terme de leurs 6 années de CDD, s’inquiètent de leur réemploi en CDI. Les personnels AED pouvant prétendre au CDI n’ont reçu aucune information alors même que la période des renouvellements de contrat s’ouvrent actuellement. 

SUD éducation intervient auprès du ministère, des rectorats et des DSDEN pour exiger l’application de la loi : les AED qui arrivent à 6 ans de service doivent être réemployé·es en CDI. 

SUD éducation appelle les AED à se mobiliser en signant la pétition ci-dessous et en contactant le syndicat SUD éducation de leur département afin d’être mis·es en relation avec d’autres personnels AED. 

https://www.change.org/p/cdisation-des-aed-il-faut-appliquer-la-loi

Nous appelons également les collègues dans les établissements à faire remonter la motion suivante. 

La CDIsation des AED a été arrachée par les personnels de Vie scolaire qui se sont massivement mobilisé·es, elle doit être effective dès maintenant. 

II est temps de mettre la CDIsation des AED à l’agenda du ministre de l’Éducation nationale ! 

 

Motion des personnels du [collège / lycée…… ]


à Monsieur/Madame le/la Recteur/Rectrice de l’Académie de [...]

à Monsieur/Madame le/la DASEN de [dpt]

 

Le jeudi 24 février, les député·es ont adopté définitivement à l’assemblée nationale une loi sur le harcèlement scolaire. Promulgué le 2 mars 2022, ce texte prévoit, dans son article 10, la CDIsation des personnels AED après 6 ans de CDD ; or le décret d’application de ce texte n’est pas sorti et le ministère n’a fait aucune communication sur ce sujet. Les AED qui vont finir leur sixième année de service en août 2022 attendent pourtant impatiemment de savoir si elles et ils seront réemployé·es en CDI à la rentrée prochaine. 

 

Les personnels du [collège / lycée…… ] s’adressent à vous pour demander le réemploi en CDI des personnels AED de l’établissement ayant effectué 6 ans de service. 

 

La CDIsation est une avancée et correspond à un véritable besoin de stabilité des EPLE comme le nôtre.

 

Nous vous prions de bien vouloir agréer l’expression de notre attachement sincère au service public d’éducation.

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28 avril 2022 4 28 /04 /avril /2022 11:43

Emmanuel Macron a été réélu président de la République, contre le danger de l'arrivée à l'Élysée de l'extrême droite avec son programme raciste, xénophobe, sexiste, LGBTIphobe et antisocial.

Le bilan du premier mandat d'Emmanuel Macron est catastrophique pour les travailleurs et travailleuses, les services publics, les droits sociaux et les solidarités. La fonction publique a fait l'objet d'une offensive majeure. Les droits et libertés fondamentales ont été largement attaqués.

Dans l'enseignement supérieur, les années de mandat de la ministre Frédérique Vidal  ont été catastrophiques.

  • Dès le début de son mandat, la plateforme de tri social et scolaire Parcoursup a été mise en place : on en voit aujourd'hui les conséquences pour les étudiant-es et les personnels qui doivent accueillir et travailler dans des conditions de travail et d'étude dégradées.
  • Sous l'intitulé cynique « Bienvenue en France », le gouvernement a dès le début de sa mandature opté  pour une politique d'immigration estudiantine  discriminatoire et qui entraînera à terme une hausse des frais d'inscription pour toutes et tous.
  • Après une fronde de l'ensemble de la communauté universitaire et une mobilisation historique et alors que les universités étaient largement fermées et les personnels et étudiant-es en télétravail, F. Vidal a maintenu et passé en force sa réforme de la LPR. Programmation budgétaire insuffisante, recherche par projets, précarisation des statuts...politiques de régressions sociales, cadeaux au secteur privé (CIR, ANR...) loin des besoins pour un ESR efficient et au service de toutes et tous.
  • Nous nous souviendrons aussi que c'est sous le quinquennat Macron que nous avons vu des étudiant-es faire des heures d'attente lors de distribution alimentaire, dans le froid, symbole d'une jeunesse abandonnée lors de la pandémie, et dont la précarité (alimentaire, résidentielle, sanitaire) reste croissante.
  • Enfin, les attaques idéologiques de la ministre Vidal ou de son collègue Blanquer contre les universitaires accusés "d'islamo-gauchisme" ont participé de ce processus inquiétant de montée du fascisme, où la droite court après l'extrême-droite qui en sort renforcée dangereusement.

Le prochain quinquennat d'Emmanuel Macron sera tout aussi violent, et l'esquisse d'éléments de programme pour l'ESR n'est pas là pour nous rassurer. Contrats d'objectifs, professionnalisation, hausse des droits d'inscription, élitisme, poursuite de l'autonomie des universités et leur mise en concurrence, sélection accrue... E. Macron promet d'en finir avec l'université publique et parachever la transformation libérale de l'ESR qui pourrait malheureusement être irréversible et qui constituerait une attaque brutale contre ce service public essentiel.

Pour SUD éducation, la fin de la séquence de l'élection présidentielle doit ouvrir celle de la mobilisation sociale. Réunissons-nous d'ores et déjà dans nos établissements, portons nos revendications, exigeons le retrait des contre-réformes, décidons des moyens d'action à mettre en œuvre ! 

Préparons dès maintenant, dans l'unité et partout sur le territoire, un 1er mai d'ampleur : sans attendre, combattons Macron ! Cette démonstration de force de notre camp social doit permettre de construire le rapport de force dès le début du quinquennat : il est indispensable que ce soit une réussite majeure. 

SUD éducation prendra aussi contact avec l'intersyndicale nationale pour se rencontrer et construire ensemble le rapport de force face au gouvernement et à la futur-e ministre de l'ESR, quelqu'il.elle soit, afin d'arracher des victoires.

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28 avril 2022 4 28 /04 /avril /2022 11:42

À compter du 1er mai 2022, le taux du Smic est majoré de 2,65 % (+ environ 40 euros par mois pour un temps plein) en raison de l'augmentation des prix à la consommation. L'indice majoré de base permettant d'établir les salaires des agent·es de la Fonction publique passe de 343 à 352.

Le Ministère de l'Éducation nationale sera donc contraint de modifier la grille de progression salariale des personnels AESH car seul·es les AESH en CDI, qui ont plus de 6 ans d'ancienneté, perçoivent un traitement à peine supérieur au Smic rehaussé. Depuis sa mise en place en septembre 2021, c'est la 4e fois que cette grille doit être modifiée tant les rémunérations des AESH sont basses.

Jusqu'alors le Ministère de l'Éducation nationale s'est contenté de ne modifier que les indices des échelons 1 et 2. Or, la hausse rattrape à présent l'indice de l'échelon 3 de la grille salariale des AESH. SUD éducation informera les personnels AESH dès que le Ministère publiera, par arrêté, la nouvelle grille salariale adaptée à la hausse du Smic. Le rattrapage sur les salaires pour les AESH concerné·es se fera dans les mois suivants.

Ces modifications à la marge de la grille indiciaire des AESH dévalorisent la progression à l'ancienneté qui était initialement prévue avec dix points d'indice majoré entre chaque échelon.

SUD éducation revendique une augmentation significative du Smic qui doit être porté à 1700 euros nets, une véritable hausse des salaires à l'ancienneté et la reconnaissance d'un temps plein des AESH correspondant à 24h d'accompagnement. 

La précarité imposée aux AESH est intolérable. Pour gagner des droits et de véritables avancées pour les AESH, mobilisons-nous tou·tes ensemble et rejoignez SUD éducation. 

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28 avril 2022 4 28 /04 /avril /2022 11:38
Les principes et origines de l'éducation populaire

L'éducation populaire a pour origine des pratiques associatives de collectif et d'individus qui ont pour point commun de chercher l'émancipation. L'éducation populaire est souvent portée à l'extérieur du système éducatif avec pour but de former des citoyen·nes (formations BAFA assurées par les Francas ou les CEMEA par exemple). Pourtant, l'école peut s'inspirer des nombreuses pratiques créées, discutées et transmises au fil du temps par les éducateurs et éducatrices populaires.

Dans cette fiche, nous allons proposer quelques techniques d'éducation populaire qu'il faut bien sûr adapter à son public et dont il faut garder en tête les objectifs. En effet, une technique en soi ne porte pas forcément d'idéal émancipateur. Comme le dit Adeline de Lépinay « Les démarches d'éducation populaire sont des démarches, pas un amoncellement d'outils pour rendre les réunions plus conviviales, participatives, pour faire en sorte que tout le monde s'exprime, ou encore pour s'assurer qu'on ressort avec une décision claire. Alors certes on va utiliser des outils. Mais l'essentiel, c'est de savoir où on va, par quelles étapes on a besoin de passer, et ensuite on se demande comment on va s'y prendre. Et pour répondre à cette question on ne va pas forcément utiliser un « outil » prêt à l'emploi, mais peut-être plutôt inventer de nouveaux procédés à partir de ceux qu'on a déjà expérimenté. » (https://www.education-populaire.fr/methodes-en-vrac/)

 

Des exemples de pratiques de l'éducation populaire

Les exemples donnés et choisis ne sont pas exhaustifs et ne montrent en aucun cas la diversité et l'ingéniosité de nos camarades éducateur·trices populaires, ils sont seulement le fruit de rencontres en formation.

- Petite histoire / Grande histoire

Proposé par feu la SCOP (société coopérative ouvrière de production) Le Pavé, coopérative d'éducation populaire, cette démarche permet de mélanger les savoirs froids (universitaires) à des savoirs chauds (ceux des individus, du quotidien). Elle consiste à indiquer dans une frise des moments collectifs de l'histoire (histoire du mouvement ouvrier, ou du féminisme...et ou des événements « moins » marquants tel que la sortie d'un livre) en indiquant sa propre histoire (individuelle ou collective) en dessous/à côté (ce que vous faisiez à ce moment-là). Une fois que chaque personne a fait sa frise, un retour collectif est nécessaire pour voir les références communes, les différences...etc.

Une manière d'adapter cela est aussi de montrer les liens que l'on a avec la grande histoire. Imaginons qu'une date clé soit la loi sur la gratuité de l'école (1883), vous n'êtes pas né·e. Vous pouvez donc indiquer quels sont vos rapports à cette loi (engagement en tant qu'enseignant·e, militant·e pour l'égalité...etc).

     
     

Exemple

Dates/événements marquants

Histoire personnelle

Références communes

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


 

   
     
     

- Débattre différemment

Les élèves sont souvent en demande de débat, de pouvoir donner leur opinion. Si c'est important pour différentes raisons, il est mieux de le faire de façon structurée, organisée pour ne pas avoir de débats sans argumentation ou où tout le monde est d'accord. Dans les deux premiers exemples qui suivent, le débat se fait en petits groupes et à la fois à l'écrit et à l'oral et a pour but de faire participer l'ensemble du groupe.

Les nappes tournantes

Sous cette forme, il faudra utiliser au minimum des feuilles A3, voire de plus grandes feuilles si possible. Le groupe est divisé en groupe de 3/4 personnes et chaque groupe a une feuille sur sa table.

Sur chaque feuille, soit une phrase à compléter, soit une phrase à commenter. Chaque feuille a une phrase différente. Chaque groupe réfléchit et discute et chaque membre du groupe écrit en fonction de ce qu'il pense (il n'y a pas d'obligation à tout penser pareil dans le groupe). Après 5/10 minutes de réflexion et d'écriture, il faut faire tourner les feuilles dans un groupe différent. Les élèves peuvent réagir à la fois à la phrase donnée par l'enseignant·e et réagir aux propos de leurs camarades écrits sur la feuille. Plus la feuille tourne, plus elle est remplie.

Une fois que chaque groupe a eu chaque feuille, il est possible de faire un tour rapide pour voir l'ensemble du « débat » écrit sur chaque feuille. Il est important de prendre un temps collectif pour analyser ce qui a été dit. Cela peut se faire sous la forme de lecture de phrases marquantes ou de lecture d'un texte plus « scientifique » sur le thème. Par exemple, des nappes tournantes sur la gifle et les châtiments corporels peuvent donner lieu à lecture d'un texte écrit par les député·es qui avaient proposé l'interdiction de tout châtiment corporel en France.

 

Le débat boule de neige

Dans ce type de débat, les élèves vont réfléchir sur un thème donné en cumulant les contributions des participant·es, comme son nom l'indique (« boule de neige ») et d'essayer de trouver un certain consensus. Il se déroule en plusieurs étapes (en fonction de la taille du groupe). Cela peut commencer individuellement, chaque élève doit réfléchir à la phrase proposée (par exemple êtes vous d'accord/pas d'accord avec ceci ?) puis la boule de neige commence : on regroupe les élèves par pairs, avec la même consigne, puis par groupe de 4, puis 8...etc en fonction du temps, de la taille de votre groupe et des possibilités de débat. A la fin, la question doit être traitée avec le groupe entier afin de trouver une position consensuelle possible.

Par exemple, un débat boule de neige pourrait se faire sur l'école idéale avec pour consigne de trouver 1 ou 2 propositions pour améliorer l'école afin qu'elle se rapproche de l'école idéale des élèves.

 

Les débats mouvants.

Comme leur nom l'indique, les débats mouvants ont pour caractéristique de se réaliser... en bougeant ! Outre l'avantage de se remuer un peu, de se mettre en action, ce qui peut aider certain·es élèves à s'investir dans une activité, ces débats permettent de faciliter la visualisation des arguments des un·es et des autres. Plusieurs variantes existent.

Avec « La rivière », il s'agit de proposer aux participant·es une affirmation à laquelle on peut répondre par «oui » ou « non ». Un espace de la pièce est délimité comme correspondant au « oui » et un autre au « non », avec au milieu une rivière, symbolisant l'incertitude ou une posture moins tranchée. Les participant·es se situent d'abord dans la rivière et une fois l'affirmation proposée, ils et elles peuvent se positionner plus vers le « oui » ou vers le « non » selon leur avis. Une fois les participant·es positionné·es, le débat est ouvert : chacun·e peut librement justifier sa position dans l'espace, argumenter, et éventuellement se déplacer selon qu'il·elle est convaincu·e par les arguments des un·es et des autres. L'intérêt de cette pratique est de permettre aux jeunes de visualiser concrètement tout l'éventail de réponses possibles à une question, d'approcher au plus près le concept de nuance. La position debout et la possibilité de se déplacer poussent à justifier son choix par une argumentation. Enfin, le fait d'écouter les arguments des autres et de pouvoir se positionner par rapport à eux de façon nuancée (plus ou moins près) aide aussi à formaliser sa propre opinion. Les élèves peuvent alors se dire « je suis un peu d'accord avec untel, mais pas complètement » : on sort du traditionnel face à face du débat qui peut parfois incommoder les élèves indécis·es.

Une autre façon de procéder est « l'échelle » : au lieu d'une rivière imaginaire, on dépose sur le sol de la pièce des feuilles (A4 par exemple) numérotées graduellement (de 0 à 10 par exemple). L'animateur·trice ou enseignant·e propose alors aux élèves une affirmation au regard de laquelle il s'agit situer son niveau d'adhésion, de « 0 = je ne suis pas du tout d'accord » à « 10 = j'adhère tout à fait à cette affirmation ». Une fois l'affirmation proposée, on procède comme pour la rivière et chacun·e explique son positionnement, ou bien se déplace au fil des argumentaires.

Si l'on met en œuvre ces deux variantes du débat mouvant, il faut bien garder à l'esprit que contrairement aux débats en petits groupes, le grand groupe ici peut avoir tendance à renforcer les effets habituels de la prise de parole en groupe : ne s'expriment que ceux et celles qui sont déjà à l'aise dans cet exercice. A l'enseignant·e alors d'anticiper la taille du groupe et l'organisation de la prise de parole pour éviter cet écueil. 

- L'arpentage

Il s'agit là d'une méthode de découverte d'un ouvrage à plusieurs. C'est une méthode de lecture issue des cercles ouvriers puis repris et développé par l'association Peuple et Culture. La méthode peut se faire de différentes manières en fonction de votre rapport aux livres. Le but est de travailler, lire et comprendre collectivement un ouvrage. De la manière la plus        « radicale », il faut diviser le nombre de pages à lire par le nombre d'élèves (vous avez 300 pages à lire pour 30 élèves, chaque élève lira 10 pages) en découpant l'ouvrage sans suivre forcément les chapitres, parties, l'organisation du livre. Il s'agit de se réapproprier l'ouvrage. Cela peut se faire de manière plus « douce » pour le livre où chaque élève doit lire une partie de l'ouvrage (un chapitre, une partie, une sous partie...etc). On peut donner une trame à remplir pour faciliter la lecture aux élèves (qu'en penses-tu ? Es-tu d'accord avec ce que tu as lu ? Qu'as-tu compris/pas compris...etc).

Une fois la lecture faite, la mise en commun peut se faire de diverses manières. Voici un exemple. Pour commencer, les élèves peuvent réagir à chaud (donner leur avis, dire ce qu'ils et elles ont compris/pas compris, aimé/pas aimé) puis la restitution peut s'organiser autour de quelques questions. Le but étant de se réapproprier collectivement une œuvre, il semble important de demander l'avis des élèves sur leur lecture.

On peut également proposer que chacun·e, pendant sa lecture, résume le propos en 3 grandes idées ou phrases, à l'aide d'un post-it, par exemple. A noter toutefois que l'objectif n'est pas forcément de trouver les idées les plus représentatives de tout le texte ou qui le synthétisent le mieux, mais celles que souhaite retenir et transmettre le lecteur ou la lectrice (par exemple, sur 10 pages lues, les idées gardées peuvent ne porter que sur quelques pages si cela semble plus pertinent au lecteur ou à la lectrice). Une fois les phrases notées, chacun·e peut lire son post-it : dans l'ordre du texte, cela permet d'avoir une idée claire de la progression du livre ; mais on peut imaginer cette lecture faite de façon aléatoire ou inverse à la progression du texte également.

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Published by SUD 61