Les SES, plébiscitées par les élèves en seconde, méritent mieux qu’un strapontin
Le Ministère de l'Education Nationale vient d’annoncer hier que 85% des élèves de seconde avaient choisi les Sciences Economiques et Sociales comme premier
enseignement d'exploration. Après la publication d’ un sondage IPSOS qui montrait en novembre que près de 9 lycéens sur 10 considéraient l'instauration d'un enseignement obligatoire d'économie
comme positive, Luc Chatel reconnaissait dans une interview au Figaro que «l'apprentissage de l'économie permet de décrypter le monde actuel. C'est ce qui manquait
au lycée. D'autant que la crise a décuplé nos besoins de connaissances en économie. Les lycéens plébiscitent cette matière en
seconde. C'est une prise de conscience».
Ce qui apparaît comme un plébiscite pour une discipline qui combine les apports de plusieurs sciences sociales, au-delà de la seule approche économique, interroge sur l’incohérence de lui
attribuer le statut secondaire d'enseignement exploratoire.
Puisque les SES répondent à une forte demande sociale, qu’elles apparaissent essentielles pour mieux saisir les enjeux contemporains, et qu’elles sont absentes du collège, tout en étant un enseignement central dans la série ES (deuxième bac en termes d’effectifs), il apparaît anormal que
cet enseignement demeure optionnel en seconde avec un horaire réduit à seulement 90 minutes par semaine contre 2h30 avant la réforme du lycée.
Ceci d’autant plus que le nouveau statut d’enseignement d’exploration imposé par la réforme des lycées aux SES sert de prétexte dans de nombreux lycées pour refuser aux élèves le travail en
groupes réduits (ce qui se fait au détriment de leurs apprentissages et conduit à de grandes disparités dansles pratiques pédagogiques au niveau national), ou pour interdire que cet
enseignement soit noté. Cette configuration asymétrique place les SES dans une position extrêmement précaire en seconde compte tenu de l'enjeu de l'orientation. Sans notes, ou avec des notes qui
ne sont pas prises en compte dans les bulletins, en 1h30 par semaine avec des classes à 35,
initier les élèves aux Sciences Economiques et Sociales relève du tour de force.
L'APSES renouvelle donc sa demande au Ministre de prendre acte de la nécessité de donner une formation en Sciences Economiques et Sociales de qualité à tous les futurs citoyens en intégrant
les SES au tronc commun de seconde, avec un horaire et un programme en adéquation avec l’utilité
citoyenne de cette discipline.