17 mars 2021 3 17 /03 /mars /2021 15:05

Depuis le début de l’année se déroulent partout en France de nombreuses grèves, manifestations, rassemblements sur la question des postes. Les personnels se mobilisent, souvent avec les parents d’élèves, contre les fermetures de classes, pour les ouvertures nécessaires, contre les pertes d’heures dans les établissements. Nombre des organisations syndicales soutiennent toutes ces mobilisations. Elles exigent du ministre l’arrêt des suppressions de postes dans le 2d degré. Après la mobilisation des trois établissements de L'Aigle le jeudi 18 février, les deux collèges ont bien reçu une invitation de la part de la DSDEN, mais le lycée, lui, n'a aucune nouvelle du rectorat alors même que 5 postes sont supprimés.

Dans le 1er degré, les décisions de fermetures de classes et d’écoles, aux conséquences graves notamment dans les zones rurales sous couvert du Contrat de Ruralité, ne doivent plus servir de variable d’ajustement budgétaire. Il faut des créations de postes en nombre suffisant pour répondre à tous les besoins.

Par ailleurs, si le manque de remplaçant-e-s existe depuis des années, il est aggravé par les conséquences de la crise sanitaire que nous traversons. Ainsi, il est plus que jamais nécessaire de recruter les candidat-e-s aux concours inscrit-e-s sur les listes complémentaires. Il est en particulier inacceptable que les contractuel-l-es professeurs des écoles et AED « Covid » recruté-e-s il y a quelques mois ne soient pas réemployé-e-s jusqu’à la fin de l’année scolaire et qu’une perspective d’intégration dans la Fonction publique ne leur soit pas offerte.

Dans les mobilisations, s’exprime aussi la colère des personnels les plus précaires de l’Education Nationale, les AESH et les AED qui, plus que jamais exigent une amélioration de leurs conditions de travail et de rémunération, exigence également portée depuis toujours par SUD éducation. Le système des PIALs participe à la dégradation de ces conditions de travail, puisque les AESH sont déplacé.e.s, parfois du jour au lendemain et sans aucune considération pour les relations pédagogiques qu'ils ou elles ont pu développer avec les élèves accompagné.e.s.

L'année dernière, il a été décidé par l'administration de fermer de nombreux postes de brigades. Nous vous avions alertée Mme Moncada quant au risque de manque de remplaçant-es, surtout en pleine crise du COVID. Nous ne pouvons pas dire que nous ne savions pas. Cette année, nous ne pouvons que constater que les postes de brigades manquent. Alors, il est prévu de fermer des classes pour récupérer des poste de brigades, tant pis si les classes seront plus chargées avec plus d'élèves handicapé-es et/ou en difficultés scolaires.

On a le sentiment qu'il s'agit d'une gestion purement comptable. Comment comprendre sinon des fermetures à Boucé, à Trun, à Vimoutiers qui sont reconnues comme des écoles accueillant des publics fragiles voire extrêmement fragiles. Ce matin, lors du CTSD, vous nous dites que 82 élèves sont prévus à Boucé l'année prochaine. Or une copie d'écran de Onde m'indique que 94 élèves sont prévus dont 3 TPS. Ça fait un e/c supérieur à la moyenne départementale alors que le public accueilli y est plus fragile qu'ailleurs. Que penser aussi de la fermeture à ST Langis avec 32 élèves annoncés et une classe unique ? Mesdames, messieurs les élu-es, les représentants du personnels ou des associations partenaires, pouvez-vous valider ce genre de choix. Nous savons que Mme Moncada souhaite fermer cette école depuis longtemps. Les arguments annoncés ce matin ne tiennent pas debout. Nous en reparlerons dans le débat sur la carte scolaire.

Les fiches SST peuvent pleuvoir, les unes et les autres peuvent demander plus de moyens, ils-elles ne sont jamais entendu-es. La liste des fermetures s'allonge, et les changements de poste qui en découlent constituent une pression de plus pesant sur les enseignant-e-s et les équipes. 

Pour éviter la propagation des maladies, l'allégement des effectifs serait bienvenu. Pouvoir faire classe quelque soit la situation sanitaire permettrait de ne pas laisser des élèves sur le carreau. Quand on est collégien-ne la 1ère motivation pour venir en cours c'est de voir ses camarades, d'autres personnes que sa famille qui a tendance à exaspérer à l'adolescence. Et le 1er confinement de 2020 a montré combien l'enseignement par écran interposé ne répondait pas aux besoins des jeunes. Alors oui, en moyenne, aucun collège a des divisions de plus de 26, 2 sont tout juste en-dessous de 20. Mais, les rares études qui ont été menées sur la relation des effectifs et la réussite dans les apprentissages à long terme montrent qu'il faut viser entre 17 et 20. En 6ème et 3ème à Longny effectifs 28, en 4ème à Athis 30, Ferrrière aux Etangs 28/29 en 4ème, Jacques Brel 27/28 en 5ème, Dolto L'Aigle 27/28 en 5ème, Rémalard 30/29 en 5ème, Val Au Perche 28/29 en 4ème et 3ème. Ce sont les constats de l'année 2020/2021. Il y aura donc de pus en plus de classes avec ces effectifs qui font étouffer les élèves et l'ouverture des fenêtres n'y changera rien.

Dans ces conditions, SUD éducation appellera les personnels à renforcer les mobilisations en cours, à multiplier les réunions syndicales, les prises de position et les motions en conseil d’école, en conseil d’administration, en faveur d’une politique ambitieuse pour le service public d’Education. L'éducation nationale a besoin d'un véritable plan d'urgence.

Enfin, l’actualité a mis au grand jour la situation de jeunes étrangers présents depuis des années en France, arrivés soit mineurs isolés, soit avec leur famille, en cours d’études, d’apprentissage, accédant à l’emploi souvent dans des secteurs en pénurie de main-d’œuvre et soudain victimes de refus de séjour avec obligation de quitter le territoire dès lors qu’ils arrivent à leur majorité. Nous nous réjouissons évidemment que plusieurs de ces jeunes aient trouvé une solution heureuse avec l’obtention d’un titre de séjour grâce à la solidarité que leur situation a suscitée.

Mais, au-delà de ces cas emblématiques, les jeunes en détresse sont nombreux. Depuis des années, associations, enseignants, éducateurs, chefs d’entreprise, maîtres d’apprentissage, élus sonnent l’alarme et ne sont pas entendus. Nous sommes quotidiennement témoins d’un terrible gâchis humain et social : voir des jeunes être menacés d’expulsion, réduits à vivre dans la peur, l’errance et la clandestinité, alors que la France est devenue leur pays, celui de leurs liens, de leurs amitiés, de leurs amours, et qu’ils sont prêts à rendre à la société ce qu’elle a investi dans leur formation.

Il faut faire cesser la suspicion généralisée qui pèse sur de nombreux jeunes dont les actes d’état-civil sont régulièrement contestés, alors que leur identité a été confirmée par un juge ou par les services consulaires de leurs pays ;

Il faut cesser d’exiger des documents impossibles à présenter pour obtenir un titre de séjour (comme des passeports guinéens, par exemple), à plus forte raison lorsque la réglementation prévoit que leur présentation n’est pas obligatoire ;

Il faut en finir avec le blocage absurde des demandes de rendez-vous en préfecture, qui, sous prétexte de dématérialisation, revient à fermer des voies de régularisation. Ainsi, des jeunes, que la loi oblige à demander un titre de séjour avant 19 ans, sont mis dans l’impossibilité de le faire ;

Il faut que ces jeunes puissent avoir accès à des formations ou contrats d’apprentissage, en fonction de leurs niveaux de compétences, qu’ils puissent poursuivre les parcours engagés, et plus largement poursuivre la vie qu’ils ont entamée en obtenant aisément un titre de séjour protecteur et stable.

Pour finir, le nombre d'élèves concernés par l'école inclusive baisse dans l'Orne ; moins d'orientation ou moins de handicap ou du handicap compensé ? N'aurait-on pas fini par casser le thermomètre à force d'inciter à ne pas réorienter et/ou à culpabiliser les équipes qui faisaient trop d'équipes éducatives allant vers des PPS ? Serait-ce une sorte de politique de la négation des problèmes rencontrés ?

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Published by SUD 61