Pour faire reculer le gouvernement sur les retraites, une seule journée de grève limitée à quelques secteurs ne suffira pas. Travailleurs, gilets jaunes, habitants des quartiers, chômeurs… c’est un mouvement d’ensemble et une grève générale jusqu’au retrait de la réforme qu'il faut initier.
Un an après le démarrage du mouvement des gilets jaunes, Macron persiste à ignorer la colère qui monte partout : enseignant·e·s, urgentistes, étudiant·e·s contre la précarité, jeunes pour le climat, travailleurs, travailleuses et habitant·e·s de la région rouennaise… La catastrophe écologique, les suicides dans l’Education nationale, à la SNCF et à la Poste, les conditions de travail intolérables dans les hôpitaux, l’explosion de la sous-traitance, des contrats précaires et l’exploitation des sans-papiers… Plus que jamais, ce système pousse l’humanité et l’environnement à leur perte. Avec la réforme des retraites et une répression de plus en plus forte, le gouvernement lance un défi à l’ensemble du monde du travail, des classes populaires et de la jeunesse.
Derrière un discours d’universalité et d’équité, cette réforme vise à détruire notre système de retraite basé sur la solidarité et à faire disparaître les compensations pour les métiers pénibles. Avec cette réforme, il faudra soit travailler jusqu’à l’épuisement, soit partir avec une retraite de misère. Pour les femmes, l’impact sera d’autant plus important à cause des inégalités de salaires, des temps partiels et des interruptions de carrières. Avec la clause «du grand-père» le gouvernement a cherché à faire supporter par les jeunes le poids de cette réforme. Et dans tous les cas, les montants des retraites ne seront plus garantis car la valeur du point sera rediscutée chaque année par une commission d’experts ! Après dix-huit mois de «concertation», le projet est connu et doit être combattu comme une véritable régression sociale, avec un mot d’ordre clair : ni amendable ni négociable, retrait total de la réforme des retraites ! Les négociations ne sont que de la poudre aux yeux et ne servent qu’à diviser.
C’est dans ce contexte, que les travailleuses et les travailleurs du réseau de transports parisien (RATP) ont réussi leur très forte mobilisation le 13 septembre dernier contre la réforme des retraites. Avec des taux entre 90% et 100% selon les services, cette journée a montré à quel point la grève est efficace lorsqu’elle est suivie massivement. Mais elle a surtout imposé une suite, celle d’une grève illimitée à partir du 5 décembre.
Si cette mobilisation reste sectorielle, elle ne suffira pas et le gouvernement tentera de trouver un arrangement partiel comme cela avait été le cas avec les routiers et les raffineries en 2016. Dans ce contexte, le fait que de nombreux syndicats ou fédérations ont rejoint l’appel à grève illimitée à partir du 5 décembre est une bonne nouvelle. Le 3 novembre, l’Assemblée des assemblées des gilets jaunes réunie à Montpellier a appelé à construire et à rejoindre le mouvement à partir du 5 décembre : en faisant grève, en investissant les ronds-points ou en action de blocage. Au niveau national, la CGT, FO, FSU, Solidaires et les organisations de jeunesse appellent quant à elles à la grève le 5. Pour faire reculer le gouvernement, une seule journée de grève ou même une grève reconductible limitée à quelques secteurs ne suffiront pas. Il est temps d’arrêter avec les journées de grève saute-mouton ou par secteur, c’est un mouvement d’ensemble dont nous avons besoin. L’ensemble de nos structures doivent se jeter dans cette bataille en appelant dès maintenant à la construction d’une grève coordonnée et reconductible à partir du 5 décembre, vers une grève générale jusqu’au retrait de la réforme.
Travailleurs, travailleuses, précaires, sans-papiers, chômeurs, chômeuses, habitant·e·s des quartiers populaires, jeunes, victimes de catastrophes sanitaires comme Lubrizol, nous sommes toutes et tous concerné·e·s par les attaques menées par le gouvernement et le patronat. C’est un véritable projet de société qu’ils veulent mettre en place en cassant la Sécurité sociale, l’éducation, en privatisant le secteur public, par la politique raciste et répressive, ou encore par la catastrophe écologique qui s’annonce. Nous devons affirmer un autre projet de société, en commençant par virer Macron et sa politique.
C’est notre avenir qui est en jeu. C’est pourquoi, pour assurer la tenue de ce plan d’action, il est indispensable d’organiser des assemblées générales partout où c’est possible pour mobiliser et pour rester maîtres de notre mouvement. Nous, militant·e·s syndicaux, politiques et associatifs de différentes organisations et de différents secteurs, gilets jaunes, militants des quartiers populaires, femmes et LGBTI en lutte pour l’égalité, jeunes engagés pour le climat, nous sommes aujourd’hui signataires de cette tribune : à partir du 5 décembre c’est toutes et tous ensemble que nous devons y aller, en grève et déterminé·e·s !