Déclaration de Solidaires au CSE du 21 novembre
Vendredi 8 novembre 2019 s’est produit un évènement dramatique : un étudiant Lyonnais, membre de la fédération SOLIDAIRES Etudiants, a tenté de mettre fin à ces jours. Avant de commettre cet acte tragique et irréparable, il a laissé une lettre expliquant sa détresse et ses difficultés.
L’Union Syndicale Solidaires est en droit, aujourd’hui, d’alerter nos dirigeants qui sont à l’origine de nombreuses lois libérales qui aggravent la précarité de tous et toutes. Les politiques menées par le ministère de l’enseignement supérieur et les CROUS depuis des années entraînent une précarité sévère pour les étudiants et étudiantes. Notre camarade syndicaliste voulait dénoncer ce grave problème par un acte éminemment politique et l’Union Syndicale Solidaires s’associe à ce cri d’alarme. La situation actuelle des étudiant-e-s doit être perçu de manière générale, et non individuelle. Nous sommes face à une grave crise sociale et les défaillances institutionnelles systématiques mettent en danger une grande partie de la population.
Pour subsister, beaucoup d’étudiant-e-s travaillent en parallèle des études. Afin de pouvoir survivre, se loger, se déplacer, manger, payer les dépenses médicales, assurantielles, vestimentaires, ils-elles restreignent, de plus en plus, le temps consacré aux études pour gagner un petit salaire et augmentent leur risque d’échec ou de doublement.
Le climat social, les tensions liées aux comportements générateurs de peurs, de haines et de discriminations atteignent plus particulièrement les étudiant-e-s qui sont, pour beaucoup, en situation de précarité. Pour l’Union Syndicale Solidaires, l’enseignement supérieur doit devenir plus égalitaire, plus juste, plus équitable, véritablement ouvert et accessible à tous et toutes.
Une hausse immédiate des aides sociales destinées aux étudiant-e-s ainsi que l’augmentation de ses bénéficiaires, pour que tous et toutes puissent étudier dans des conditions financières dignes, une amélioration du logement et de la restauration, un renforcement massif et rapide des services de santé universitaires, tous ces points fondamentaux sont entre les mains de l’Etat.
L’Union Syndicale Solidaires exige l’arrêt des politiques racistes à l’encontre des étudiant-e-s et universitaires extra-communautaires, l’abandon des politiques de casse des services publics qui précarisent une partie de la population. Les moyens existent, il suffit de se rendre compte, par exemple, du budget exorbitant du Service National Universel, ou encore du cadeau budgétaire faramineux fait aux entreprises par le Crédit Impôt Recherche.
Pour l’Union Syndicale Solidaires, le gouvernement doit tout faire pour empêcher qu’une telle tragédie arrive à nouveau et appliquer d’urgence les mesures concrètes réclamées par Solidaires étudiant-e-s et l’intersyndicale étudiante large réunie ce lundi 18 novembre.
L’Union Syndicale Solidaires travaillera, dans la période actuelle, à la plus grande unité et à la convergence des luttes. Nous serons en grève et dans la rue le 5 décembre et au-delà, pour exprimer notre rejet de cette politique qui engendre tant d’inégalités, de souffrance au travail, de précarité généralisée et aussi, pour dénoncer la réforme injuste des retraites.