Suicide de Christine Renon : ne laissons pas le travail nous tuer !
Samedi 21 septembre, Christine Renon, directrice de l’école Méhul à Pantin, s’est suicidée dans le hall de son école. SUD éducation exprime tout son soutien à sa famille et à ses collègues. Se suicider sur son lieu de travail n’est pas un acte anodin, et les lettres qui ont été envoyées pour expliquer ce geste expriment clairement la difficulté d’assumer une charge de travail qui augmente, les demandes excessives de la hiérarchie, un environnement social dégradé. Christine Renon ne raconte rien d’autre qu’un quotidien devenu difficile à affronter, qu’une charge mentale devenue inassumable. C’est un tragique signal d'alarme qui a été tiré. Dans l’Éducation nationale, mais aussi ailleurs, où les suicides se sont multipliés, les ministres remettent en cause les missions de service public et les salarié-es perdent le sens de leur travail. Cette perte de sens est accentuée lorsque les hiérarchies, des ministres aux rectorats, ne cessent de faire pression et de mettre en place des organisations du travail insupportables.
Nous invitons tous les personnels de l’éducation nationale et les habitants de Pantin à se joindre à l’hommage organisé en mémoire de Christine Renon, et à demander des comptes à l’Éducation nationale, jeudi 26 septembre 2019 à 18 heures devant l’école Méhul, 30 rue Méhul à Pantin.
En effet, l’administration est pleinement responsable du suicide de Christine Renon dans son école à Pantin. Dans ces lettres, elle pointe l’autoritarisme, l’infantilisation, l’humiliation, l’intimidation, les pressions hiérarchiques qui affectent le travail des personnels et dégradent les conditions de travail. SUD éducation revendique la reconnaissance immédiate des suicides liés au travail.
Le management tue dans l’Éducation nationale, comme à France Télécom, à la SNCF... La souffrance au travail existe bel et bien. Elle touche l’ensemble des personnels de l’Éducation nationale, tou-te-s exposé-e-s à des conditions de travail pathogènes. Ces enseignant-e-s qui subissent l’extrême dégradation de leurs conditions de travail mettent fin à leur calvaire professionnel en s’ôtant la vie.
L’Institution est responsable ! Il est essentiel de rappeler ici le devoir de protection des agent-e-s qui incombe à l’administration. Comme le prévoit le Code du travail, l’Éducation nationale a des responsabilités et se doit en tant qu’employeur de « prendre les mesures nécessaires pour assurer la sécurité et protéger la santé physique et mentale des travailleurs ». En Seine-Saint-Denis, un CHSCT départemental extraordinaire aura lieu jeudi 3 octobre à 14h afin qu’une enquête soit menée par les représentant-e-s du personnel pour établir le lien entre la mort de notre collègue et ses conditions de travail et exiger des vraies mesures de prévention et de protection de la part de la hiérarchie. SUD éducation exige que chaque suicide soit porté sans délai à la connaissance d’un CHSCT et des organisations syndicales. L’intersyndicale du 93 appelle à la grève et à un rassemblement ce jour-là.
Partout en France, les collègues témoignent de leur émotion et de leur révolte face à cette situation inacceptable et des initiatives diverses (grèves, rassemblements) auront lieu.
SUD éducation met à la disposition des personnels son préavis de grève pour couvrir tous les personnels qui souhaiteront s’y joindre, et appelle l’ensemble des personnels à y participer.
SUD éducation exige du Ministre que cesse la mise en place d’organisations du travail pathogènes et demande de réelles mesures de prévention et de protection des personnels afin d’éviter que ce drame se reproduise encore.
Le préavis de grève généraliste de SUD éducation qui couvre tous les personnels de la maternelle à l’université permet à toutes et tous de s’emparer des initiatives prévues le 3 octobre.
SUD éducation :
- soutient toutes les initiatives prises localement pour le 3 octobre (rassemblements, grève) et appelle les collègues à y participer
- appelle à construire de manière unitaire un mouvement d’ampleur sur cette question
- revendique le droit des collègues de s’absenter pour assister aux obsèques de leurs collègues