17 octobre 2019 4 17 /10 /octobre /2019 15:08

Madame la Présidente du CHSCT-A,

En juin dernier, nous vous faisions part de la perte de confiance de l'ensemble des agents au regard des incessantes injonctions ministérielle dégradant les conditions de travail des divers services. Aujourd’hui nous n'avons plus aucun doute. Pour Sud Education, l’Institution est responsable de la souffrance de ses agents et la dégradation des conditions de travail ! Responsable :

• Par des réformes à marche forcée, rejetées par l’ensemble de la profession dans la rue comme dans les instances paritaires ministérielles, académiques ou départementales.

• Par la mise en œuvre de ces réformes sous la pression de la hiérarchie, au mépris parfois de nos valeurs professionnelles, au mépris de notre éthique.

• Par des méthodes de management aliénantes.

• Par une instabilité des équipes sur le terrain créé et entretenue par des décisions ministérielles prises sans concertation avec les représentants des personnels.

• Par une gestion centralisée et défaillante des remplacements.

• Par le recours massif aux contractuels.

• Par une standardisation de nos pratiques professionnelles.

• Par des injonctions permanentes qui transforment les personnes en de simples exécutant.es.

• Par la surcharge de travail que cela génère et qui pèse sur chaque collègue.

• Par une dématérialisation des procédures qui démultiplient les tâches administratives et déshumanisent nos relations au travail pourtant au cœur de nos métiers.

• Par le manque criant de matériel pédagogique et informatique dans nos écoles et nos établissements rendant le quotidien invivable.

• Par une absence totale de soutien et de protection de l’Institution.

• Par une médecine préventive quasi-inexistante (1 seul poste pour plus de 21 000 agents.

• Par une médecine scolaire très insuffisante.

Ce sont toutes ces souffrances quotidiennes qu’endurent, jusqu’à l'épuisement, de nombreux et de nombreuses collègues. Certains et certaines peuvent ne pas s’en relever.

Ce constat alarmant n'est pas uniquement dénoncé par les représentant-es du personnel mais aussi par d'autres acteurs et actrices tel-les que :

• une députée de la majorité qui a profité du débat de la Fondation Jean Jaurès pour assurer que "la souffrance au travail est très clairement perçue par le gouvernement ». Elle poursuit en affirmant que « Nous avons bien entendu les cris d’alerte. On mesure bien la gravité de la situation".

Ou encore :

• le sociologue Vincent de Gaulejac qui dit: "Les conditions objectives se dégradent, donc subjectivement les gens ne vont pas bien, alors on met en place tout un discours sur le care, la bienveillance, l’attention à l’autre qui est en effet d’autant plus nécessaire qu’objectivement on n’a plus les moyens de la bienveillance comme on le voit par exemple dans les services d’urgence à l’hôpital. Cette contradiction devient tellement aiguë qu’elle participe au mal-être de professionnels qui ne demandent pas mieux que de bien travailler. On leur renvoie que si ça ne marche pas, c’est parce qu’ils résistent au changement, alors que s’ils résistent au changement c’est parce que les modalités de celui-ci les empêchent de bien travailler. On est dans une organisation que j'appelle "paradoxante" : les outils mis en place pour améliorer l’efficience sont en fait des outils qui mettent les agents dans des injonctions paradoxales."

Madame la Présidente, nous terminerons cette déclaration comme la précédente, « nous, membres représentant-es des personnels, attendons, les personnels attendent, des décisions à la hauteur des enjeux afin que les agent-es qui sont passé-es à l’acte comme Christine Renon ne tombent pas dans l’oubli et que les alertes ne restent pas lettre morte ! » comme les avis ministériels et académiques laissés sans réponse. Sommes sans voix !

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Published by SUD 61