22 juin 2018 5 22 /06 /juin /2018 08:01

Lors du dernier CHS-CT ont été évoquées les aides à connotation pédagogique apportées par la hiérarchie quand les collègues alertent sur leurs conditions de travail dégradées à cause de comportement violent d'élèves.

Ces équipes déjà éprouvées par des conditions d'exercices difficiles sont renvoyées à leurs compétences ou incompétences professionnelles. Elles se retrouvent 2 fois victimes.

 

S'il est compréhensible que la hiérarchie vérifie le travail des professionnel-les « subalternes », il reste douloureux pour ces professionnel-les d'être avant tout jugé-es. Il-les ont analysé une situation, puis alerté en pensant avec leurs compétences, leurs capacités du moment, qu'il-les avaient besoin de la protection, de l'aide de leur hiérarchie comme inscrit dans la loi. Il faut du courage et une probité professionnelle certaine pour écrire ses difficultés, beaucoup s'y refusent craignant d'être remis-es en cause, laissant la situation se dégrader en attendant que cela passe, même s'illes sont impactées psychiquement, physiquement.

Le principe premier doit être la prévention en matière de CHS. Les agent-es qui majoritairement font leur travail consciencieusement souhaitent qu'on leur fasse confiance quand des difficultés apparaissent. C'est le sentiment contraire qu'éprouve la majorité d'entre elleux, d'après nos visites dans les écoles, les échanges lors des RIS. Cela questionne sur la prévention, l'anticipation de la hiérarchie en ce qui concerne les RPS. Quand les conditions de travail sont détériorées par un-e supérieur-e hiérarchique, l'agent-e qui alerte est au mieux ignorée, s'expose à une notation médiocre, au pire une sanction disciplinaire. Des erreurs seront peut-être trouvées de la part de cet-te agent-e, car les « subordonné-es » restent des êtres humains faillibles. Mais ces erreurs ne seraient-elles pas la conséquence des conditions de travail dégradées ?

Il est temps que la bienveillance s'applique à l'encontre des agent-es subordonné-es, que la hiérarchie soit formée aux RPS et qu'elle évite de rajouter de la souffrance où elle existe déjà.

 

Un autre point nous alerte également: celle de la disparition annoncée des CHSCT. Un tel projet rend perplexe lorsque l’on sait que le débat se focalisait encore il y a trois ans sur la nécessité de renforcer les moyens du CHSCT. Le rapport Verkindt de 2014 (« Les CHSCT au milieu du gué »), commandité par le ministère du Travail, observait « un consensus sur l’importance d’une institution dédiée à la protection de la santé des travailleurs » et soulignait « la prise de conscience des risques psycho-sociaux (RPS) parmi les raisons profondes de la montée en puissance des CHSCT ».

Programmer la disparition du CHSCT revient justement à nier la persistance dramatique des RPS, voire leur extension.

La remise en cause des CHSCT ne peut conforter que l’analyse des agents et de leurs représentants quant à la volonté de casser les services publics, de mettre à mal les agents , de ne pas leur permettre de réaliser un travail de qualité et de bafouer leurs droits.

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Published by SUD 61