27 juin 2018 3 27 /06 /juin /2018 19:54

Ce CDEN a lieu alors que depuis plusieurs semaines, les protestations contre la politique gouvernementale de casse du service public et du droit du travail ne cessent de s’amplifier et que les mobilisations se sont étendues dans le rail, la santé, les EHPAD, les finances publiques, la justice, l’énergie, les transports aériens, la collecte et le traitement des déchets, la grande distribution, dans les universités, les lycées, les collèges et les écoles.
Dans les universités, les enseignant-e-s, les personnels administratifs, et les étudiant-e-s se mobilisent contre la loi Orientation et Réussite des Étudiants (ORE) qui généralise la sélection à l’entrée de toutes les filières de l’enseignement supérieur français. 
Les enseignant-e-s et les personnels administratifs refusent de participer à cette sélection qui nie le droit à l’éducation, leur occasionne un énorme surcroît de travail et désorganise la rentrée universitaire.
Et en la matière, le premier degré n’est pas épargné. Nous tenons à rappeler que depuis plusieurs mois, dans de nombreuses écoles, les personnels et les parents d’élèves se battent contre les fermetures de classes et les suppressions de poste qui s’annoncent en très grand nombre pour la prochaine rentrée. Cette politique austéritaire qui consiste à saigner les écoles, particulièrement les écoles rurales, et à supprimer les postes de PMQC, va accroitre un peu plus les inégalités entre les territoires.
La rentrée prochaine se fera dans des conditions inacceptables si nous laissons faire. C’est pourquoi nous soutenons l’ensemble de ces mobilisations qui doivent se poursuivre, s’amplifier, se généraliser. A cette école du tri social, aux économies et suppressions de postes s’ajoutent des tentatives de mise au pas et de formatage pédagogique.
Des prescriptions qui séparent le code alphabétique de la compréhension de la langue et qui font des règles grammaticales et lexicales le pivot de la compréhension de la langue et des prescriptions totalement inadaptées qui s’assoient sur des décennies de recherche en la matière et qui vont priver la majorité des élèves et en particulier ceux des milieux populaires d’un accès signifiant à l’écrit. Tout cela nous confirme que les seules recettes qui servent d’orientations politiques au ministre en matière de pédagogie se résument au dicton : « c’est dans les vieux pots qu’on fait les meilleurs soupes. » Mais les vieux pots sentent fortement le rance, et la soupe qui nous est servie est totalement indigeste.
Par ailleurs, le gouvernement, dans le cadre du plan « Action publique 2022 », annonce un dynamitage en règle des Commissions Administratives Paritaires auxquelles ont recours l’ensemble des fonctionnaires au cours de leur carrière. Il s’agit là d’une offensive directe sur le statut des fonctionnaires, et notamment celles et ceux de l’Éducation nationale. Et ce qui se profile derrière est connu : mobilité sur profil, avancement au mérite, fragilisation des droits. Il ne s’agit pas pour SUD Éducation d’idéaliser un paritarisme dont on connaît les limites et la fonction en termes d’intégration du syndicalisme à l’appareil administratif. Mais derrière les compétences des Commissions Administratives Paritaires, ce sont bien les droits de toutes et tous qui sont ici menacées. En effet, en les vidant de leurs compétences, il s’agit pour le ministre de faire sauter les verrous en ce qui concerne un certain nombre de droits collectifs, et de renforcer la gestion managériale des carrières. SUD éducation refuse ce projet de destruction du paritarisme. À l’opposé de cette école et de cette fonction publique de la concurrence et de la compétition entre personnels, SUD éducation revendique un service public garant des droits des personnels, et fondé sur la coopération entre pairs et l’horizontalité des prises de décisions.
A présent c’est le travail syndical au sein des Comités techniques qui est remis en cause. En effet, nous n’avons été remplacés qu’une demi-journée pour assister au CTSD la semaine dernière et le préparer. Il en est de même pour ce CDEN. Lorsque l’on s’étonne de ce nouveau fonctionnement, on nous répond que ce type de réunions ne demande pas beaucoup de travail. Alors non, nous le disons haut et fort, nous préparons ces comités avec le plus  grand sérieux et n’admettons pas que l’on puisse le mettre en doute. Là aussi, loin de nous l’idée d’idéaliser un système que nous dénonçons souvent. Nous ne sommes pas dupes et voyons bien que nombre de décisions sont prises sans tenir compte de l’avis des syndicats mais l’exercice de cette représentation syndicale est un droit que nous défendons ardemment. Ce droit nous donne la possibilité de garantir le respect des règles et de défendre celles et ceux pour lesquel-les elles n’ont pas été respectées.
Ce manque de temps accordé ne nous permet pas d’assurer notre présence à chacune des réunions et c’est inadmissible.
Inadmissible aussi de faire porter la culpabilité aux syndicats pour le non-passage à 4 jours pour les écoles de L’Aigle, alors que nous demandions juste à ce que les textes soient respectés. Le problème ne réside pas dans les représentants des personnels mais dans le refus du Conseil Départemental de modifier les horaires des transports en car ainsi que  dans la mauvaise gestion de ces changements à répétition proposés voire imposés par le gouvernement.
 

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Published by SUD 61